Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article





  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Demande de la levée de l’immunité parlementaire de M. Seydou Bakary Sangaré : Souci de l’assainissement ou simple règlement de compte politique ?
Publié le jeudi 16 juillet 2015   |  La Griffe


Le
© Autre presse par DR
Le Siège de l`assemblée nationale du niger


 Vos outils




A l’issue du conseil des ministres du vendredi 10 juin dernier, le gouvernement de la 7ème République a décidé d’introduire une demandée de la levée de l’immunité d’un député à l’Assemblée nationale. Il s’agit du député de l’opposition Seydou Bakary Sangaré, par rapport à un dossier qui remonterait à 2005.

Du coup, beaucoup d’observateurs se demandent si la procédure engagée contre ce député répond à un quelconque souci du gouvernement de faire de l’assainissement ou s’il ne s’agit pas tout simplement d’un règlement de compte politique.


Le communiqué du conseil des ministres ne l’ayant pas précisé, il a fallu le samedi 11 juillet pour que l’opinion sache que le député dont la demande de la levée de l’immunité sera bientôt introduite à l’Assemblée nationale n’est autre que l’honorable Seydou Bakary Sangaré. Et c’est le Mouvement démocratique nigérien pour une fédération africaine (MODEN-FA/LUMANA-AFRICA), dont le député est président du groupe, qui a donné la précision dans une déclaration publiée par le parti. Mais ce que le communiqué du conseil des ministres et la déclaration du MODEN-FA/LUMANA-AFRICA n’ont pas dit aux Nigériens c’est que le député Seydou Bakary Sangaré serait poursuivi par rapport à un dossier datant des années 2004-2005, au moment où l’intéressé était coordonnateur de la Cellule crises alimentaires (CCA). Le dossier serait relatif à la gestion d’un don de sorgho que le Niger a reçu de l’Inde dans le cadre de la gestion de l’insécurité alimentaire qui a sévi à cette époque. Que reproche-t-on véritablement au député Seydou Bakary Sangaré dans cette affaire ? En attendant d’avoir la réponse à cette question, de nombreux Nigériens cherchent surtout à savoir les vraies raisons pour lesquelles le pouvoir en place a décidé de s’intéresser à ce dossier impliquant le député Seydou Bakary Sangaré.


Pour ces Nigériens, si c’est dans le souci d’opérer un vrai assainissement par rapport à la gestion des biens publics, le pouvoir n’a vraiment pas besoin de remonter loin dans le passé, au vu de nombreux scandales ayant émaillé la gestion de nombreuses structures de l’Etat ces dernières années. Certains de ces scandales ont même été portés sur la place publique par le gouvernement lui-même ou des institutions autorisées de l’Etat comme la Cour des comptes ou la Haute autorité de lutte contre la corruption et les institutions assimilées (HALCIA). On peut notamment rappeler la fameuse affaire des fausses factures, l’affaire des terrains vendus dans la commune de Bitinkodji et la gestion cahoteuse de la Centrale d’approvisionnement en intrants et matériels agricoles (CAIMA). Rien que le traitement de ces trois affaires suffit au gouvernement du Premier ministre Brigi Rafini de permettre à l’Etat du Niger de récupérer beaucoup de ses droits spoliés par des agents indélicats et de convaincre les Nigériens et les bailleurs des fonds sur sa volonté de combattre l’impunité et d’instaurer une justice équitable entre les citoyens. Si au lendemain de la levée de son immunité parlementaire le député Seydou Bakary Sangaré venait à être arrêté et placé sous mandat de dépôt dans une prison du pays, il va falloir que le pouvoir en place trouve une autre langue non encore parlée dans le monde pour convaincre les Nigériens et la communauté internationale que la poursuite engagée contre ce député ne procède pas d’un pur et simple règlement de compte politique.


En effet, il y a plus d’un an que plusieurs députés membres des partis au pouvoir ont été déchus de leur immunité parlementaire. Et jusqu’à ce jour ils n’ont jamais été inquiétés. Pis, certains siègent encore allègrement à l’Assemblée nationale, tandis que d’autres sont nommés au sein de l’équipe gouvernementale, qui ministre d’Etat, qui ministre conseiller à la Présidence de la République. Si donc le pouvoir veut faire de l’équité et éviter de perdre sa crédibilité aux yeux des partenaires du Niger qui observent et analysent tous les actes qu’il pose, il doit se faire violence pour que tous les députés poursuivis dans des affaires de mauvaise gestion et/ou détournement des deniers publics comparaissent équitablement devant la justice, seule compétente pour dire si oui ou non les faits qui leur sont reprochés sont établis.

Moussa Douka

 Commentaires