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A Niamey, afflux des enfants malades de méningite dans un centre de soins
Publié le vendredi 24 avril 2015   |  AFP


Niger
© AFP par BOUREIMA HAMA
Niger : une épidémie de méningite fait plus de 100 morts
Vendredi 24 Avril 2015.Centre de santé du LazaretNiamey


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Portés au dos de leur mère ou dans les bras de leur père, des dizaines d’enfants arrivent dans un état d’affaiblissement avancé au centre de soins de Lazaret, un quartier de Niamey: l’épidémie de méningite s’accélère au Niger.

Ambulances, taxis, voitures personnelles, motos... semblent se livrer à un ballet macabre devant cette structure située dans la cour d’un hôpital en chantier. Plusieurs tentes ont dû être montées autour d’un petit bâtiment en dur, à la capacité dépassée.

"Ca fait cinq jours que mon fils lutte contre la mort", se désespère Amadou Hassane, un quadragénaire habillé à l’occidentale, l’air perdu.

"Allahou Akbar" (Dieu est le plus grand), soupire Ali Moussa, un paysan de 45 ans, fixant l’ambulance qui emporte le corps de sa fille de 3 ans, terrassée par la méningite.

"C’est la troisième victime qui meurt en quelques heures", lâche-t-il.

Un garçonnet de 3 ou 4 ans, les yeux révulsés, est amené précipitamment par sa grand-mère. Un adolescent hurle: il est difficilement maintenu sur ses jambes par deux hommes qui l’encadrent.

Les malades "affluent" de tous les quartiers de la capitale et de ses environs, affirme un manoeuvre de Lazaret, un tuyau d’arrosage à la main.

"Au début, c’était un ou deux morts par jour, mais depuis peu, ça peut aller jusqu’à dix morts", décompte cet homme, le visage recouvert d’un masque.

L’accélération du nombre de victimes est nette dansz le pays. Mercredi, la méningite avait tué 129 personnes, en majorité des enfants, contre 85 à peine trois jours plus tôt, selon les chiffres du ministère de la Santé.

Le Niger, Etat sahélien aride et l’un des pays les plus pauvres au monde, fait partie de "la ceinture de la méningite", qui s’étend du Sénégal à l’ouest jusqu’à l’Éthiopie à l’est, selon l’Organisation mondiale de la santé (OMS).

Cette maladie très contagieuse, qui se manifeste par une montée brutale de température, de violents maux de tête, des vomissements et une raideur du cou, avait fait quelques dizaines de victimes depuis janvier, avant de se muer en épidémie début avril.

Pendant que certains jeunes, guéris, quittent le centre de Lazaret, accrochés à leurs parents soulagés, d’autres agonisent, plongeant leurs proches dans le désespoir. Une femme, tout juste sortie d’une tente, utilise son pagne pour essuyer ses larmes.

- Pénurie de vaccins -

"Le centre de Lazaret avait été réaménagé en cas d’apparition d’Ebola au Niger (épidémie qui a frappé plusieurs pays de la région mais à laquelle le Niger a échappé, NDLR). Mais la contagion, la douleur, la mortalité élevée... tout cela fait beaucoup penser à Ebola", se désole un cadre onusien.

Alors que la quasi-totalité du pays est affectée, la capitale reste la plus durement frappée, selon les autorités. Les capacités de Lazaret, principal site d’accueil des malades, ont vite été dépassées.

Le rythme d’admission "augmente de façon croissante", "autour de 90 nouveaux cas par jour", indique Emmanuel Massar, un agent de l’ONG Médecins sans frontières (MSF).

La propagation de la maladie est liée au fait que "plusieurs souches de la méningite sont actives et qu’elles se relaient", a expliqué une source humanitaire à l’AFP.

Elle est aussi accélérée par l’harmattan, un vent chaud et sec qui souffle actuellement sur le pays. La poussière est considérée comme un des vecteurs favorisant la maladie.

"Nous n’arrêtons pas de surveiller les enfants et de prendre leur température de la main toutes les heures", s’angoisse Amadou Hassane, un habitant de de Lazaret.

Le Niger subit en outre une "pénurie" de vaccins contre la méningite "à l’échelle mondiale", selon plusieurs sources humanitaires.

Deux des trois souches actives dans le pays n’ayant "jamais causé d’épidémie", les laboratoires ne se sont "pas donné la peine de fabriquer et de stocker des vaccins", a expliqué jeudi le ministre de la Santé nigérien, Mano Aghali.

Plus de 600.000 doses sont toutefois parvenues jeudi au Niger. Mais 600.000 autres manquent encore pour vacciner les seuls enfants de 2 à 14 ans de Niamey.

Une campagne de vaccination a démarré vendredi dans un école de Lazaret, en présence du Premier ministre Brigi Rafini. L’Etat a ordonné la fermeture de tous les établissements scolaires de mercredi jusqu’à lundi prochain pour limiter la contagion.



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