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Le ministre Hassoumi Massaoudou visé par une plainte du SAMAN
Publié le mercredi 22 avril 2015   |  Actu Niger


Hassoumi
© Autre presse par DR
Hassoumi Massaoudou,ministre de l’Intérieur et de la Sécurité publique


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Les motifs de cette plainte : « outrage à magistrat, jet de discrédit sur une décision de justice et diffamation », des délits qui sont punissables dans la loi nigérienne.

A la base de la plainte du principal syndicat des magistrats du Niger, la récente sortie médiatique du premier flic du pays dans laquelle il mettait en doute une décision rendue par un juge du Tribunal hors classe de Niamey dans l’affaire de « supposition d’enfant ». Le dossier impliquait plusieurs personnalités politiques dont l’ancien Président de l’Assemblée nationale, un des plus farouches adversaires du régime auquel il était également et jusqu’en Aout 2013, le principal allié et qui se trouve actuellement en exil à Paris à la suite de la même affaire. On se rappelle que le juge chargé de l’affaire s’est déclaré « incompétent » dans cette affaire avant que le procureur ne fasse appel. La décision de la Cour d’appel relative à l’affaire est justement attendue dans quelques.

Le ministre Hassoumi Massaoudou a qualifié cette décision judiciaire « de suspecte », un avis qui a provoqué l’ire du SAMAN et qui est à la base du dépôt de la plainte.

Il faut dire que ces derniers temps, à la suite de l’exacerbation du contexte sociopolitique et de la multiplication des procès à forte résonnance politique, l’intégrité et l’indépendance des magistrats nigériens sont fréquemment mises à rude épreuve.

C’est du reste pour cette raison que le SAMAN a tenu, il y a quelques mois, à faire une mise au point relative aux tentatives de remises en cause des décisions de justice.

Dans une déclaration de presse rendue publique en début février dernier, le SAMAN a dit avoir suivi « avec indignation et consternation les attaques gratuites et injustifiées faites sur les ondes par des hommes politiques, des acteurs de la société civile, des journalistes et même des avocats, contre des magistrats ayant simplement eu à exercer leurs prérogatives constitutionnelles consistant à dire le droit ».

Il est vrai qu’à l’époque avec les séries des procès politiques ainsi que les incessants recours aux juges de la Cour Constitutionnelle, les magistrats ont été les premiers à subir la pression de l’opinion avec en premier lieu des attaques de toutes parts et venant de divers camps.

Le SAMAN avait alors par l’entremise de son secrétaire général Ayouba Hassane, tenu à rappeler que « la justice est républicaine et elle doit rester égale pour tous dans le respect de son indépendance et de son impartialité telle que consacrées par notre loi fondamentale ». En tout état de cause, le syndicat des magistrats avait prévenu qu’il se donnera « les moyens contre vents et marées et face à tout groupe de pression, pour qu’il en soit toujours ainsi dans notre pays pour le bien de tous nos concitoyens ».

A l’évidence, le SAMAN est passé à l’action à travers cette plainte qui vise un ministre et de surcroit un des acteurs majeurs du régime actuel.

Hassoumi Massaoudou est, en effet, également le secrétaire général du Bureau exécutif fédéral du PNDS Tarreya, le principal parti de la majorité au pouvoir.

Le syndicat des juges veut que le ministre de l’Intérieur Hassoumi Massaoudou soit « mis à la disposition de la justice » et interpelle à cette fin, le Président de la République et le Premier ministre, Chef du gouvernement.

Toutefois, il reste à attendre les suites de cette plainte. Même si constitutionnellement, la loi s’impose à tous, Hassoumi Massaoudou n’est pas « n’importe qui » comme on dit et on imagine mal le régime donné suite à cette affaire qui risque de ternir son image à quelques mois des prochaines élections générales.

A l’évidence donc, on s’achemine vers une sorte de bras de fer entre les magistrats et le pouvoir, lequel saurait évidement utilisé les arguments et artifices juridiques nécessaires en sa faveur pour contester cette plainte.

Un nouvel épisode qui mettra encore au défi la maturité de notre démocratie, à quelques pas d’un rendez-vous décisif de l’histoire de notre pays qui s’annonce plus que jamais assez inquiétant au vue de l’humeur sociopolitique du moment.

A.Y. Barma

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