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Le Sahel N° 8865 du 26/1/2015

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Assemblée Nationale/Question d’actualité : Le ministre de la Santé Publique Mano Aghali apporte des éléments de réponse sur la situation de l’épidémie de méningite
Publié le mardi 28 avril 2015   |  Le Sahel


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© Autre presse par DR
le ministre en charge de la Santé,M. Mano Aghali


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Question d’actualité posée par les honorables Mme Adiza Dadi, Mme Balla Saratou, Mahaman Laouali Gonda, Mme Mariama Manzo, Lamido Moumouni Harouna, Daouda Jigo, Mme Zara Elhadji Bako.

Depuis environ un mois, il sévit au Niger, une forme sévère de méningite notamment de souche C et W. D’habitude en pareilles circonstances, le Gouvernement prend toutes les dispositions utiles pour préserver la santé des populations notamment les plus vulnérables : les femmes, les enfants et celles vivant dans des conditions d’hygiène favorables au développement fulgurant du germe de la maladie.

La situation actuelle crée la panique et le désarroi en particulier au sein des populations de la ville de Niamey. Elle demeure favorable à la survenue de toute sorte de marchandage voire de spéculation sur les vaccins de la méningite. Pire, le coût du vaccin, quand on en trouve, est passé du simple au double :


55 000 à 112 000F CFA les dix (10) doses. Ce qui n’est pas à la portée de l’écrasante majorité des Nigériens, quand on sait qu’un ménage compte au minimum sept (7) personnes. Cela engendre tout naturellement le développement de l’instinct de survie où certaines catégories sociales nanties se mettent à l’abri de la maladie alors que cette écrasante majorité de Nigériens s’exposent impuissants au redoutable germe de la méningite. Il arrive dans bien de cas que même lorsque la capacité financière le permet, le produit n’est pas toujours disponible ou quand il l’est l’on n’est pas toujours sûr de son efficacité compte tenu des conditions souvent douteuses de conservation et d’administration.


Monsieur le Ministre, conformément aux dispositions des articles 107, 108 et 114 du Règlement Intérieur de l’Assemblée Nationale, Nous, Députés signataires de la présente question d’actualité, très préoccupés par le développement de la situation de la méningite dans notre pays, demandons qu’il vous plaise de bien vouloir répondre aux questions suivantes devant la représentation nationale : Quelle est la situation actuelle exacte de la méningite au Niger ?


Quels sont les besoins réels en vaccins et le coût s’y rapportant ?


Quelles sont les mesures prises dans l’immédiat par le Gouvernement pour faire face efficacement à la présente situation?


Quelles sont les dispositions prises par vos services pour lutter contre les faux vaccins?


Que compte faire le Gouvernement pour qu’à l’avenir de pareilles situations soient prévenues ? »



Réponses du ministre de la Santé Publique, M. Mano Aghali, aux questions des députés


Introduction
La méningite à méningocoque (Neisseria meningitidis) ou méningite cérébro-spinale est une affection bactérienne aiguë à potentiel épidémique qui constitue un véritable problème de santé publique dans les pays de la ceinture africaine de la méningite. En effet, plus de 50% des cas de méningites bactériennes aiguës dans le monde sont rapportés dans cette zone qui s’étend du Sénégal à l’Ethiopie et qui couvre 21 pays avec plus de 250 millions d’habitants. Les épidémies étaient pour L’essentiel causées par le Neisseria meningitidis A qui était le plus épidémiogène. Ce qui a suscité la mise en place d’un nouveau vaccin conjugué A qui a une durée de vie d’au moins dix ans. Notre pays a conduit une campagne avec ce nouveau vaccin conjugué en 2011 avec comme résultat à la date d’aujourd’hui de zéro cas de Neisseria meningitidisA.


Cette année, dans la sous-région, au Nigeria, les Etats de Kebbi et Sokoto sont en épidémie de Neisseria meningitidis C concomitamment avec les aires de santé sud du district de Doutchi qui leur sont frontaliers. Il en est de même du district de Nadom au Ghana.


I. SITUATION EXACTE DE L’EPIDEMIE DE MENINGITE AU NIGER

Depuis janvier 2015, des cas sporadiques de méningite ont été enregistrés dans le pays. La recrudescence des cas de méningite est due principalement aux souches de Nesseria meningitidis W et C et à la forme à pneumocoque (Streptococcus pneumonea). A la date du 24 avril 2015, un total de 1243 cas ont été enregistrés dont malheureusement 91 décès soit une létalité de 7,3%.
La répartition des cas par tranche d’âge est la suivante: moins d’un an : 4% ; 1- 4 ans 21% ; 5-14 ans : 48% ; plus de 15 ans : 27%. Ainsi, plus de 70% des cas concernent la tranche de 2 à 15 ans. Ce n’est qu’à partir de la fin de la troisième semaine de Mars que certains districts de deux régions ont franchi le seuil épidémique. Il s’agit des districts sanitaires de Niamey II, Tibiri et Dioundjou (région de Dosso) le 22 mars, puis Niamey I et III, le 12 Avril.


Au vu de l’évolution du nombre de cas à Niamey, il est à craindre que les districts IV et V soient également en situation d’épidémie. La surveillance biologique réalisée par le laboratoire CERMES a mis en évidence les principales souches en cause : le méningocoque W (Neisseria meningitidis W) (40%), le méningocoque (Neisseria meningitidis C) (33,85%) et le streptocoque (Streptococcus pneumoniae) (23,08%).


II est à noter que ces différents types de méningocoques ne provoquaient pas habituellement des épidémies. II s’agit d’une nouvelle situation qui a surpris le monde entier et qui se traduit par la non disponibilité de vaccin en quantité suffisante. Auparavant ces vaccins n’étaient destinés qu’aux grands voyageurs



II. BESOINS EN VACCINS ET MEDICAMENTS
1) Vaccins :
En période d’épidémie de méningite, la stratégie préconise la vaccination des groupes à haut risque (2 à 29 ans). Cependant, pour le Niger, par insuffisance de vaccins à l’échelle mondiale, il a été retenu la population cible vaccinale la plus à risque de 2 à 15 ans soit 657.743 personnes pour les districts en épidémies. D’où l’estimation des besoins en vaccins selon les scenarii suivant :


* Scénario 1 : vaccination de masse de toute la population non recommandée (18 528 764 x32 D US= 592 920 449 soit 356.000.000.000 FCFA


* Scénario 2 : vaccination de 2 à 29 ans (13.636.000 x 32 D US = 436.352, soit 262.000.000.000 FCFA


* Scénario 3 (recommandé): vaccination de 2 à 15 ans (1.800.000 x 32 DUS= 57 600 000 , soit 35.000 .000 .000FCFA)


2) Médicaments :
Ceftriaxone : 900.000 flacons de 1Gramme disponible et une commande de 8500 en cours de livraison. Nouveau protocole de traitement en vigueur depuis Mars 2015


III. ACTIONS ENTREPRISES PAR LE MINISTERE DE LA SANTE PUBLIQUE

Elaboration d’un plan de riposte aux épidémies en début de chaque année. Celui de 2015 comporte les actions suivantes : renforcement de la surveillance épidémiologique et biologique sur l’ensemble du territoire. Selon le Circuit de surveillance suivant : CSI-District sanitaire-direction régionale de la santé publique -Direction de la surveillance et riposte aux épidémies (notification journalière en période d’épidémies et hebdomadaire en période non épidémique) ; introduction de la vaccination contre le pneumocoque et le Haemophilus influenzae de type B (hib) dans le programme élargi de vaccination ; pré-positionnement des médicaments et consommables au niveau de toutes les formations sanitaires depuis septembre 2014 ; prise en charge gratuite des cas ; ripostes vaccinales dans les aires de Santé des districts en épidémies selon la réglementation internationale ; points de presse du Ministre de la Santé Publique sur la situation épidémiologique de la méningite au Niger, les mesures et actions de contrôle et de prévention de cette maladie (le 1er et le 15 Avril) ; point de presse du Premier ministre suivi de l’invité du journal le 21 Avril 2015 ; conférence de presse le 23 Avril 2015 ; renforcement des stocks de sécurité de médicaments et vaccins au niveau central ; tenue régulière des réunions hebdomadaires des Comités de Gestion des Epidémies au niveau central et régional ; ouverture des centres de prise en charge des cas ; renforcement des capacités du service des maladies infectieuses de l’Hôpital National de Niamey ; poursuite de la campagne de vaccination dans les districts en épidémie.



IV/ MESURES PRISES POUR FAIRE FACE AUX FAUX VACCINS
Contrôle des autorisations d’importation et de commercialisation des produits pharmaceutiques et leur mise sur le marché (les firmes qui produisent, celles qui distribuent et les importateurs nationaux)


Renforcement du contrôle de qualité à travers le Laboratoire d’analyse de santé publique et d’expertise (LANSPEX)



V/ QUE COMPTE FAIRE LE MSP POUR FAIRE FACE A LA SITUATION
Renforcement continu de la surveillance
Renforcement de l’IEC/CCC
Dépistage précoce et prise en charge des cas
Une commande supplémentaire de 291.878 doses en cours
Négociation sur une commande de 1000 000 de doses
Poursuite de la campagne de vaccination dans les zones en épidémies


ONEP

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