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Elections locales et générales de 2016 au Niger : Plusieurs inquiétudes autour du processus électoral
Publié le mardi 28 juillet 2015   |  La Griffe


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© AFP par SEYLLOU
Un bureau de vote à Niamey


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Au fur et à mesure qu’on s’approche des élections locales et générales de 2016 au Niger, on assiste à une succession d’évènements qui suscitent des fortes inquiétudes quant à la bonne marche du processus devant conduire à ces élections. En plus des graves divergences qui opposent le pouvoir et l’opposition, certains observateurs tournent de plus en plus leur attention sur le financement même de ces élections de 2016.
Dans une des nos précédentes parutions, nous nous interrogions déjà sur le type d’élections qui seront organisées à la fin de 2015 et en début de 2016 au Niger. Notre interrogation tenait du seul fait qu’avec la récusation de l’actuelle Cour constitutionnelle par l’opposition politique, le processus électoral était mal parti. Et voilà que d’autres évènements viennent encore s’ajouter à cette récusation de la Cour constitutionnelle. En effet, la même opposition politique semble avoir beaucoup de choses à reprocher au futur fichier électoral et à la nouvelle Commission électorale nationale indépendante (CENI) dont elle conteste déjà le chronogramme et la moralité de certains membres. Comme on peut aisément le constater, ce sont les principaux éléments du dispositif électoral (Fichier électoral, CENI et Cour constitutionnel) qui sont au cœur de la contestation. Et à moins qu’un consensus ne soit trouvé entre les différents acteurs autour de cette question, il est clair que le Niger est en train d’aller à des élections dont les résultats seront d’avance contestées. Or, à l’allure où vont les choses, les chances d’aboutir à un consensus entre le pouvoir et l’opposition sont très minimes. Par rapport à la récusation de la Cour constitutionnelle d’abord, le pouvoir répond que selon la Constitution, il n’y a aucune possibilité de changer les membres actuelles de cette institution dont le mandat courre jusqu’au-delà de 2016. Une poursuite judiciaire est même en cours contre les responsables de l’opposition suite à la parution du tome 1 de leur «Livre blanc », dans lequel ils ont accusé la Cour constitutionnelle d’être inféodée au pouvoir en place. S’agissant du nouveau fichier électoral ensuite, les tenants du pouvoir rétorquent à l’opposition que celle-ci est aussi représentée dans le Comité chargé d’élaborer ledit fichier et que, ceci expliquant cela, elle est très mal placée pour émettre une quelconque réserve sur les données contenues dans ce fichier. C’est aussi le même argument que les tenants du pouvoir tiennent quand l’opposition accuse la CENI d’avoir «imposé» un chronogramme électoral qui arrangerait plus le pouvoir. Au stade actuel des choses, très peu d’analystes se hasardent à entrevoir un possible rapprochement des positions pouvant favoriser un quelconque consensus entre les deux camps politiques. Surtout quand on prend en considération toutes ces crises interminables qui minent certains principaux partis de l’opposition et dont le pouvoir est accusé, à tort ou à raison, d’en être l’instigateur ou, à tout le moins, le principal bénéficiaire.
Des soucis sur le financement des futures élections ?
Depuis longtemps de nombreux observateurs se posaient cette question, en raison d’abord de nombreux défis auxquels le Niger fait face (guerre contre Boko Haram, nombreux chantiers de constructions de routes et autres infrastructures) et le peu d’engagement des bailleurs de fonds à intervenir dans le financement des élections régulières, autrement dit celles qui ne sont pas issus des transitions militaires, donc auxquelles le pays concerné devait logiquement se préparer à temps. Dans sa parution de la semaine dernière, un journal privé proche du pouvoir a quelque peu conforté cette inquiétude au sujet du financement des futures élections, quand il rapportait que sur la vingtaine des milliards constituant le budget de la CENI, les bailleurs de fonds ne se seraient engagés que par rapport à quelque deux milliards et poussière. Et là aussi rien n’est garanti car, ces bailleurs de fonds ont des conditions auxquelles ils tiennent mordicus lorsqu’ils financent une élection et ils peuvent à tout moment interrompre leur financement quand ils constatent un non respect de ces conditions. En dehors du mauvais épisode de la 4ème République – quand les principaux partis politiques avaient boycotté les élections présidentielles et législatives et contesté les résultats des locales auxquelles ils avaient présenté des candidats – c’est la première fois que le Niger risque d’organiser des élections dans un tel climat de tension et d’incertitudes, depuis plus de vingt (20) qu’il organise des élections.
Habibou Abdou
28 juillet 2015

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