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Le Sahel N° 8865 du 26/1/2015

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Conférence de presse du Secrétaire exécutif de l’Organisation du traité de l’interdiction complète des essais nucléaires : «Le Niger s’est acquitté de tous ses droits et devoirs vis-à-vis des questions de non-prolifération et de désarmement»
Publié le vendredi 31 juillet 2015   |  Le Sahel


Conférence
© Autre presse par DR
Conférence de presse du Gouvernement sur les progrès enregistrés par notre pays dans le domaine de l`Education : Des taux de réussite encourageants dans les différents secteurs de l`Education


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En mission au Niger, le secrétaire exécutif de l'Organisation du Traité de l'Interdiction Complète des Essais Nucléaires (OTICE), Dr Lassina Zerbo, qui a rang de sous-secrétaire général des Nations Unis, a animé une conférence de presse, hier après-midi, à la Haute Autorité à l'Energie Atomique (HANEA).
Dr Lassina Zerbo qui avait à ses côtés la présidente de la HANEA, Mme Zeinabou Mindaoudou, a d'abord souligné que l'organisation du traité de l'interdiction complète des essais nucléaires, avec sa commission préparatoire, a un statut d'organisation internationale.
La mise en place de la HANEA au Niger, qui a créé un département en vue de prendre en charge la question de l'OTICE, a été vivement saluée par le conférencier. En effet, a indiqué Dr Lassina Zerbo, ''le Niger joue une partition très importante dans ce que représente le traité de l'interdiction complète des essais nucléaires. Le Niger s'est acquitté de tous ses droits et devoirs vis-à-vis des questions de non-prolifération et de désarmement''.


Dr Lassina Zerbo a apprécié les rapports du Niger avec l'Agence Internationale de l'Energie Atomique, et aussi de l'OTICE dont il a en charge l'entrée en vigueur. Un autre fait important, relevé par le conférencier, est la place capitale que représente le Niger dans le système de surveillance mondiale, avec une station à Torodi et une autre en voie de construction à Agadez. ''La station de Torodi est l'une des stations les plus performantes de ce système. Les signaux sismiques que nous pouvons détecter à Torodi peuvent venir de plus de 10.000 km. Ce qui veut dire qu'un évènement au Pérou ou en Corée du Nord peut être détecté par la station de Torodi'', a affirmé Dr Lassina Zerbo.


Concernant le traité dont l'OTICE a la charge de l'entrée en vigueur par sa commission préparatoire qui a un statut d'organisation internationale, Dr Lassina Zerbo a rappelé qu'il y a 183 Etats signataires, et 164 qui l'ont ratifié. ''Alors, s'il y a près de 90% de la population mondiale ou des pays du monde qui disent qu'il faut cesser les essais nucléaires, pourquoi doit-on rester otage de 8 pays dont la ratification est nécessaire pour formaliser l'entrée en vigueur?'', s'est interrogé le secrétaire exécutif de l'OTICE.

Il a évoqué les foyers de tension dans le monde, notamment au Moyen Orient, chez les grandes puissances, la Chine, les Etats Unis, et certains pays émergeants, comme explication à cette situation que vit la communauté internationale depuis des décennies. ''Mais nous nous efforçons, surtout après le dernier accord cadre sur l'Iran, à garder espoir sur l'entrée en vigueur de ce traité qui est un élément clé dans le processus de non-prolifération et de désarmement. Je puis dire qu'il faut d'abord contrôler la prolifération, avant de s'attaquer aux questions de désarmement. Les deux vont de pair et se complètent. Mais nous, nous avons pour engagement de nous assurer que les questions de prolifération sont bien contrôlées par un traité qui est effectif et dont la vérification est mise à la disposition de tous les Etats de façon démocratique, parce que c'est un traité qui ne fait pas de différence entre les Etats dotés d'armes nucléaires et les Etats non dotés'', a expliqué le secrétaire exécutif de l'OTICE.


Dans ce sens, il y a un programme de renforcement de capacités des Etats à travers leurs structures et leurs experts, et à ce sujet, le Niger est un exemple, a dit Dr Lassina Zerbo. C'est là un engagement qui montre que l'Afrique ne veut pas laisser ces questions dans les mains des pays traditionnels, a-t-il estimé. ''Avoir cette structure-là au Niger et permettre de la rendre effective à travers des structures qui englobent tous les éléments de désarmement, de l'électro nucléaire, de la prolifération et de l'utilisation pacifique de l'énergie atomique, est un bon exemple'', s'est réjoui Dr Lassina Zerbo.


Il a expliqué qu'il a tenu à venir pour témoigner de l'importance du Niger dans la structure du système international de surveillance, encourager les experts qui travaillent avec eux et aussi témoigner aux autorités du Niger qu'elles sont dans une dynamique qui montre que le pays peut jouer et continuer de jouer un rôle très important dans ce processus de non-prolifération et de désarmement, et comment le pays peut associer la science, à travers les experts, à la diplomatie qui est représentée par les autorités au niveau des Nations Unies, au conseil de sécurité, si d'aventure le Niger devient membre non permanent, afin qu'il joue pleinement sa partition.


Dr Lassina Zerbo a saisi l'occasion pour parler de la complémentarité entre l'Agence Internationale de l'Energie Atomique (AIEA) et l'OTICE. Ce sont toutes les deux des structures du système international mises en place pour contrôler la mise en œuvre de la non-prolifération et du désarmement. L'AIEA s'occupe de l'utilisation pacifique de l'énergie nucléaire, atomique. Et elle s'assure que la matière utilisée aussi bien dans l'énergie électronucléaire que l'enrichissement de l'uranium ne l'est pas fait dans une fin autre que pacifique. La surveillance se fait au niveau des centrales, pour s'assurer que l'utilisation n'est pas faite à d'autres fins. L'OTICE est, quant à elle en aval, avec la surveillance à distance, à travers un réseau de 300 stations réparties sur terre, sur les océans, et dans l'atmosphère, et qui aspirent toutes les émanences radioactives qui sont dans l'air, mais aussi qui tiennent compte de tous les essais acoustiques dans tous les milieux, que ce soit sous les océans ou dans l'atmosphère, pour détecter ce qui est fait dans le but de développer l'arme nucléaire. Les deux stations prévues au Niger participent de cette démarche.


Parlant de celle de Torodi, Dr Lassina Zerbo a dit que c'est un formidable ''bijou'' que le Niger abrite, mais dont les populations qui ne soupçonnent pas l'existence, sont loin de connaitre l'importance. ''C'est une station célèbre. Les gens du monde de la surveillance connaissent Torodi, mais ils ne connaissent pas le Niger. Quand vous dites Torodi, ils savent que c'est l'une des stations, la plus performante, mais il faut leur dire que Torodi se trouve au Niger'', s'est exclamé Dr Lassina Zerbo.


Au cours des débats qui ont eu lieu lors de cette conférence, l'assistance a aussi appris que depuis la dernière guerre mondiale où l'arme nucléaire a été utilisée, avec le tristement célèbre bombardement d'Hiroshima, il n'y a eu que trois activités détectées. Il s'agit des essais nucléaires faits par la Corée du Nord qui fait justement partie des huit pays qui n'ont pas encore ratifié le traité de l'interdiction complète des essais nucléaires.
Intervenant lors des échanges, la présidente de la HANEAMme Zeinabou Mindaoudou s'est réjouie de l'intérêt que l'assistance porte à la question nucléaire à travers la participation à cette conférence de presse. La visite du secrétaire exécutif de l'OTICE qui est venu saluer les efforts faits par le Niger, est le résultat du travail de tous les experts nigériens de la HANEA, avec l'appui des autorités du pays, a-t-elle estimé.

Souley Moutari(onep)

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