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Création CIVE Un instrument pour crédibiliser un hold-up électoral en 2016 ?
Publié le jeudi 21 mai 2015   |  Le Monde d’Aujourd’hui


Election:
© Autre presse par DR
Election: un bureau de vote


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Cadre indépendant de veille électoral en abrégé CIVE, c’est la nouvelle structure née en fin de semaine dernière. Elle s’est donnée pour mission de veiller au bon déroulement des élections tout ce qui est noble. Le problème est que ce CIVE semble cacher des desseins inavoués et inavouables. Pour s’en convaincre, il n’y a qu’à voir la tête de son président : Laoual Tsayabou, un farouche partisan du président de la république Issoufou Mahamadou.
Jugez-en à travers son parcours depuis l’avènement de la 7ème république. L’homme était Commissaire aux droits de l’homme au Mali et en Centrafrique pour le compte de la CEDEAO avant d’être coordonnateur du CIVE Et aujourd’hui, il veut convaincre de ne se soucier de la bonne organisation des prochaines élections. En vérité, tout porte à croire que cette nouvelle structure ne vaut pas plus que les CAPI, Convergence Niamey et les zakaïeries hebdomadaires. CAPI promet de mobiliser un million de voix électorales au président Issoufou en 2016, Convergence s’engage à « travailler » la capitale Niamey, Zakaï crie à tue-tête qu’il va transformer les habitants de Niamey en militants du PNDS-Tarayya, le parti au pouvoir qu’il a rallié moins de deux ans plus tôt. Et maintenant, Laoual Tsayabou qui s’autoproclame « gardien » électoral sans que personne ne lui demande quoi que ce soit. En fait, tous sont les pièces d’un seul et même puzzle : comment faire réélire Issoufou Mahamadou ou plutôt comment le reconduire à la présidence de la république.

Le jeu est simple, CAPI, Convergence, PNDS, Zakaï et consort vont matraquer l’opinion avec des images de foules agrémentées par des défections incommensurables. Et quand viendra le grand jour, CIVE va sortir ses grosses dents pour dire qu’il a supervisé les élections sur toute l’étendue du territoire nigérien et que jamais élections n’ont été aussi transparentes, crédibles, démocratiques que celles qui ont fait passer Issoufou Mahamadou dès le premier tour. CIVE peut s’assurer de la crédibilité nécessaire puisque ses membres sont « apolitiques » et relèvent de la « société civile, syndicats, ONG et même des journalistes » bref tout ce qu’il y a « d’indépendants » en démocratie. Côté moyens, il n’y a aucun souci. Le régime s’en chargera et peut même stimuler les partenaires du Niger à mettre la main à la pâte et montrer patte blanche à coup d’oeil mais si noire à l’intérieur. Et le tour est joué. Mais … pas tant que ça. Les Nigériens ne sont pas des étrangers de passage au Niger. C’est leur pays et ils le connaissent très bien. Ils connaissent son histoire. Ils savent par exemple que malgré un premier mandat plutôt satisfaisant et une aura indiscutable, Tandja Mamadou n’avait pas pu avoir son troisième mandat. Et même au second, la fidélité de la troisième force politique de l’époque – le CDS-Rahama de Mahamane Ousmane en l’occurrence – a été d’un appui déterminant. Les Nigériens savent également que depuis la démocratisation de leur pays, le seul passage dès le premier tour a été un hold-up électoral cousu de fil blanc. Nul n’est assez dupe pour ignorer que les « foules » présentées aux médias lors des zakaïeries sont transportées d’un quartier à un autre dans des minibus. Et enfin, l’on n’a même pas besoin d’être Nigérien vivant au Niger pour comprendre le degré – oh combien monstrueux – d’impopularité du président Issoufou. Etant même de passage, il suffit de voir l’armada qui accompagne ses innombrables sorties et la grille (portail) posée en travers la route bitumée qui passe devant ses bureaux pour s’en convaincre. Le héros des guristes luimême sait ce qui l’attend s’il devait aller aux présidentielles de 2016 honnêtement. S’il ne le savait pas, toute cette agitation n’aurait jamais eu lieu. Son parti politique est entré en campagne électorale depuis belle lurette et en violation de la loi électorale, son gouvernement tente d’avoir et de conserver le contrôle de toutes les institutions intervenant dans l’organisation des scrutins. Si vous ajoutez à cela les dissidences que son régime a créées dans les entrailles des partis politiques de l’opposition et le confinement de celle-ci à travers l’interdiction et/ou la répression de ses manifestations publiques (Lumana en sait quelque chose) vous verrez en Issoufou Mahamadou : un homme qui est très loin d’être sûr de lui. Un président qui sait que des élections normales sont synonymes de la fin impitoyable de sa présidence aux destinées du Niger martyrisé, traumatisé et dépossédé depuis bientôt 5 ans. Et si la politique avait des maladies, on dira que le président Issoufou est atteint de : trouille électorale.

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