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Le député Moumouni Lamido : «Nos hommes sont mal équipés face à Boko Haram» (Libération)
Publié le mercredi 13 mai 2015   |  Actu Niger


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INTERVIEW : Lamido Moumouni est député de l’opposition de la région nigérienne de Diffa, voisine du Nigeria et du Tchad. Lundi, de passage à Paris, il a évoqué l’attaque sanglante du 25 avril sur l’île de Karamga (lac Tchad), perpétrée par Boko Haram et qui a fait officiellement 48 morts parmi les militaires nigériens et 28 parmi les civils.

Avez-vous des infos émanant du gouvernement au sujet de cette attaque sur l’île de Karamga ?

Je regrette que devant un tel bilan touchant nos troupes et les populations civiles, le chef de l’Etat [Mahamadou Issoufou, ndlr] n’ait pas pris la parole pour une adresse à la nation. Il a fallu trois jours au pouvoir pour confirmer le bilan de nos pertes militaires annoncé par RFI. Et aujourd’hui, nous, parlementaires, toutes tendances confondues, n’avons pas d’éléments avérés fournis par le gouvernement sur le déroulement de l’assaut sur l’île de Karamga. L’impression ressentie est celle d’un gouvernement absent, qui ne maîtrise pas grand-chose et qui est déjà rentré en précampagne pour la réélection du président Issoufou. Mais, quand les balles de Boko Haram sifflent, on se préoccupe des plus faibles, pas de mener campagne au milieu des populations de déplacés et de réfugiés.

Toutefois, grâce à votre statut d’élu, vous avez quand même recueilli certains éléments…

Ce que je sais c’est qu’une compagnie, environ 120 soldats, était disposée sur cette île. Une île qui avait déjà subi une attaque en février. Les hommes, m’a-t-on rapporté, se savaient menacés par une attaque imminente. Mais l’alerte aurait été levée peu avant le 25 avril. Pourquoi ? Je n’en sais rien. Quelques heures plus tard était déclenché l’assaut meur trier de Boko Haram. Selon les infos dont je dispose, nos hommes étaient mal équipés, manquant de munitions, d’armement lourd. Certains ont fui devant l’attaque. D’autres se sont noyés en cherchant à s’échapper. Des corps ont été retrouvés dans le lac. Les corps n’ont pas été remis aux familles. Certaines familles n’ont toujours pas de réponse de l’état-major sur les circonstances de l’attaque.

Pourtant un effort militaire a été entrepris ces dernières années par le pouvoir ?

C’est exact, mais comment expliquer que selon les témoignages recueillis tous mentionnent à chaque fois un manque de munitions, des équipements vétustes, une absence de véhicules, une formation défaillante. La mort de nos hommes a été fortement ressentie par le pays. Le moral des troupes est marqué. Nous n’avons pas assez d’hommes correctement formés. C’est flagrant. Dans le même temps, nos troupes sont stationnées au Mali et en Côte-d’Ivoire. Avons-nous les moyens de faire stationner nos troupes en dehors de nos frontières, alors que nous avons toutes les peines à sécuriser nos propres îles sur le lac Tchad ?

Quelles sont les conséquences de ces attaques sur ces îles ?

D’abord la fuite désorganisée des populations dans un chaos terrible qui se surajoute au chaos préexistant. Y a-t-il des éléments de Boko Haram qui ont profité de cet exode ? Le renseignement est là-dessus défaillant. Par ailleurs, les zones du lac sont des zones extrêmement fertiles. Les dernières zones, car sur la terre ferme il n’y a plus de pâturage. Aujourd’hui, les récoltes pourrissent sur pied, alors que la zone est déjà en totale insécurité alimentaire. Le PAM (Programme alimentaire mondial) fait des efforts, c’est indéniable. Mais ils doivent être accompagnés de l’armée. Aujourd’hui, la zone du lac est en totale insécurité humanitaire et alimentaire.

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