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Affaire SML/SOPAMIN : Des ouvriers de la Renaissance trempés dans la mafia rose ?
Publié le vendredi 19 juin 2015   |  Le Monde D'Aujourd'hui


Mahamadou
© Autre presse par dr
Mahamadou Zada, Directeur de la SOPAMIN


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Le Guri système, chaque jour, ajoute au lot de ses scandales financiers. La Renaissance a donné aux Nigériens l’image d’une savane africaine peuplée de gibiers et dans laquelle appellent les socialistes pour la battue.
Dans la jungle rose, les carnassiers voraces sont à l’affût, usant chacun de son espièglerie pour marauder dans l’espace qu’on lui a concédé. Et chacun va de son avidité, de sa gloutonnerie : on veut amasser vite de l’argent même si cela devait plonger l’économie nationale dans la banqueroute. Ce n’est plus le Niger qui intéresse les nouveaux parvenus. Tous semblent se préoccuper de s’enrichir. Tant pis pour le Niger !

La course aux milliards
Avec les socialistes – curieuse propension – au Niger l’unité de mesure marginale dans la gabegie et la concussion n’est plus le million mais le milliard. Déjà en l’espace d’une année de gestion, il se racontait dans le pays que les camarades appartenant au patronat socialiste se sont enrichis à outrance et Dieu sait qu’on ne peut savoir combien ils sont aujourd’hui ces nouveaux riches, ces nouveaux milliardaires socialistes qui hier seulement galéraient, incapables souvent de s’acheter de la cigarette. On peut alors bien imaginer à quel point ils sont heureux d’avoir changé de condition si brutalement lorsqu’ils découvrent la caverne d’Ali Baba où la brillantine de l’or les aveugle. Il est évident que dans un tel univers où, c’est la course effrénée vers l’argent facile, le gouvernement d’union nationale n’est qu’un beau prétexte pour envahir l’empire rose afin de tirer son épingle du jeu. Qui est fou, pourrait-on entendre ?

Les ouvriers s’inspirent de leurs maîtres
Pour ceux qui ne le savent pas, les ouvriers ce sont ceux qui ont abandonné leurs « terres » pour cultiver celles des autres. En zarmasonghay on les appelle « farfarey-zé », et ils ne peuvent quitter le champ qu’après avoir honoré le contrat. Leur libération, dépend alors du seul vouloir des maîtres. Mais en observant les patrons manger, ils eurent de l’appétit et pour ne pas rester sur les carreaux, ils s’invitèrent à la bombance, « ingurgitant » leurs parts de milliards.

La sécurité judiciaire socialiste
Malgré ses promesses de bonne gouvernance et de lutte contre l’impunité, le Guri s’est montré faible face à ses hommes qui trichent avec l’Etat. Quand il traque certains indélicats, ce ne sont que des opposants qu’il voudrait effrayer pour les mettre aux pas de la Renaissance ainsi qu’il l’a réussi avec un certain Zakai, cultivant ainsi l’impunité qui a fini par ternir son image. La dernière fois, c’est un certain Ouhoumoudou qui sort de son hibernation pour être promus, après ses gaffes, à la présidence de la république, ce qui aura montré que le Guri est incapable de sanctionner. On peut alors croire que les dissidents qui travaillent avec les camarades, ont aussi compris la logique qui sous-tend leur gouvernance : « manger et se protéger du pouvoir qu’on gère pour se rendre intouchable ». Après tout, pour eux, pour être au pouvoir, et malgré la séparation des pouvoirs, la justice c’est pour eux, la gendarmerie et la police aussi. Quand « tu as mangé et j’ai mangé », il n’y a plus à faire des histoires et des esprits naïfs ont cru que c’est assez pour croire qu’ils sont à l’abri de toutes représailles relativement à leurs impairs. Deux dissidents, qui se sont retrouvés sur une grosse mine d’or, ont sans doute vu là, la chance historique qu’il ne faudra pour rien au monde rater et autant qu’ils l’ont pu, jouant la complicité, les deux compères, ont joué leur jeu ….

Une information dérangeante…
C’est le bulletin du ROTAB qui a fait la révélation fracassante aux Nigériens. Dans la mine d’or de Samira, profitant sans doute d’une période transitoire de la privatisation à la reprise par l’Etat, deux hommes nommément désignés, ont joué leur combine pour poser des actes qui interrogent. L’un est le ministre Hamidou Omar Tchana et l’autre est le veinard DG de la SOPAMIN qui a la chance de trôner à la tête de l’empire paradisiaque des mines à l’époque sans DG si ce n’est celui qu’il a lui-même désigné peut-être pour avoir à agir sans ombrage. On peut croire que le second pense que la complicité de son ministre est un gage de sécurité pour s’autoriser toutes les indélicatesses possibles afin de puiser autant qu’il le peut dans le patrimoine de la SML. Ils oublient que la démocratie est un jeu dangereux. La libération de la parole permet à la société civile, aux partis opposés, à la presse et à tout citoyen jouissant de ses droits civiques de dénoncer et notamment de décrier la mal gouvernance.

Les deux protagonistes dans de beaux draps
Etre dissident est-ce assez suffisant pour bénéficier de la protection du Guri contre les crimes économiques ? On peut croire que non, surtout quand on sait qu’il est question de deux hommes qui ne sont pas aimés dans les entités qui auraient pu être leurs fiefs pour apporter un appui électoral au régime qui désire un deuxième mandat. Au moment où le Guri cherchent des hommes à sacrifier pour se donner un peu de crédibilité et ce, à la veille d’élections générales et surtout au moment où certains de ses propres enfants sont dans son collimateur pour faire croire enfin qu’il est capable d’assainir, les deux ouvriers de la renaissance qui viennent ainsi mettre une corde à leur cou ne facilitent que les choses au Guri qui n’a pas d’état d’âme à les immoler à l’autel de l’assainissement pour se faire un peu de publicité et peut-être bonne conscience. C’est dire que leur affaire survient à un moment où le Guri a besoin de preuves pour témoigner de sa capacité à châtier y compris dans ses rangs et les deux hommes lui donnent une chance inespérée en créant les conditions pour les faire couler. Les pauvres…

Pourquoi est-il difficile de se défendre dans cette affaire compromettante ?
Les révélations du ROTAB semblent venir de sources incorruptibles et les allégations semblent avérées pour noyer les deux hommes. Les observateurs se demandent pourquoi le ministre Tchana peut-il refuser dans un Etat de droit un audit indépendant pour permettre au nouveau DG de savoir les conditions dans lesquelles il prend la gestion de la société. Si le ministre refuse mordicus cette exigence de transparence, on peut croire qu’il a des choses à cacher et que son autorité de ministre de tutelle pourrait lui permettre d’imposer son choix qui, on le sait, est en contradiction avec l’orthodoxie dans la gouvernance économique d’une société ?

Cette attitude semble être dictée par la volonté d’empêcher que les Nigériens sachent la vérité sur un dossier ardent que le ministre Tchana garde dans les mains et qui va certainement le brûler. L’opacité que l’on veut entretenir sur un tel sujet, et avec l’entêtement du ministre à s’éviter un audit qui pourrait le compromettre, laisse croire que des gens se sont sucrés dans l’oasis de la SML et ils ne veulent pas rendre compte. Pourtant, demander un audit pour connaître davantage la santé d’une entreprise n’est pas un crime pour que le ministère dirigé par Ladan Tchana aille parler de népotisme et autres balivernes dont on ignore pour le débat en cours la pertinence. Tant il est vrai que les compères accusés dans cette affaire scabreuse, semblent avoir des choses à se reprocher sinon comment comprendre cet acharnement contre un jeune qui veut seulement que les règles d’un bon jeu soient appliqués. Leur agitation depuis que l’affaire est sortie du cadre officiel, à travers des correspondances interposées, pour être dans la rue depuis des jours, montre que ces gens ont pris peur. N’est-ce que qui se sent morveux se mouche ?

La machine est désormais en marche et sans doute qu’elle va broyer…
Le Guri mange ses enfants… C’est la panique au village et depuis des jours c’est une certaine psychose que l’on vit dans le Guri-land avec des hommes qui ont soutenu un régime qui commence à traquer ses propres enfants ce n’est pas de pauvres dissidents qui ne peuvent montrer au Guri aucune performance politique, électoraliste qui peuvent croire qu’ils sont des intouchables. Avec le Guri c’est le gangstérisme ! Mais tout a une fin.

Le président de la république ne doit pas tergiverser pour traiter cette affaire avec la rigueur requise car les Nigériens qui ne voient pas ce que leurs richesses minières apportent dans leur vie, ne peuvent tolérer que des individus s’en accaparent pendant qu’eux vivent dans la misère et l’angoisse des lendemains incertains. Il a ce devoir vis-à-vis de son peuple car s’il n’agit pas ici encore, cela ne fera que renforcer les soupçons de connivence du régime dans son ensemble avec les malfrats pour croire que le crime lui profite car continuer à protéger des indélicats, c’est implicitement faire comprendre qu’on a aussi des choses à se reprocher.

Après la lune de miel, depuis des jours c’est la lune de natron qui commence… Tant pis pour les déserteurs…
18 juin 2015

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