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Reconduction de l’Etat d’urgence à Diffa : Les incohérences flagrantes du ministre Massoudou
Publié le samedi 30 mai 2015   |  Le Courrier


M.
© Autre presse par DR
M. Massoudou Hassoumi, ministre de l`Intérieur, de la Sécurité publique, de la Décentralisation et des Affaires Coutumières et Religieuses


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« L’armée était sous équipée, il n’y avait pas un soldat, une arme ; les éléments n’avaient même pas de treillis, ils étaient quasiment en haillons quand nous sommes arrivés. C’est nous qui les avons équipés en matériel de guerre, en treillis et en véhicules neufs pour mieux assurer leur mission de défense et de sécurisation du pays.
Et même des tentes puisque avant, ils creusaient des trous dans le désert pour s’abriter contre le froid » On peut résumer en ces termes l’intervention du ministre Massoudou devant les députés à l’occasion du vote de la loi reconduisant l’Etat d’urgence dans la région de Diffa. Pour montrer leur prouesse, il va jusqu’à soutenir qu’ils ont multiplié par plus de 5 fois les ressources allouées aux FDS. Grâce à ces «colossaux efforts » consentis par leur régime pour renforcer les capacités opérationnelles des forces de défense et de sécurité (FDS), le belliqueux ministre de l’Intérieur a martelé, sans sourciller, que les Nigériens «vaquent aujourd’hui librement à l’aise dans toutes les régions du pays, y compris à Diffa qui est placé en Etat d’urgence. Cerise sur le gâteau, il ajoute que les populations de Diffa qui vivent la situation d’urgence avec tout ce que cela comporte comme restrictions et privations sont favorables à une poursuite de l’application des mesures liées à l’Etat d’urgence même lorsque la paix revient de manière durable dans la région. Nous ne connaissons pas auparavant une population qui se retrouve de gaîté de coeur dans une situation de restrictions et de privations, c’est le sieur Massoudou qui nous l’apprend. L’interdiction de l’exportation en direction du Nigeria du poivron et du poisson, qui constituent les principales sources des populations de la région, n’est pas bien grave, elles peuvent s’en passer et vivre comme si de rien n’était. Ce sont les colporteurs de fausses informations qui soutiennent que l’armée est mal équipée dans le cadre d’une campagne de dénigrement. Ce qui n’est pas surprenant de sa part. Lorsqu’il est à cours d’argument pour attaquer des adversaires, il recourt systématiquement à cette accusation farfelue.

Concernant la situation des déplacés des îles, Massoudou soutient qu’ils allaient regagner d’eux-mêmes la terre ferme sans même le communiqué du gouverneur. Mais «nous n’avons pas pensé que les gens allaient venir de manière massive d’un coup. Les dispositions n’avaient pas été prises, les gens sont venus dans un désordre et de manière massive», a martelé le ministre de l’Intérieur. Question ? Le communiqué du gouverneur ordonnant aux populations des îles de regagner la terre ferme n’était-il pas assorti d’un ultimatum de 5 jours ? C’est en tout cas ce que nous comme la majorité des Nigériens avons entendu. Et lorsqu’on ordonne à des gens de quitter chez eux dans un délai de 5 jours, quelle marge de manoeuvre leur donne-ton pour qu’ils puissent venir progressivement ? Ceci montre l’incohérence du ministre dans son intervention visant à montrer que l’Etat d’urgence est appliqué dans les règles de l’art et dans la transparence totale, puisque, selon lui, les populations de Diffa sont associées aux prises de décisions.
I.D

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