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Belmokhtar, l’insaisissable chef jihadiste du Sahel
Publié le lundi 15 juin 2015   |  AFP


Niger
© AFP par DOMINIQUE FAGET
Niger : Visite du ministre français de la Défense près des sanctuaires jihadistes libyens
Jeudi 1 janvier 2015. Niger. Le ministre français de la Défense, Jean-Yves Le Drian, a rendu visite aux troupes françaises qui passent le Nouvel An sur la nouvelle base de Madama, au Niger, près de la frontière avec la Libye.


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Alger - Le chef jihadiste algérien Mokhtar Belmokhtar, visé dimanche par une frappe américaine en Libye, donné pour mort à de multiples reprises, s'est rendu célèbre pour des attaques aussi sanglantes que spectaculaires dans le Sahel, notamment sur le complexe gazier d'In Amenas en
2013.

"La cible de cette opération était Mokhtar Belmokhtar", a confirmé lundi Deborah Lee James, secrétaire à la Force aérienne des États-Unis, en visite en France, sans se prononcer sur son sort.

Washington a mis sa tête à prix pour cinq millions de dollars et, de tous les chefs jihadistes du Sahel, c'est de Belmokhtar que le chef de la base française de Gao, dans le nord du Mali, a affiché sa photo au mur de son
bureau. "Pour me rappeler qu'il existe, et qu'il me veut du mal", a récemment expliqué à l'AFP le colonel Luc Lainé.

En mai, l'Algérien avait réaffirmé la loyauté de son groupe,
Al-Mourabitoune, à Al-Qaïda et démenti l'allégeance à l'État islamique (EI)
proclamée par un autre dirigeant, laissant présager une sérieuse discorde dans
la hiérarchie du mouvement, énième épisode de la recomposition de la galaxie
jihadiste du Sahel.

Né en juin 1972 à Ghardaïa, aux portes du Sahara, Mokhtar Belmokhtar a
combattu très jeune en Afghanistan en 1991, où il a perdu un oeil, ce qui lui
a valu d'être surnommé "Le borgne".

De retour en Algérie en 1993, au début de la guerre civile, il rejoint le
Groupe islamique armé (GIA, démantelé en 2005), et crée une unité basée
principalement dans le Sahara.

En 1998, il rejoint le Groupe salafiste pour la prédication et le combat
(GSPC), une dissidence du GIA soutenue par le chef du réseau Al-Qaïda, Oussama
ben Laden, pour se démarquer des massacres de civils perpétrés par le GIA et
concentrer ses attaques sur des cibles policières et militaires.

- Alliances matrimoniales -

Belmokhtar règne alors en maître sur les routes clandestines du grand Sud
saharien, se livrant à des attentats, financés par des activités de
contrebande, notamment de cigarettes. Il établit des liens avec les tribus qui
le préviennent des mouvements des forces de sécurité.

En 2001, il rencontre au Sahara Amari Saïfi, alias Abderrezak El-Para,
alors numéro deux du GSPC, en route pour acheter des armes au Mali, avec
lequel il entre en concurrence pour le contrôle de la zone.

Après l'arrestation de son rival, auteur de l'enlèvement de 32 touristes
européens en 2003 dans le Sahara algérien, et livré à Alger en 2004, "Le
borgne" se replie dans le désert du nord du Mali, qu'il transforme en
sanctuaire, liant de solides alliances en épousant des femmes de tribus
touareg ou arabe.

En 2007, à la suite de dissensions au sein du GSPC qui devient Al-Qaïda au
Maghreb islamique (Aqmi), il est remplacé à la tête de la zone par Abdelhamid
Abou Zeïd.

Au début de la rébellion touareg qui ouvrira la voie à la conquête
jihadiste du nord du Mali, Belmokhtar achète des armes en Libye. Entre avril
et juin 2012, il est vu à au moins deux reprises à Gao et Tombouctou, aux
côtés d'Iyad Ag Ghaly, chef touareg des islamistes d'Ansar Dine.

Mais après sa destitution en octobre 2012 par le chef d'Aqmi pour
insubordination, il crée sa propre unité combattante, les "Signataires par le
sang".

En janvier 2013, quelques jours après le lancement, à l'initiative de la
France, de l'opération Serval pour chasser les jihadistes du Nord malien, il
revendique l'attaque et la prise d'otages massive sur le complexe gazier d'In
Amenas, dans le Sahara algérien (38 otages et 29 ravisseurs tués).

En mai 2013, deux mois après avoir été annoncé mort par l'armée tchadienne
au Mali, il revendique des attaques contre l'armée nigérienne à Agadez et le
site français d'uranium d'Areva à Arlit, une vingtaine de morts au total.

Condamné à mort à deux reprises par la justice algérienne, il aurait
commandité l'assassinat de quatre Français en Mauritanie en décembre 2007, et
l'enlèvement de deux Canadiens en 2008, trois Espagnols et deux Italiens en
2009.

En août 2013, son groupe fusionne avec une partie du Mouvement pour
l'unicité et le jihad en Afrique de l'Ouest (Mujao) - un des groupes qui ont
contrôlé le nord du Mali en 2012 - sous le nom d'"Al-Mourabitoune".

Al-Mourabitoune revendique le premier attentat ayant frappé des Occidentaux
à Bamako, le 7 mars, pour venger un de ses dirigeants, tué par l'armée
française en décembre 2014 dans le nord du Mali, et le prophète de l'islam "de
l'Occident mécréant qui l'a insulté et moqué".

Il fait ainsi référence aux caricatures publiées par l'hebdomadaire
satirique français Charlie Hebdo, dont une partie de la rédaction a été
massacrée le 7 janvier par deux jihadistes à Paris, un attentat salué par
Belmokhtar.
burs-mf/sst/etb

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