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L’Acteur de la Société Civile Nigérienne, Défenseur des Droits de l’Homme, l’Activiste Nouhou Mahamadou ARZIKA, Président du MPCR entendu pour la deuxième fois en 24 heures par la Police judiciaire de Niamey
Publié le lundi 25 mai 2015   |  Tamtaminfo


L’acteur
© Autre presse par DR
L’acteur de la société civile Nouhou Arzika


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Le vendredi 22 mai 2015, autour de 16 heures des agents de la Police Judiciaire (PJ) se rendent au domicile de l’Acteur de la Société Civile Nigérienne, l’Activiste Nouhou Mahamadou ARZIKA, Président du MPCR pour le prendre manu-militari devant le regard médusé de ses voisins.
Les Policiers habillés en tenue de ville ne lui ont présenté aucun document officiel, même pas une simple convocation. Bien que convalescent Nouhou Mahamadou ARZIKA n’a pas daigné créer une situation de désordre dans son quartier Saga,où il vit depuis des années.
Il accepta de se faire embarquer dans le 4 X 4 double cabine de la Police Judiciaire. Arrivée sur les lieux, le Jeune Commissaire Omar Hassane Magagi s’empressa à l’interroger sur le mobile de son arrestation. Mais, connaissant bien les textes en la matière, Nouhou ARZIKA exige la présence de ses quatre Avocats.
Quelques heures après, ils arrivent dans l’enceinte de la PJ. Pendant ce temps, la devanture de la Police Judiciaire, côté jardins de l’Hôtel des Postes bondaient du monde. A la grande surprise des Acteurs de la Société Civile et des membres de sa famille arrivés en masse sur les lieux, les Agents de la Police sont assez sage.
Pour la première fois, les éléments de la Police pourtant assez nombreux devant la guérite observent et acceptent tous les visiteurs pour échanger avec leur Camarade. Ces Policiers en tenue semblent ignorer totalement la présence des personnes qui viennent soutenir Nouhou ARZIKA, nonobstant les allers retours des caméras de plusieurs télévisions.
Après deux heures d’interrogatoire, Nouhou ARZIKA sort de la PJ après 22 heures accompagné de ses avocats, Me Lirwana Abdrahamane, Me Maï Salé, Me Barou Boubacar et Me Rabo Boubacar sous les Youyous et accolades de ses camarades. Ils prennent la direction du siège du MPCR où un public plus important les attendait. Arrivée au siège du MPCR, sis place Rond-point 6ème Nouhou ARZIKA raconte avec surprise que son arrestation et son audition tournent autour d’un seul sujet.
De toute évidence, pour lui,la Police Nationale voulait savoir pourquoi les militaires nigériens qui se trouvent sur le front dans la région de Diffa dans le cadre de la lutte contre la secte Boko Haram appellent Nouhou ARZIKA au téléphone ? C’est pour cette raison, qu’il est interpellé où il doit expliquer en long et large à l’Officier de Police Judiciaire sur ses vraies intentions !
Pour Nouhou ARZIKA, les soldats ont le droit de téléphoner à leurs proches puisqu’ils sont censés avoir des amis et des familles qu’ils peuvent informer en cas de besoin, mais aussi Nouhou témoigne qu’il ne connait pas ceux qui sont au front, mais ils l’appellent depuis la frontière et dans le territoire Nigérian pour des échanges sur la guerre et leurs conditions de vie et de travail.
Il fait relever que tous les coups de fil qu’il reçoit sont relatifs aux conditions de vie des militaires sur le terrain, par conséquent ces militaires l’invitent de temps en temps à plaider leur cause, ce qu’il accepte volontiers à l’effet de maintenir si haut le moral de la troupe. Étant donné qu’il est véritablement dans son rôle, il n’hésite donc pas comme dans ses habitudes à attirer l’attention de qui de droit et ce en toute transparence.
Aujourd’hui, 23 mai aux environs de 18h30 une scène semblable s’est produite. En effet, de retour d’une cérémonie organisée à l’Academy des Arts, vers 18h30 Nouhou ARZIKA trouva un policier qui l’attendait à son siège assis chez les tabliers d’en face depuis midi. Il lui remet une convocation. Nouhou sans tarder quitte les lieux en compagnie de ses camarades en direction de la PJ.
Il se rend compte automatiquement, qu’il ‘agit de la reprise du débat lors de sa première arrestation, cette fois-ci avec de nouvelles questions, toujours autour des appels téléphoniques des militaires. La même procédure est reprise. A 22h22, il sort de nouveau de la PJ en présence de ses quatre conseils. C’est dire, aujourd’hui plus qu’hier notre pays a besoin d’une certaine sérénité. Avec cette situation, tous les Nigériens sont en danger du fait que la liberté d’expression est en réalité menacée.
Présentement, plusieurs Acteurs de la Société Civile nigérienne sont sur écoute téléphonique. Les citoyens ne pourront plus prendre un appel sans s’être inquiétés par crainte que l’appel vienne d’un militaire sur le front. Cette situation dans laquelle les Autorités nigériennes cherchent à nous installer est préoccupante et nous interpelle tous.
Pourtant, le mercredi 20 mai sur l’initiative de l’ANEPI, une rencontre d’échanges placée sous le haut patronage du Médiateur, SEM Amadou Cheffou a été organisée à Niamey à la Maison de la Presse en présence du Président du Conseil Supérieur de la Communication, Mr Abdourahamane Ousmane pour mettre fin aux dérives quant au respect de la liberté de presse et d’opinion.
Hasard de calendrier, Nouhou ARZIKA était le Conférencier de la dite rencontre. Dans son intervention, il rappelait à juste titre que depuis plus de deux décennies notre pays et notre peuple ont opté pour l’instauration d’un cadre démocratique pluraliste pour asseoir les conditions d’une véritable gouvernance démocratique et éthique favorable à la démocratie citoyenne.
L’objectif est de réussir à bâtir une République, une et indivisible, démocratique et sociale, qui garanti à tous la jouissance effective de tous les droits et toutes les libertés consacrées par la loi fondamentale et qui enjoint à chaque citoyen l’obligation d’observer ses droits et devoirs.
Dès lors, il est attendu de tous les acteurs que chacun assume sa partition en toute responsabilité dans l’unique but de contribuer positivement à l’œuvre de l’édification de notre Nation en vue de rendre possible l’épanouissement individuel et collectif dans l’esprit des principes fondamentaux de la République, tels édictés par la Constitution de la 7ème République à son article 3.
A cette fin, il est convenu, conformément à la Constitution en son article 4 aliéna 2, que dans l’exercice du Pourvoir d’Etat, le Pouvoir personnel, le régionalisme, l’ethnocentrisme, la discrimination, le népotisme, le sexisme, l’esprit de clan, l’esprit féodal, l’esclavage sous toutes ses formes, l’enrichissement illicite, le favoritisme, la corruption, la concussion et le trafic d’influence sont punis par la loi.
Au regard de ce cadrage juridique et institutionnel, nul doute que l’espoir est permis de vivre une vraie vie démocratique au Niger et de s’attendre à une bonne gouvernance démocratique et éthique au service du développement national, de la vraie démocratie citoyenne et l’épanouissement individuel et collectif.
Malheureusement, les attitudes et comportements réels des acteurs sur le terrain et dans la vie de tous les jours ne permettent plus d’aboutir aux résultats escomptés, tant et si bien que des inquiétudes légitimes préoccupent les démocrates sincères, qui constatent médusés, le dévoiement dangereux de notre démocratie.
Le détournement d’objectifs et le travestissement délibéré et volontaire de la part des acteurs dans l’exercice ou à l’occasion de l’exercice de leur fonction est une véritable entrave et même menace dangereusement le cadre démocratique et la démocratie elle-même au Niger.
C’est le cas par exemple ce dont est victime la liberté d’opinion et de presse à travers les actes des principaux usagers notamment les hommes politiques du pouvoir vis à vis de l’opposition et des acteurs de la Société Civile.
Prévue pour garantir la jouissance effective de l’une des libertés fondamentales vitales en démocratie, la liberté d’expression et la liberté de presse constituent l’oxygène pour la démocratie et l’essence même de la République.
Bien utilisée, elle renforce la vie républicaine et protège la démocratie. Mal utilisée, elle crée la désunion et l’anarchie,désintègre la République et menace la démocratie.
A ce titre, le bilan est très préoccupant et mérite une attention particulière. Pour encadrer l’exercice de liberté le législateur a prévu pourtant un cadre juridique consacrer à cet effet et les acteurs des médias eux-mêmes se sont dotés d’une Charte d’éthique et de déontologie du journaliste professionnel confiée à l’Autorité de régulation pour veiller à son respect par tous les acteurs.
Nonobstant tout l’arsenal juridique existant, dans la pratique des problèmes importants se posent à l’exercice de la liberté dans notre pays en raisons des attitudes et des comportements des pouvoirs publics, des hommes politiques, des acteurs de la société civile et quelque fois des acteurs de la presse eux-mêmes, qui violent allègrement les textes et ou abusent délibérément de la liberté de presse.
Cette situation délétère d’exercice de la liberté de la presse sous menaces multiples est une entrave réelle à l’atteinte des objectifs fixés et des résultats attendus de cette liberté consacrée pour oxygéner notre démocratie et notre vie en République.
La plupart des acteurs s’emploient à abuser de la liberté d’opinion pour résoudre leur désidérata légaux ou illégaux, légitimes ou illégitimes dans un pur esprit égocentrique et intéressé et au mépris de tous les risques que ces comportements déloyaux font peser sur l’unité nationale, la cohésion nationale, la démocratie et la République.
Il est courant de constater des abus manifestes de la part des acteurs, qui violent allègrement les principes éthiques et déontologiques pour s’adonner à des pratiques contraires à toutes les valeurs que porte l’exercice de leur métier.
La situation que nous vivons ces 48 heures au Niger après l’arrestation arbitraire de Moussa Tchagari exige de notre part un sursaut national et une prise de conscience responsable pour faire amende honorable et veiller au respect par tous de la liberté d’opinion au regard du rôle moteur et vital que nous jouons en faveur de la jouissance effective des droits et libertés fondamentales notamment le droit à l’information et la liberté d’expression.
En tant qu’outil transversal, la liberté de la presse et d’opinion est d’une nécessité absolue en démocratie pour tous les citoyens en général; les Acteurs sociaux en particulier dont les activités gagnent beaucoup à utiliser la presse et la téléphonie comme véhicules de leurs messages en direction de leur public cible, de leurs amis et familles et de l’opinion dans son ensemble sont dans leur droit de jouir de cette liberté.
Que vaut la liberté de penser sans la garantie de la liberté d’opinion ? Que vaut la liberté d’opinion sans la garantie de la liberté d’expression dans un pays comme le nôtre ? Que vaut la liberté sans le respect de l’éthique et de la déontologie ?

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