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La conjoncture et les coupures de courant plombent l’activité des tailleurs nigériens
Publié le lundi 6 juillet 2015   |  Agence de Presse Africaine


Des
© Autre presse par DR
Des tailleurs nigériens


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Niamey (Niger) - A une dizaine de jours de la fin du jeûne, les Nigériens ont généralement l’esprit tourné vers la célébration de l’Aïd-el-adha et cela se confirme par les commandes de beaux habits avec lesquels on fera la fête. Toutefois, Salifou Sipti, un tailleur ayant pignon sur rue à Niamey ne sent pas encore l’afflux de clients et cela l’intrigue.

‘'L'argent ne circule pas'', lâche le tailleur, trouvé en train de s'affairer nonchalamment autour d'un boubou, quand traditionnellement et à pareille moment du jeûne, il ne savait pas où donner de la tête.

‘'A la même période, nous arrêtions de prendre les commandes, tellement elles étaient nombreuse et le délai court. Cette année, je ne sais pas trop ce qui coince mais par expérience, je sais que malgré tout, les gens se débrouillent toujours pour payer à leurs enfants au moins un complet. Et c'est à la dernière minute qu'ils vont tous se ruer vers nous. On va prendre ce qu'on peut mais tout le monde ne sera pas satisfait'', ajoute-t-il la mine sombre.

Spécialisé dans la confection des habits pour hommes, Salifou coud le complet pour les enfants entre 2500 et 3000 FCFA là où il réclame aux adultes entre 10 et 20.000 FCFA. Vu la morosité du moment, il compte, pour se rattraper, sur ces derniers qui ont tendance à faire deux voire trois commandes d'habits à la fois.

En attendant, il peste contre les coupeurs de courant et les difficultés économiques que connaissent ses compatriotes, deux facteurs qui à ses yeux sont responsables de la rareté des commandes d'habits pour la fête de l'Aïd-el-adha.

Issoufou Garba, un autre tailleur établi à Lacouroussou, l'un des quartiers du centre-ville où sont concentrés la plupart des ateliers de couture, a tellement pâti des coupures de courant qu'il a arrêté de recevoir des commandes. ‘'Je crains que ces coupure ne me retardent et que le temps me manque pour honorer mes engagements. Si dans ce cas certains clients peuvent comprendre, d'autres non'', explique Garba, spécialisé dans la confection des habits brodés.

''Dans tous les cas, souligne-t-il fataliste, je limite les commandes. Ce qui fait que j'ai moins de travail cette année par rapport à l'année dernière''.

Spécialisé dans la confection des habits de femmes, Hassane Sanda est confronté aux mêmes difficultés que ses autres collègues tailleurs. Seulement, il estime qu'en plus de la conjoncture et des coupures de courant, la gent féminine avec qui il traite lui en fait voir de toutes les couleurs avec sa propension aux marchandages sans fin.

Obligé de faire avec, Hassane souligne s'être résolu à financer sur fonds propres les commandes de certaines clientes qu'il sait dans le pétrin. Quitte ensuite à se faire rembourser plus tard.

En dépit de tous ces aléas, les tailleurs nigériens continuent de s'activer autour des futurs habits de fête, aux sons d'une tapageuse animation.

En effet, dans les quartiers comme Lacouroussou, la musique distillée par de puissants postes radios installés dans certains ateliers se mélange aux voix des prêcheurs ou de lecteurs du saint Coran, créant jusqu'à l'aube une ambiance de carnaval.

SA/cat

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