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Histoire de la chefferie de Namaro : Une chefferie qui tire sa source de la dynastie des Askia
Publié le vendredi 7 aout 2015   |  ONEP




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Le samedi 2 mai 2015, le nouveau chef de canton de Namaro, Elhadji Hamani Boucari Abdoulmoumouni Maïga, a été intronisé, dans la commune de Namaro, au cours d'une fête grandiose. C'est là une occasion assez opportune pour jeter un regard sur l'histoire de la chefferie de Namaro.

Les recherches effectuées sur la chefferie de Namaro, à savoir les travaux de Séré De Rivière, dans ''l'Histoire du Niger '', celles de notre compatriote Elh Amadou Issoufou, Doctorant au Département d'Histoire de la FLSH de l'Université Abdou Moumouni de Niamey, ainsi qu'une récente enquête menée par la Gendarmerie à l'occasion de l'élection de l'actuel Chef de Canton de Namaro, sont formelles : la chefferie de Namaro est une des plus anciennes et ses racines s'étendent jusqu'à la dynastie des Askia !
''La filiation de la souveraineté de Namaro ne s'est jamais interrompue de Gao à Namaro. Dans le zamou des chefs de Namaro, cette chaine est étalée sans interruption de Djindé Mariyo Izé à Mamar, l'Askia Mohamed. Ce qui apparait clairement à travers l'historique des règnes des différents souverains de Namaro. En effet, l'Elh Abdoulmouni Hamani Maïga, Hamani Boukari Maïga, Boukari Mamadou Maïga, Mamadou Djindé Mariyo Izé Maïga, Djindé Mariyo Izé Dossikainé Maïga, Dossikainé Koba Tchiré Maïga, Kobatchiré Issaka Maïga, Issaka Sorkaizé Béri Maïga, Sorkaizé Béri Daouda Maïga, Daouda Mamar Maïga, Mamar Béro ou Mamar le Grand, l'Askia Mohamed Touré dont le Zamou est justement Maïga et le titre de règne, Askia '' indique Dr Elh Amadou Issoufou, Doctorant, se référant aux écrits de Séré De Rivières. Ce dernier précise que c'est avec Dossi Kainé, petit-fils de Sikia Issaka, que ces Songhoy fondèrent Namaro (De Rivière : 1965; 77).

Avant d'en arriver à la création de Namaro, explique la même source, les habitants de cette entité ont connu un long mouvement migratoire. En effet, les ancêtres de la population de Namaro ont quitté Gao pour venir s'installer à Gotto (Gothèye). Ils ont ensuite séjourné à Sorbon, puis à Zamakoira avant de retraverser à nouveau le fleuve pour s'installer à Goronfey Goura, à Farta Birma (ou mare de Birma), à Moumbéna et enfin sur le site actuel de la ville de Namaro.
Comme on peut le constater, la chefferie de Namaro a existé bien avant la pénétration coloniale. Elle se rattache à Askia Mohamed dit Mamar par Daouda. Au temps du Siciatarey basé à Sicié, Namaro avait son ''Korey'' ou bouclier, son groupe de guerriers dirigés par un Wonkoy. Comme l'indique la même source, plusieurs chefs de guerre et chefs d'agglomération se sont succédé dans cette fonction de chef de guerre. Ce sont en l'occurrence Koba Tchiré, qui fut celui ayant su instaurer une grande tranquillité, sécurité et stabilité dans la zone. Vient ensuite Guindé Mariyaizé Dossi Kainé, dont le règne a été marquée par la séparation à Mumbéna, de Zamakoira et de ce qui deviendra par la suite Namaro. S'ajoutent aussi Mamadou Guindé Mariyaizé et Sidi Guindé Mariyaizé. C'est ce dernier qui était au trône depuis trois ans quand arrivèrent les premiers colons dans la zone.
''Aujourd'hui, sur l'espace du canton, est érigée une Commune couvrant une superficie de 1 045 km2, comptant 38 villages administratifs avec une population de 55 094 habitants au dernier recensement. Ce territoire est connu dans l'histoire sous le nom de Jamaré'', souligne Séré De Rivière, tel que l'a rapporté Dr Amadou Issoufou.
D'autre part, l'enquête effectuée, le 1er novembre 2013, par la Brigade Territoriale de Gendarmerie de Kollo (citée en référence par l'historien Dr Elh Amadou Issoufou) nous précise que le village de Namaro serait fondé il y a plus de 848 ans. ''Une autre source rapporte que le village serait fondé en 1803 et que son premier chef était Djindé Mariézé. En effet, les ancêtres du fondateur du village auraient quitté Gao (Mali) pour venir s'installer dans une île du Niger dans l'actuel village de Lossa (Tillabéri) puis à Djoultoupé où un différend a provoqué la séparation de Doma Kaïné et son frère Birma Djibda Kobatchiré. Domo Kaïné a quitté pour venir s'installer à Moumbéré, tandis que la famille de Birma Djibda Kobatchiré s'était scindée en deux. Une est partie s'installer à Zama Koira sur la rive gauche du fleuve et l'autre à Fata Birma. Le chef de famille Birma Djibda Kobatchiré a continué son aventure jusqu'à Baney Bangou (Torodi). Dossa Kaïné lui est décédé à Moumbéré et l'un de ses fils, le nommé Djindé Mariezé, est venu créer le village de Namaro'', souligne le document produit par la Gendarmerie.
Le village de Namaro serait érigé en canton entre 1826 et 1827. Il est situé à 80 km à l'ouest de Kollo, son chef-lieu de département. Namaro tire son nom d'un arbre appelé en Sonraï ''namari'', et dont le nom scientifique est bauhimi a rifescens. De sa fondation à ce jour, neuf (9) chefs ont succédé sur le trône. Il s'agit de : Djindé Mariézé, fondateur de Namaro, Mamadou Djindé Mariézé, Sidi Djindé Mariézé, Kalilou Mamadou Djindé Mariézé, Yansambou Mamadou Djindé Mariézé, Boukari Mamadou Djindé Mariézé, Bonwala Mamadou Djindé Mariézé, Hassan Boukari Djindé Mariézé, Abdourahamane Bonwala Djindé Mariézé, décédé le 17 juin 2013 après 37 ans de règne. Pour sa succession, huit (8) prétendants avaient déposé leurs candidatures à la Préfecture de Kollo. Elhadj Hamidou, qui assurait l'intérim, n'a pas été candidat. Et depuis le 23 mars 2014, c'est Elhadj Abdoulmoumouni Hamani Maïga qui règne au trône de ce canton qui compte trente-huit villages administratifs.

Assane Soumana

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