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Aissata Issoufou : « Que je sois première Dame ou pas, j’ai toujours pour vocation d’aider mes frères et sœurs nigériens, donc je compte continuer »
Publié le dimanche 19 avril 2015   |  Actu Niger


La
© Autre presse par DR
La Première Dame Hadjia Aissata Issoufou


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Elle nous parle de son engagement et des actions qu’elle mène. Elle nous fait particulièrement découvrir la fondation Gouri, ce qui signifie "ambition" en langue haussa, donc "mon ambition pour une vie meilleure", précise la première dame.

Elle revient sur son rôle dans la bataille que le Niger mène contre le groupe islamiste Boko Haram, sans oublier "ces populations" à qui elle a donné "16 camions de vivres".

Mais c’est surtout l’occasion de découvrir la chimiste, l’épouse et la militante qui se cachent derrière cette femme à plusieurs visages : la première Dame du Niger.

BBC Afrique : Quelles sont les activités que vous menez ?

Aïssata Issoufou : "Nous avons 3 axes : la santé, l’éducation et l’environnement. Améliorer la santé de la population de manière globale. Nous apportons du soutien multiforme aux hôpitaux, aux maternités, aux centres de santé. Par exemple, dans la région de Tilabéri, nous avons aidé un centre qui avait de multiples problèmes de fonctionnement. Nous avons aménagé des pièces, équipé des lits, équipé la maternité, fourni une ambulance moto et une auto. (…) 28 millions de francs de médicaments consommables.

Nous sommes en complémentarité avec le ministère de la Santé, car le but de la fondation, c’est d’appuyer les actions du gouvernement".

BBC Afrique : Comment financez-vous vos activités ?

Aïssata Issoufou : Que je sois première Dame ou pas, j’ai toujours pour vocation d’aider mes frères et sœurs nigériens, donc je compte continuerAïssata Issoufou

"Nous faisons appel à des donateurs. Nous faisons aussi appel à des ONG internationales, des associations de médecins, des pharmacies.

(…) Pour le VIH Sida, au début les gens étaient réticents à se faire dépister, et je n’ai pas hésité à me faire dépister publiquement. La première fois, nous étions seulement deux, dans l’équipe officielle. L’année suivante, tous les officiels qui étaient avec moi ont accepté de se faire dépister. Ensuite nous sommes allés dans des écoles, tous les élèves ont accepté de se faire dépister…".

BBC Afrique : Et dans l’éducation, qu’est-ce que vous avez fait de manière concrète ?

AI: "Nous organisons la cérémonie de remise du prix d’excellence et du mérite, qui récompense les élèves en fin de cycle.

Et nous avons aussi écrit le projet Informatique Pour Tous. Aujourd’hui, ne pas savoir utiliser l’informatique relève de l’illettrisme.

L’idée, c’est d’amener l’outil informatique dans toutes les écoles du Niger".

BBC Afrique : On a vu dans d’autres pays des projets similaires s’arrêter dès lors que le pouvoir change. Est-ce que vous travaillez à pérenniser vos projets pour qu’ils se poursuivent même si demain votre époux n’est plus chef d’État ?

AI: "Que je sois première Dame ou pas, j’ai toujours pour vocation d’aider mes frères et sœurs nigériens, donc je compte continuer".

BBC Afrique : Vous ne parlez pas de la jeune fille. Est-ce que vous faites quelque chose pour l’éducation des filles ?

AI : "Le gouvernement du Niger veut rendre l’école obligatoire jusqu’à l’âge de 16 ans. Mais en attendant que ça soit effectif, nous allons vers les parents et nous les incitons les parents à envoyer les enfants à l’école et à les garder le plus longtemps possible".

BBC Afrique : Vous êtes chimiste de formation. Est-ce plus simple d’être chimiste ou première dame ?

AI : "Chimiste ou pas chimiste, une première dame a des responsabilités. Mais le fait d’être chimiste m’a incitée beaucoup plus à aller vers l’environnement.

Le Niger vient d’avoir du gaz, et ce serait une bonne chose pour les Nigériens d’utiliser du gaz à la place du bois pour la cuisine. Cela permettrait de lutter contre le déboisement".

BBC Afrique : Vous ne répondez pas à la question: est-il plus facile d’être première dame que chimiste dans un laboratoire ?

AI : "Ce n’est pas comparable. Quand j’étais chimiste, j’avais le contrôle de l’usine, de la production, c’était une société de production d’uranate de sodium, j’avais le contrôle qualité du produit qui sort de l’usine… Je ne peux pas le comparer à ce que je suis en train de faire en tant que première dame. Le champ d’opération est vaste. Mais je garde quelque chose de mon expérience passée, c’est le respect de l’environnement".

BBC Afrique : Quel est votre rôle dans la bataille que le Niger mène contre Boko Haram ?

AI : "Nous contribuons de deux manières. Une partie de la population du Nigeria, attaquée par Boko Haram, est venue au Niger. Nous sommes allés vers les populations qui les accueillent. Il arrive qu’une famille de 7 à 8 personnes accueille 40 à 50 personnes. (…) Ma fondation et moi nous sommes allés vers ces populations et nous avons amené 16 camions de vivres et non vivres… Du riz, du mil, des habits, des nattes (…). D'un autre côté, nous avons aidé l'armée, la fondation a offert un container de médicaments et de produits de chirurgie de guerre".

BBC Afrique : On reproche parfois aux premières dames d’être envahissantes, et de pousser leurs maris à nommer leurs proches à des postes. Qu’est-ce que vous pensez de ces critiques ?

AI : "J’ai toujours été à ses côtés (mon mari) pour la lutte, et pour qu’il puisse mettre en œuvre les projets dont il rêve pour le Niger. Je suis son épouse, certes, mais je suis aussi une militante de son parti. Et les idéaux du PNDS consistent à chercher le bien être de la population du Niger. Et je ne me vois pas en train de le pousser à faire des choses qui iraient à l’encontre des idéaux de son parti, et qui iraient discréditer tout le programme sur la base duquel il a été choisi".

BBC Afrique : Est-ce que vous lui donnez des conseils ?

AI : Que je sois première Dame ou pas, j’ai toujours pour vocation d’aider mes frères et sœurs nigériens, donc je compte continuerAïssata Issoufou

"Dans tout couple, il y a des discussions, des échanges. Je ne peux pas me prévaloir de lui conseiller ou déconseiller des choses, mais nous avons des échanges comme dans n’importe quel couple".

BBC Afrique : Mais vous lui chuchotez des choses à l’oreille, sur l’avenir du pays ?

AI : "Tout ce que je sais, c’est que je l’encourage à bien faire pour le Niger, à respecter son programme, à vouloir du bien pour son peuple et à faire du mieux qu’il peut. Nul n’est parfait, je le sais, mais je l’encourage à faire du mieux qu’il peut".

Aïssata Issoufou a prouvé qu’une première Dame peut, à sa manière, représenter l’engagement des autorités d’un pays tout en conservant une identité et un militantisme qui lui font honneur… Parole de femmes !

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