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Débat d’idées : point de vue d’un œil extérieur par rapport à la construction des échangeurs au Niger
Publié le mardi 7 juillet 2015   |  Tamtaminfo


Lancencement
© Autre presse par DR
Lancencement chef de l’Etat nigérien, Issoufou Mohamadou dees travaux de construction d’une centrale thermique


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Le Président de la République a inauguré le troisième échangeur de la ville de Niamey. Une promesse de campagne du mouvement de la Renaissance du Niger. Le premier sur le boulevard Mali Bero, le deuxième au rond pont des Martyrs et le dernier né près du marché Katako et le Lycée Kassey. On conçoit et on réalise des « é-changeurs », mais la musique ne « changes » pas ! C’est des échangeurs qui ne changent pas la vie et le contexte du Pays.


On vient juste de terminer les épreuves du BAC 2015. Des milliers d’élèves, des centaines d’enseignants, sans mentionner les parents, sont concernés. On a reconnu qu’il a eu des fraudes massives, des tricheries, des fuites. Conséquences, certaines épreuves ont été annulées. Un BAC biaisé…
Dans tout cela, il me semble, que le problème n’étonne personne, il n’étonne plus. C’est devenu « normal » même lorsque des enquêtes se poursuivent. La vie et le contexte du Pays ne laissent aucun doute. Quand une partie de la société est malade, corrompue et « triche » avec le peuple, pourquoi donc s’y prendre ? L’école n’est-elle pas un des « miroirs » de la société ? Le « miroir» n’est-il pas un objet qui donne le reflet de notre image ? L’organisation du BAC 2015 est en partie l’image du Pays.
« Dès le premier jour de l’examen et quelques heures avant les épreuves, les sujets d’histoire-géographie et de philosophie de la série A (Littérature et philosophie) ont commencé à circuler sous les manteaux d’abord à Niamey puis à l’intérieur du pays.
La confirmation des premières épreuves qui ont fuitées lors de l’examen en salle, puisque les mêmes sujets étaient apparus à l’examen, a amplifié le fléau. Au fur et à mesure que la faille se faisait savoir, d’autres fuites ont été divulguées et concernaient notamment les épreuves de mathématiques pour la série A ainsi que certaines épreuves de la série D ».


Un ami, enseignant de français, m’avait pourtant bien informé. Étant sélectionné pour superviser le BAC, il s’était empresser de me mettre au courant des faits. Dans son message, il disait que pendant l’examen, il y avait eu beaucoup de fraudes. Il était découragé et il pensait sérieusement « changer » de métier. Pour lui, les examens au Niger sont devenus comme les élections au Burundi et ailleurs dans certains pays du continent. Un étalage de pouvoir et un bon miroir de la société…
Les « é-changeurs » dont aurait besoin sont bien d’autres si l’on voulait vraiment imprimer un « changement » à la société. On n’a pas noté que notre Pays, est un véritable Eldorado pour la « nébuleuse » humanitaire et se trouve à la dernière place du classement dans l’indice du développement humain. Encore et toujours le numéro 186 ou 187.


Rien de grave ! Car, il faut bien un dernier. D’ailleurs, le dernier passe moins inaperçu que l’avant dernier. Cela n’a pas « changé » par rapport à l’année passée. Plus d’échangeurs et mois de changements. La contradiction est seulement apparente. Le changement devrait précéder les échangeurs. Peine la perpétuation de la fraude au BAC.


Le changement pourra se réaliser sous certaines conditions qui affectent les yeux, les oreilles, la bouche et les mains. Les yeux d’abord et dans le sens que nous devrions apprendre à regarder le monde et la réalité autrement. Le changement est avant tout dans le « regard ».
Un autre monde est possible, dira-t-on. Oui, un autre Niger est possible, mais cela commence avec une capacité de « vison » différente de celle que nous voyons. Il y a donc lieu de transformer le regard pour transformer le Pays. Les oreilles sont là pour appendre à écouter le cri des plus pauvres et de ceux et celles à qui la voix a été étouffée.


Les autorités doivent apprendre à écouter le cri des sans voix à savoir le deuxième pas du changement tant espérer. La bouche, c’est l’arme la plus dangereuse et en même temps, une source de vie. Nos paroles et nos gestes devraient nous apprendre à construire le changement.
Paroles nouvelles pour une histoire nouvelle de dignité pour tous. Et enfin, viennent les mains. Elles sont là, pour mettre en pratique ce que les yeux, les oreilles et la bouche imaginent. C’est le travail et la responsabilité de bâtir un pays dans lequel on ne soit pas obligé de mendier pour vivre !


Mauro Armanino, Anthropologue

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