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Niger : Existe-il réellement un Etat ?
Publié le vendredi 24 avril 2015   |  Nigerdiaspora


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© Autre presse par DR
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Bien sûr qu’il en existe un. Le Niger a même un chef d’Etat, un gouvernement et des institutions républicaines. Cependant, cette question se pose à la lecture de certains évènements qui, sous d’autres cieux, ne sont même pas imaginables. Le président de la République Issoufou Mahamadou vient d’opérer un léger remaniement du gouvernement pour changer de poste à la ministre déléguée au Développement industriel qui est parachutée au ministère des Affaires étrangères conformément aux voeux de son papa, Sanoussi Tambari Jackou.


C’est le résultat d’une lutte médiatique engagée par STJ depuis quelques jours pour revendiquer un meilleur poste à sa fille Christelle Jackou, représentant le parti politique de son père PNA Al-oumat au sein du gouvernement. Selon STJ, tout ministre délégué qu’elle est, sa fille ne bénéficie ni de mission ni de tâches importantes à exécuter, son bureau est exigu et elle n’a même pas de toilettes. Pour corriger cet état de fait, Sanoussi affirme avoir rencontré une dizaine de fois le Premier des ministres et le président de la République pour que sa fille soit relevée du ministère des Mines où elle ne s’entend pas avec Ladan Tchiana et qu’elle soit nommée aux Affaires étrangères. Mais en vain, toujours rien. C’est alors qu’il a actionné le plan B qui ressemble fort bien à du chantage puisqu’à demi-mot il a brandi le départ de son parti de la majorité au pouvoir. Moins d’une semaine plus tard, le résultat est là : Christelle Jackou est nommée ministre déléguée auprès de la ministre des Affaires Etrangères.

C’est très clair, l’Etat du Niger s’est agenouillé pour faire plaisir à un individu en l’occurrence Sanoussi Tambari Jackou Il y a quelques semaines, un malheureux différend a opposé le ministre des Mines Omar Hamidou Ladan à un agent de la police dans l’exercice de ses fonctions. Selon cet agent, une femme, le ministre Ladan aurait voulu s’engager dans le sens interdit sis au pond Kennedy côté rive droite. Tout le monde connaît la suite, elle a accusé ledit membre du gouvernement de l’avoir agressé physiquement. Juste après cet incident gravissime, on semble avoir ramené le pont Kennedy à une circulation double sens. Sans que le panneau signalisant l’interdiction ne soit enlevé, les usagers empruntent le passage pour aller et venir sans que la police – présente souvent sur les lieux – ne bronche. Mieux, au moment du sens interdit, une barre de béton est posée en travers de la chaussée pour ne laisser de passage qu’aux usagers venant de la rive gauche. Depuis le scandale Ladan Tchana cette barre a été enlevée comme pour dire « circuler comme vous voulez, c’est gratuit ». Là aussi, c’est l’Etat qui s’est adapté à un individu, ministre fut-il.

Il y a 2 semaines, c’est le président de la République lui-même qui a servi de chauffeur circonstanciel à un individu dont la seule qualité est d’être de nationalité française. Le Monde d’Aujourd’hui, affligé par ce comportement de l’Etat sous une forme humaine qu’est le président Issoufou a dénoncé cet autre scandale qui met à genoux l’Etat et ses attributs.

Le mercredi 15 avril dernier, le Tribunal de grandes instances hors classe de Niamey a délibéré sur l’affaire MNSD-Nassara contre Albadé Abouba et autres. Le verdict ne laisse place à aucune ambiguïté : il « constate la suspension de Messieurs Albadé Abouba et autres par le Bureau Politique National en date du 3 septembre 2014 ; constate l’exclusion des défendeurs par le Conseil National réuni en session ordinaire le 29 novembre 2014 ; déclare nulles et de nul effet les décisions issues du Conseil National extraordinaire et du Congrès tenus au Palais des Sports par les sieurs Albadé et autres. » Puis il fini par prononcer le caractère « d’exécution provisoire » dudit jugement. Ce qui, en d’autres termes veut dire que ce verdict est et reste en vigueur jusqu’à une prochaine décision de justice, en Appel notamment. En termes plus clairs, cela signifie que les Albadé ne peuvent plus parler au nom du MNDS-Nassara jusqu’à nouvel ordre.

Pourtant, 3 jours plus tard, le camp Albadé opère une sortie médiatique pour dire au monde entier « nous réaffirmons notre appartenance au MNSD- Nassara. » là encore c’est le socle de l’Etat à savoir la justice équitable et indépendante qui prend un sérieux coup au nom des intérêts et des desideratas d’un individu : Albadé Abouba, ministre d’Etat à la présidence de la république.

A l’analyse objective de ces faits, force est de se rendre compte que l’Etat perd de sa superbe du « plus froid des monstres » qui l’amène à sévir contre quiconque sans aucun état d’âme, chose que le vrai Etat n’a d’ailleurs pas. Au Niger, depuis 4 ans, l’Etat est en train de disparaître lentement mais sûrement. En lieu et place des lois et règlements de la République, dans bien des cas, c’est le désir des Hommes au gouvernail qui détermine le choix et les actions de l’Etat, du moins ce qu’il en reste.

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