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Le Sahel N° 8865 du 26/1/2015

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Fin de la visite de travail et d’amitié du Président de la République guinéenne au Niger : Les Présidents Issoufou et Condé prônent des élections libres et transparentes dans leurs pays
Publié le jeudi 6 aout 2015   |  Le Sahel


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© AFP par CELLOU BINALI
Visite officielle
du Président Guinéen Pr Alpha Condé à Niamey


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Le Président de la République de Guinée, Pr Alpha Condé a quitté Niamey, hier matin, au terme d'une visite de travail et d'amitié de 48 heures effectuée dans notre pays. A son départ à l'Aéroport international Diori Hamani de Niamey, le Pr Alpha Condé a été accompagné par le Président de la République, Chef de l'Etat SE. Issoufou Mahamadou. Il a auparavant, été salué par le Premier ministre, Chef du gouvernement, le premier Vice-président de l'Assemblée nationale, les présidents des institutions démocratiques, les membres du gouvernement et ceux du corps diplomatique, le gouverneur de Niamey, le maire président du Conseil de Ville de Niamey ainsi que par plusieurs personnalités civiles et militaires.
Tôt le matin, les deux Chefs d'Etat ont animé, au Palais de la Présidence de la République, une conférence de presse conjointe au cours de laquelle, ils ont abordé plusieurs sujets touchant la vie des deux pays. Les Présidents Issoufou Mahamadou et Alpha Condé ont ainsi parlé des questions de démocratie, de sécurité et de développement de leurs pays. Ils ont également annoncé très prochainement qu'il sera organisé dans leurs pays respectifs des élections libres, justes, transparentes et inclusives.
En abordant les élections en Guinée dont l'opposition politique de son pays a souhaité le report, le Président Alpha Condé a donné des éclaircissements sur le sujet. Il a tout d'abord fait un rappel sur son pays indiquant que la Guinée est toujours victime de son passé. Selon lui, trois pays avaient souhaité voter le ''Non'' au Référendum sur la communauté française sous la première République. Il s'agit du Niger, du Sénégal et de la Guinée. Il a rappelé l'existence d'un ciment de l'unité nationale dans son pays, mais malheureusement le tissu social s'est déchiré progressivement avec le développement de l'ethnocentrisme par les hommes politiques. Ce qui fait la particularité de la Guinée, selon le Président Condé, réside surtout dans son passé avec les régimes qui se sont succédé. «Il y a eu beaucoup d'exactions en Guinée de l'indépendance à la transition militaire. On juge la Guinée par son passé. Mais, pas sur ce qu'on fait maintenant », a-t-il regretté.


Le Chef de l'Etat guinéen devrait expliquer que, la constitution de la Guinée est très claire, elle fixe une date impérative pour les élections présidentielles. ''Si les élections n'ont pas eu lieu à cette date, il n'y a plus droit légitime. Les présidentielles ne sont pas comme les élections législatives ou autres'', dit-il. Selon lui, le pays a l'impératif d'organiser les élections le 11 ou au plus tard le 20 octobre, sinon il n'y aura plus de pouvoir légitime. C'est pourquoi, il n'est pas si possible de les reporter. «J'ai été toujours partisan d'une Commission Electorale
Nationale Indépendante (CENI) indépendante comme vous l'avez ici au Niger. Une CENI politique n'est pas bonne, ses membres n'ont pas une vision claire des élections, ils viennent juste pour les perdiems. La constitution prévoit qu'une fois que les membres de la CENI prêtent serment, ils n'appartiennent plus à leurs partis. Seulement, il y a eu quelques tiraillements entre la mouvance et la majorité pour le changement de la date de la tenue des élections, alors que cette dernière a été mise en place par une loi organique, elle ne peut être modifiée que par une loi organique. Je pense que les élections en Guinée passeront dans les meilleures conditions. Lorsque nous avons fait la réunion entre la mouvance et l'opposition, le texte qui a été proposé est compromis, l'opposition n'a pas voulu signer, mais tous les représentants des institutions internationales et organisations internationales résidant en Guinée l'ont signé. Donc, on ne peut pas aller au-delà de ces concessions. Ce qui fait que, la date est impérative, on est obligé de faire les élections présidentielles à la date indiquée. J'ai mené 50 ans de combat pour la démocratie, je ne peux pas la démolir », a déclaré le Président de la Guinée.

Pr Alpha Condé a affirmé que la Guinée est un pays d'immenses potentialités. «Je dis aux Guinéens que développer la Guinée ce n'est pas un exploit. Mais développer le Niger et le Mali est un exploit, car ce sont des pays qui ont peu de ressources. En Guinée, on a le château d'eau d'Afrique. Si le pays est à terre, il y a bien des gens qui sont responsables. Il faut un débat pour connaitre qui a fait quoi. Parce que, je me suis battu pour la démocratie en Afrique, je ferai en sorte que, la Guinée soit un modèle de démocratie comme je le souhaite pour le Niger et le Mali », a affirmé le Chef de l'Etat guinée. Il a rappelé qu'il a été opposant pendant plusieurs années, mais pendant les manifestations publiques que son parti organisait, ils n'ont jamais cassé même un œuf. «Nous avions un service d'ordre. Le droit politique de manifestation ne dit pas de mettre en cause celui des autres. Donc, l'Etat doit protéger la vie des citoyens et de leurs biens. C'est pourquoi, nous avons équipé les forces de l'ordre pour que les agents ne soient pas blessés. Nous sommes dans une situation où l'opposition n'est pas démocrate. Lorsqu'elle perd les élections, elle tente de créer des troubles ou de pousser des militaires au coup d'Etat, où alors amener les forces de l'ordre à réagir pour qu'il y ait des morts afin qu'on dise que dans le pays rien ne va. Il faut qu'on accepte de perdre les élections. On peut gagner les élections et on peut les perdre. Si on va aux élections en disant qu'on ne va pas perdre évidemment, on ne va plus aux élections », a-t-il ajouté.

Engagements respectifs des Chefs d'Etat pour aborder les prochaines élections présidentielles
Pour sa part, le Président de la République, SE. Issoufou Mahamadou, a indiqué qu'avec son homologue guinéen, ils ont « la même vision de l'avenir de l'Afrique particulièrement en ce qui concerne la démocratie. Trois pierres sont importantes dans l'avenir de l'Afrique à savoir la sécurité, la démocratie et le développement», Selon lui, la démocratie suppose des élections, si on veut bien des institutions démocratiques fortes, il faut qu'elles soient légitimes à travers l'expression libre des suffrages populaires. C'est une conviction qu'il partage avec son homologue de la Guinée, Pr Alfa Condé. Ils se sont engagés pour que les deux pays soient des modèles de démocratie, pour que les élections soient libres, transparentes et honnêtes comme l'avait annoncé le Président Issoufou dans son message à la nation du 02 août dernier. «Je suis un homme de conviction, j'ai un itinéraire politique qui est de ce point de vue très significatif et qui permet à ceux qui sont objectifs d'imaginer ce que pourraient être les élections au Niger sous la présidence actuelle. Elles seront libres, transparentes et inclusives parce que nous sommes convaincus qu'il y va de l'avenir de notre peuple. Donc, ces trois pierres doivent être consolidées», a-t-il confirmé. Relativement aux élections inclusives, le Chef de l'Etat guinéen, Pr Alpha Condé devait expliquer que, pour que les élections soient inclusives, il faut que tout le monde accepte. « Or très souvent nous avons des gens de l'opposition qui préfèrent boycotter les élections. On ne peut pas amener un fusil derrière quelqu'un pour qu'il aille aux élections », a-t-il déclaré.

Combat acharné contre la fièvre à virus Ebola en Guinée et la vision partagée de l'intégration
Selon le Président de la République SE. Issoufou Mahamadou, il y a en Guinée une autre forme d'insécurité contre laquelle se bat le Président Alpha Condé à savoir la fièvre à virus Ebola qui a été un traumatisme pour le peuple Guinéen. Le Niger a été et reste solidaire avec la Guinée. «Nous avons dit que, le développement ne peut pas se faire dans le cadre strictement national, il faut envisager le développement à l'échelle internationale. C'est pour cela que nous sommes pour le panafricanisme, l'intégration et nous agissons de concert au niveau de la CEDEAO pour qu'il en soit ainsi. Nous avons un certain nombre de chantiers sur lesquels nous travaillons comme l'intégration monétaire, les infrastructures, les routes, les chemins de fer, l'énergie », a-t-il dit.


S'exprimant sur les autres questions, le Pr Alpha Condé a souligné avec force l'engagement du Président de la République du Niger à garantir la sécurité dans la sous-région. Ainsi, il a rappelé la clairvoyance des analyses du Président Issoufou Mahamadou au sommet du G8 à Deauvilles, bien avant l'intervention militaire en Libye. «Nous étions trois avec le président Wade, nous avons mis le G8 en garde d'intervenir en Libye. En effet leur intervention a eu deux conséquences graves : le pays a été divisé et on assiste à la prolifération des armes. Vous voyez aujourd'hui tout le monde sait qu'il n'y a pas d'Etat en Libye et nous vivons le problème du terrorisme dans les pays du Sahel. De même au niveau de la
CEDEAO, nous avons dit de prendre le problème malien au sérieux, mais les gens ne nous ont pas écoutés. Il a fallu que la France intervienne au Mali», a-t-il rappelé.

En ce qui concerne la gouvernance, Professeur Alpha Condé estime qu'ils restent fidèles à leur passé. «Je pense que Issoufou n'est pas seulement responsable devant les Nigériens et moi devant les Guinéens. Nous avons défendu des idées avec d'autres et nous sommes responsables devant le peuple africain. Nous ne pouvons pas défendre des idées en étant jeunes et faire le contraire aujourd'hui. Donc, nous ne sommes pas jugés par nos peuples, nous sommes jugés par les autres peuples africains aussi. C'est pourquoi, nous avons l'obligation de réussir et de monter qu'on peut gérer l'Afrique autrement, sans corruption, qu'on peut lutter contre le terrorisme, la pauvreté et changer les conditions de vie des populations. Nous sommes obligés de réussir ensemble pour montrer une autre image de l'Afrique. Je suis sûr que nous allons faire en sorte que les richesses de nos pays profitent à nos peuples et non pas à des minorités », a assuré le Président Alpha Condé.

Soutien ferme de la Guinée dans la lutte contre la secte Boko Haram
«Nous venons d'envoyer 850 hommes au Mali. Comme disait Sékou Touré, le Mali et la Guinée sont deux poumons dans un même corps. Je suis venu écouter mon frère Issoufou. Nous sommes prêts à apporter notre contribution à la demande de nos frères Nigériens. Ce qui fait aujourd'hui la faiblesse de l'Afrique, c'est le manque de solidarité. Lorsqu'un pays a un problème les autres ne s'y intéressent pas. Or tant qu'on n'est pas solidaire, on ne peut pas régler nos problèmes. Nous, en Guinée, on est prêt à apporter toute la contribution à nos frères du Niger. Ça dépendra de ce qu'ils veulent», a-t-il rassuré.

En ce qui concerne la lutte contre la secte Boko Haram, Pr Alpha Condé a rappelé l'attentisme observé de l'Union Africaine par peur de la réaction du Nigeria, alors qu'il présidait le conseil de paix et de sécurité de l'organisation. «Je me suis demandé comment l'Union Africaine peut-elle se réunir sans parler du Nigeria. Boko Haram n'est pas seulement un problème du Nigeria, il concerne le Niger, le Tchad et le Cameroun. Nous avons demandé que l'Union Africaine intervienne dans ce sens. C'est en ce moment qu'il y a eu la réunion de Yaoundé. Nous félicitons beaucoup la collaboration du Président nigérian Buhari qui lutte contre la secte et la corruption dans son pays. Nous avons beau faire, si le Nigeria ne collabore pas, je ne vois pas comment nous pouvons vaincre Boko Haram», a-t-il déclaré.

Abordant le même sujet, le Président de Issoufou a dit que, la sécurité est une question prioritaire en Afrique. «Nous réfléchissons pour trouver une solution qui puisse permettre à l'échelle du continent aux pays africains d'assurer leur propre sécurité. Concernant le bassin du Lac Tchad, nous sommes en train de mettre en place un modèle qui peut faire école avec la force mixte multinationale qui est dédiée à la lutte contre Boko Haram. Cette force, je suis convaincu, viendra à bout de Boko Haram qui est déjà affaibli. Le début de ce mois d'août verra l'opérationnalisation de cette force avec la mise en place très avancée de l'Etat major à N'Djamena et la mise en place des contingents nationaux», a-t-il dit avant de préciser que la réussite de cette force redynamisera son modèle pour les autres pays. Enfin, le Président de la République du Niger s'est dit convaincu que la MINUSMA ne peut pas vaincre le problème du terrorisme au Mali, il faut une force plus offensive comme celle qui opère sur le bassin du Lac Tchad.

Seini Seydou Zakaria (onep)

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