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Le Sahel N° 8865 du 26/1/2015

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Allocution prononcée par le président de l’Assemblée nationale à la 7ème conférence des présidents des Assemblées Nationales des pays de l’APF, à Dakar (Sénégal)
Publié le vendredi 17 avril 2015   |  Le Sahel


L’honorable
© Autre presse par DR
L’honorable Mohamed Ben OMAR, Quatrième Vice-président de l’Assemblée nationale du Niger


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Une délégation de l’Assemblée nationale du Niger, conduite par SE. Amadou Salifou, président de ladite institution a participé aux assises de la 7ème conférence des présidents des Assemblées Nationales des pays membres de l'Assemblée Parlementaire Francophone (APF), qui se sont tenues, le 8 avril dernier, à Dakar au Sénégal. A cette occasion, le président de l’Assemblée Nationale, SE. Amadou Salifou, a prononcé une allocution dont nous publions ci-dessous l’intégralité.





« Aujourd'hui, grâce à la mobilisation des Forces de Défense et de Sécurité du Niger et du Tchad, la situation sécuritaire est à peu près sous contrôle », assure SE. Amadou Salifou

« Mesdames et Messieurs les participants,
Je voudrais, d'abord, vous adresser mes chaleureuses félicitations et celles de l'ensemble du peuple nigérien, pour le travail remarquable que vous abattez chaque jour dans la recherche de solutions aux nombreux problèmes et défis qui se posent aux millions de personnes qui se reconnaissent à travers les nobles valeurs communes de la langue française, et par-delà les idéaux politiques d'unité et de fraternité que nous avons en partage. Cet enthousiasme qui m'anime est d'autant plus intense que je prends part à ce forum pour la première fois en tant que président de l'Assemblée Nationale du Niger.


Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
La situation dans mon pays est caractérisée au plan politique par le parachèvement du processus démocratique. Grâce à la volonté et à la sagesse du vaillant peuple nigérien, nous avons pu, depuis 2011, rétablir la démocratie, en prenant cette fois des garde-fous, de façon à éviter au maximum les erreurs du passé, qui conduisent assez souvent à des crises politiques aiguës, elles-mêmes en partie responsables des interruptions des processus démocratiques dans nos pays.


Mieux, l'adoption, conformément aux dispositions de notre constitution, d'un statut du Chef de file de l'opposition permet à celle-ci de faire en toute transparence son travail de veille démocratique, aux côtés d'une société civile dynamique et d'une presse totalement libérée, avec la dépénalisation du délit par voie de presse et la signature par le Chef de l'Etat de la Déclaration de la Table de la Montagne. Ce climat d'équilibre des pouvoirs permet ainsi aux autorités installées de mettre en œuvre le programme pour lequel elles ont été élues par le peuple, sans entraves ni abus. Il y a une réelle séparation des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire. Chacun de ces trois pouvoirs exerce ses activités en toute indépendance.


Monsieur le Président,
Pour renforcer la qualité du fonctionnement de notre démocratie, le Niger a mis en place depuis 2004, conformément à une recommandation des Nations Unies, un Conseil National de Dialogue Politique (CNDP), qui est un cadre de concertations régulières, de discussions entre les partis politiques légalement reconnus, sous la présidence du Premier ministre. Ce cadre continue à donner satisfaction à l'ensemble des acteurs. Il y a juste deux semaines, il se penchait sur les conditions de l'organisation des prochaines élections générales que notre pays organisera en 2016, pour renouveler toutes les institutions.


Quant au plan sécuritaire, les analyses et les prévisions des autorités de mon pays sur l'éventualité d'une dégradation de la situation sécuritaire dans le Sahel, dont certains pays de notre organisation sont membres, se sont malheureusement avérées. En effet, la veille de l'intervention militaire internationale en Libye, les autorités nigériennes, avec à leur tête le Président de la République Issoufou Mahamadou, ont attiré l'attention de la Communauté internationale sur les risques de déstabilisation de la sous-région, en cas d'effondrement de l'Etat en Libye. Nous en payons tous le prix aujourd'hui, avec la remontée en flèche du terrorisme, aussi bien du côté des djihadistes en Libye, au Mali et au Niger que du côté du Nigeria avec la nébuleuse Boko Haram. Une guerre asymétrique, injuste et fortement destructrice est imposée à l'ensemble de la sous-région, plombant du coup les efforts de développement de nos Etats.


Excellence Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
Aux premières heures de l'invasion du Mali par le Mouvement National pour la Libération de l'Azawad (MNLA), appuyé par la coalition djihadiste composée du MUJAO, de Ansardine et de tous les aventuriers qui ont voulu tirer partie de la déstabilisation de l'Etat malien, notre pays a été le premier à souhaiter ouvertement l'engagement d'une force internationale pour déloger les djihadistes du Mali et mettre fin à la barbarie ainsi installée.


La communauté internationale a heureusement rejoint notre vision, avec les premières frappes de l'armée française sur les djihadistes en février 2013. Grâce à nos efforts conjoints, la paix est revenue au Mali et des élections libres et démocratiques ont été possibles. Nos Etats doivent malheureusement faire face aujourd'hui à la nébuleuse Boko Haram qui a renforcé sa position au Nigeria, et commencé à exporter ses violences dans les Etats voisins. Contre ce mouvement très violent, qui a fait des centaines de milliers de morts et de déplacés, qui pille et brûle des villes et villages entiers, prend en otage des femmes et des enfants, le Niger a très tôt alerté la communauté internationale et souhaité la création d'une force multinationale pour nettoyer la région du Lac Tchad, et ses environs qui constituent la zone de prédilection de ces malfaiteurs.
Aujourd'hui, grâce à la mobilisation des Forces de Défense et de Sécurité du Niger et du Tchad, la situation sécuritaire est à peu près sous contrôle. Mais les conséquences économiques, sociales et environnementales sont malheureusement lourdes et plombent les économies de nos pays. Ainsi, en attendant les effets, que nous espérons très bénéfiques pour l'ensemble de la sous-région, des élections transparentes qui viennent d'avoir lieu au Nigeria voisin, nous comptons sur la vision éclairée de l'APF, notre organisation commune, pour une plaidoirie internationale efficace en vue de la gestion des séquelles désastreuses de cette guerre que nous ont imposée ces aventuriers.
Nos préoccupations sont notamment la remise en état des infrastructures routières et économiques détruites, des maisons à usage d'habitation endommagées ou brûlées, des réserves de nourriture détruites ou volées par Boko Haram, de la gestion de l'épineuse question des centaines de milliers de réfugiés et de déplacés qu'il faut réinstaller dans leurs milieux de vie après la défaite totale de Boko Haram. Il s'agira aussi de la restauration de l'environnement en vue de recréer les conditions de la production agricole notamment, ainsi que le nettoyage d'engins de morts enterrés ou abandonnés par les meurtriers lors de leurs fuites face à nos armées.


Monsieur le Président,
II s'agit pour nous de restaurer le tissu économique local. Il s'agira aussi de créer, partout où cela est possible, les conditions d'une éducation citoyenne, de façon à ce que le terrorisme ne puisse plus jamais avoir d'emprise sur la jeunesse de nos pays. Nos ressources financières seront ainsi exclusivement consacrées à la prise en charge des besoins de nos populations.


Excellence Monsieur le Président, Mesdames, Messieurs,
Je ne terminerai pas mon allocution sans remercier mon frère et ami Son Excellence Moustapha Niasse, Président de l'Assemblée Nationale de la République Sénégal pour avoir pris part à l'ouverture de la première session ordinaire de notre Assemblée nationale le 05 mars 2015 à Niamey. A cette occasion, il a fait preuve, à travers son intervention dans l'hémicycle nigérien, d'une connaissance pointue des problèmes actuels de l'Afrique. Cela témoigne de sa maîtrise des problèmes politiques, économiques, sociaux et culturels du Continent.


C'est assurément là la marque d'une grande maturité politique dont notre Continent a tant besoin dans le cadre de ces rendez-vous du donner et du recevoir que constituent nos rencontres. Nous lui rendons aussi hommage pour l'hospitalité toute empreinte de chaleur africaine dont ma délégation et moi-même sommes l'objet depuis notre arrivée à Dakar, cette belle capitale du Sénégal.


Il me reste, Monsieur le Président, à souhaiter plein succès à nos travaux.

Je vous remercie de votre aimable attention.



Onep

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