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Niger: des milliers de personnes évacuées des îles du lac Tchad par crainte de Boko Haram
Publié le mardi 5 mai 2015   |  AFP


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© AFP par PHILIPPE DESMAZES
Des soldats nigériens patrouillent dans le nord du Nigeria, sur les traces de Boko Haram.


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Des milliers de personnes ont évacué les îles nigériennes du lac Tchad, dans le sud-est du Niger, par crainte de nouvelles attaques de Boko Haram, après un assaut meurtrier des islamistes nigérians fin avril, a-t-on appris lundi de sources concordantes.

"Il y a déjà plus de 5.000 personnes qui seraient arrivées à N'Guigmi", une ville du sud-est du Niger située à quelques dizaines de kilomètres du Tchad et qui borde le lac Tchad, a indiqué une source onusienne à l'AFP, ajoutant que 11.500 personnes étaient attendues.

Un journaliste local, interrogé par l'AFP, a fait état de "près de 3.000 déplacés".

Les habitants des îles nigériennes du lac Tchad avaient été appelés jeudi à évacuer d'ici ce lundi ces sites vulnérables "pour des impératifs de sécurité".

Un assaut de Boko Haram le 25 avril contre une position militaire nigérienne dans cette zone avait fait au moins 74 morts, dont 28 civils, et 32 disparus.

Ces pertes sont les plus lourdes subies par le Niger depuis que le pays est entré en lutte contre le groupe armé nigérian début février.

Des "milliers" d'"hommes, femmes, enfants et vieillards", qui "ont tout laissé derrière eux" et "ont marché plus de 50 km à pied" jusqu'à N'Guigmi, "arrivent exténués, affamés, assoiffés", a affirmé Moussa Tchangari, le responsable de l'ONG nigérienne "Alternative espace citoyen".

Une source humanitaire, qui s'exprimait depuis Niamey, a fait état d'une "marche dantesque".

De nombreux Nigérians vivant sur les îles nigériennes faisaient partie des déplacés.

"Nous n'étions pas autorisés à utiliser nos bateaux de pêche ou nos véhicules pour des raisons de sécurité", a raconté à l'AFP Amadu Barau. "Plusieurs personnes sont mortes de soif ou de fatigue à cause de la chaleur intense", a poursuivi ce pêcheur nigérian de 45 ans, arrivé samedi N'Guigmi avec sa famille.

"Certaines femmes ont dû abandonner leurs enfants parce qu'il étaient trop faibles", s'est ému M. Barau, ajoutant que six petits laissés par leurs mères ont été "ramenés dimanche" par "des hommes qui les ont retrouvés coincés dans des buissons".

Une fois arrivés à destination, "nous vivons dans des conditions très difficiles, sans argent ni nourriture ni eau", s'est lamenté Abdulmumini Nguru, ‎un pêcheur nigérian de 37 ans, arrivé vendredi dans le village de Barwa.

"L'aide ne vient de nulle part. Nous sommes remis à notre destin", a poursuivi M. Nguru, appelant les autorités nigériennes à "avoir pitié" et à "envoyer des véhicules" pour les "convoyer vers leurs villes et villages d'origine au Nigeria".

"Aucune disposition n'a été mise en place pour leur accueil, installation et accompagnement", a pesté lors d'une conférence de presse M. Tchangari, dont l'ONG dispose d'importants relais dans le Sud-Est nigérien.

Les autorités locales assurent à l'inverse que les opérations d'évacuation se déroulent "normalement".

"Tout se passe bien, les gens viennent sur la terre ferme", a déclaré à l'AFP le gouverneur de Diffa, qui promet "ultérieurement de faire un point exhaustif de la situation".

"Apparemment, le gouvernement a déjà commencé à apporter de l'aide", a rapporté la source onusienne, qui n'est pas sur place.

Le Niger compte plusieurs îles sur le lac Tchad, une vaste étendue d'eau située entre le Niger, le Nigeria, le Cameroun et le Tchad, régulièrement théâtre de raids meurtriers menés par les combattants de Boko Haram.

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