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Le Sahel N° 8865 du 26/1/2015

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Déclaration de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) : la situation sanitaire et sécuritaire, les libertés publiques et l’indépendance
Publié le mercredi 13 mai 2015   |  Le Sahel


Déclaration
© Autre presse par dr
Déclaration de la Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) : la situation sanitaire et sécuritaire, les libertés publiques et l`indépendance


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La Commission Nationale des Droits Humains (CNDH) a rendu publique une déclaration, lundi dernier, dans la salle de réunion de ladite institution. Cette déclaration lue par le rapporteur général de la CNDH, M. Talibi Hamidou, en présence du président, M. Khalid Ikiri, et les membres de la Commission Nationale des Droits Humains s'est penchée sur la situation nationale notamment les questions relatives à la Santé, à la Sécurité, aux libertés publiques et à l'indépendance de la magistrature.
Cette déclaration fait suite aux différentes visites effectuées sur les deux sites de prévention et de prise en charge des malades de la méningite à Niamey et dans la région de Diffa. Sur le plan sanitaire le rapporteur général de la CNDH a rappelé que depuis l'apparition du 1er cas déclaré de méningite, courant Janvier 2015, cette maladie n'a cessé de faire des ravages dans toutes les régions du pays. Ce qui a eu pour conséquence l'augmentation exponentielle des cas de décès dépassant ainsi la capacité d'accueil des morgues et des hôpitaux ; l'installation d'une psychose généralisée au sein de la population ; une raréfaction des vaccins avec comme corollaire une ruée vers les pharmacies et les cliniques privées entraînant une spéculation sur le prix de la dose et la fermeture momentanée de plusieurs établissements scolaires.
Face à cette situation, la CNDH a par la voie de M. Talibi Hamidou présenté ses condoléances les plus attristées aux familles endeuillées par cette épidémie et souhaité un prompt rétablissement aux malades sous traitement invitant en conséquence le gouvernement à accélérer et intensifier les séances de vaccination ciblées sur l'ensemble du territoire national. La Commission Nationale des Droits Humains a cependant déploré la défaillance du système sanitaire face à la survenance et à la propagation de cette maladie et rappelé par ailleurs au gouvernement que les droits à la vie, à la santé, à l'éducation sont des droits humains fondamentaux prescrits par les instruments juridiques internationaux et réaffirmés par notre loi fondamentale du 25 Novembre 2010 en ses articles 11, 12 et 13. La CNDH a toutefois recommandé au gouvernement de prendre toutes les mesures urgentes de prévention qui s'imposent aussi bien contre cette épidémie que toutes autres dont le Niger pourrait en être exposé.

Par rapport à la situation sécuritaire, le rapporteur général de la CNDH a rappelé la dernière attaque sur l'ile de Karamga qui s'est soldée par la mort de plusieurs de nos compatriotes militaires et civils. Cette situation continue, selon la CNDH, de provoquer des déplacements massifs des populations nationales, nigérianes, tchadiennes et d'autres nationalités vers des espaces plus ou moins sûrs de notre territoire, provoquant ainsi une situation humanitaire préoccupante. A cela il faut ajouter les personnes vulnérables et les biens abandonnés sur les lieux. A cet effet, la CNDH a présenté ses condoléances aux familles de nos vaillantes Forces de Défense et de Sécurité (FDS) tombées sur le champ d'honneur, ainsi qu'à celles des civils lâchement assassinés par Boko Haram. La Commission a par la même occasion recommandé au gouvernement d'intensifier l'appui aux FDS en ressources humaines, matérielles et financières et a invité les populations de la région de Diffa de continuer à apporter leur concours en matière de renseignements aux FDS ainsi qu'au strict respect des droits humains et des règles prescrites par la nécessité de l'état d'urgence aussi bien par les FDS que par la population.
La question de l'indépendance de la magistrature a aussi été évoquée par la CNDH qui constate que, « depuis un certain temps, la justice nigérienne fait l'objet de vives critiques aussi bien de la part de certains membres du gouvernement et hommes politiques tous bords confondus, que de certains acteurs de la société civile et d'une certaine presse, jetant ainsi le discrédit sur les décisions de justice ». La CNDH s'est dit indignée par une telle attitude et a rappelé « aussi bien aux
pouvoirs publics qu'aux citoyens que la Justice est rendue au nom du peuple nigérien et que le pouvoir judiciaire est indépendant de ceux législatif et exécutif, tel que réaffirmé par la Constitution du 25 Novembre 2010 à son article 116 ; que le respect du Principe de la séparation des pouvoirs constitue le socle de toute démocratie véritable ; que dans l'exercice de ses fonctions, le magistrat est indépendant et n'est soumis qu'à l'Autorité de la Loi ; que le magistrat, conformément à son serment, doit rendre la justice au nom du Peuple ».
A ce titre la CNDH a invité le gouvernement, les magistrats, les hommes politiques, tous bords confondus, et la société civile à faire preuve de responsabilité, de retenue et au strict respect des grands principes chers à la démocratie et aux droits humains pour un Niger de paix et de développement. Par rapport à la liberté de réunion et de manifestation, la CNDH a déploré « l'interdiction systématique des déclarations préalables de manifestations démocratiques d'une part, et le refus anarchique d'obtempérer aux arrêtés d'interdiction en lieu et place d'une saisine juridictionnelle des principaux organisateurs avec comme corollaire, des attroupements violents voire même meurtriers ». La Commission nationale des droits humains a enfin recommandé que des actions de sensibilisation et d'information sur les contours et l'exercice de ce droit soient entreprises pour une meilleure internalisation du jeu démocratique par tous.
Aïchatou Hamma Wakasso

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