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Poursuite du Forum National de la jeunesse : pour une immigration de développement
Publié le mercredi 13 mars 2013   |  Nigerdiaspora.info




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Les travaux du Forum National de la Jeunesse se poursuivent au Palais du 29 juillet de Niamey, avec la participation de 200 jeunes venus des différentes régions du Niger. Hier matin, plusieurs communications ont marqué ces travaux. Il s’agi principalement d’une communication sur la migration des jeunes présentée par l’Organisation Internationale de l’Immigration (OIM), d’une autre de l’ong Afrique Fondation Jeunes, d’une communication présentée par le Conseiller Technique du ministre en charge des Affaires Etrangères.

Définissant la notion de migration, Mme Wane Abibatou, Chef de mission de l’OIM, a souligné que c’est le déplacement d'une personne ou d'un groupe de personnes, soit entre pays, soit dans un pays entre deux lieux situés sur un même territoire. Elle a ajouté qu’elle englobe tous les types de mouvements de population quelque soit leur cause, leur composition, leur durée incluant ainsi les migrants économiques, les réfugiés, les personnes déplacées et celles se déplaçant pour d'autres raisons y compris la réunification familiale. Quant à la migration internationale, elle est perçue comme un mouvement de personnes qui quittent leur pays ou leur résidence habituelle pour s'établir dans un autre pays, soit de manière permanente, soit de manière temporaire. Les migrations internationales se divisent traditionnellement en deux groupes: les migrants volontaires et les migrants forcés. Les migrants volontaires migrent pour toutes sortes de raisons à caractère socio économique. -En cas de migration forcée, les migrants quittent leur pays pour échapper aux persécutions, aux conflits, à la répression, aux catastrophes naturelles ou provoquées par l'homme, à la dégradation de l'environnement ou à d'autres situations mettant en danger leur vie, leur liberté ou leurs moyens de subsistance. Le nombre de migrants internationaux dans le monde est estimé à plus de 214 millions. 49% de ces migrants internationaux sont des femmes, soit plus de 100 millions. Mme Wane Abibatou a noté une importance croissante de la migration Sud-Sud. En Afrique Subsaharienne, le nombre d'émigrants est estimée à 21, 8 millions soit 2, 5% de la

population. En 2010, les envois de fonds des migrants par voie officielle sont estimés à + 21, 24 milliards USD. Parmi les causes des migrations irrégulières, la conférencière a cité entre autres, l’instabilité politique, la pauvreté croissante et la dégradation des conditions de vie des populations.

Au Niger, selon la Banque Mondiale, on compte + 400 000 nigériens résidant à l'extérieur, la majorité de ces émigrants vivent dans un pays africain. Suite à la crise Libyenne, plus de 200 000 nigériens qui résidaient et travaillaient là bas sont retournés au Niger la plupart était en situation irrégulière. Ces flux continuent toujours dans les deux sens plus de 17000 nigériens ont tenté de repartir en Libye. Depuis janvier 2013, environ 3500 migrants ont été refoulés de la Libye après plusieurs mois de détention. Selon Mme Wane Abibatou, les facteurs qui justifient l'émigration au Niger sont entre autres les contraintes liées aux aléas-climatiques, la dégradation de l'environnement, l'accroissement démographique ; la prédominance d'une agriculture de subsistance qui dépend en grande partie de la pluie de type traditionnel comme principale source d'emplois et de revenus pour la majorité de la population ; l'inefficacité du système éducatif et des contraintes structurelles de l'offre de travail qui entretiennent le développement de masse critique de personnes découragées, déscolarisées et sans emplois. Elle a également cité la crise économique des années 1980 et 1990 qui a engendré des reformes importantes ayant contribué à la disparition ou liquidation de la plupart des entreprises publiques, augmentant ainsi le nombre de chômeurs ; et les grandes réformes écono-miques ayant amené l'Etat (principale employeur) à ralentir le recrutement de jeunes diplômés, dans le cadre notamment de la maîtrise de la masse salariale. Selon Mme Wane Abibatou, l’OlM agit en vue de contribuer à relever concrètement les défis croissants que pose la gestion des flux migratoires ; de favoriser la compréhension des questions de migration ; de promouvoir le développement économique et social à travers les migrations ; et d’œuvrer au respect de la dignité humaine et au bien-être des migrants. Elle a indiqué qu’une migration de travail organisée et bien gérée offre un énorme potentiel aux migrants, aux communautés, aux pays d'origine et de destination et également aux employeurs. Bien que la création d'emplois dans le pays d'origine reste la meilleure option, les facteurs démographiques, sociaux et économiques incitent de plus en plus à la migration. Pour l'OIM, il s'agit de favoriser les synergies entre migration de travail et développement et de promouvoir des filières légales de migration de travail comme alternative à la migration irrégulière. La migration représente un potentiel positif et un facteur de développement peut contribuer à la croissance et la prospérité des pays d’origine et de destination, peut également bénéficier aux migrants eux même. Cependant, la migration présente aussi certains risques pour le développement des pays concernés par le phénomène, la perte de main d'œuvre ou d'expertise qualifiée pour les pays d'émigration («brain drain»).

Dans la même lancée, l’ong Afrique Fondation Jeunes, par l’entremise de M. Ousmane Dan Tata a présenté un exposé sur les activités qu’elle mène de concert avec l’OIM, au profit des jeunes nigériens. « Nous travaillons à donner aux jeunes l’opportunité d’être accompagné et encadré » a indiqué en substance M. Ousmane Dan Tata. Quant au Conseiller Technique du ministre en charge des Affaires Etrangères, il a axé son exposé sur trois point essentiels : la migration comme frein au développement ; la migration comme facteur de développement ; et la politique du Niger en matière de migration. Sur ce dernier point, le Conseiller a relevé que le ministère en charge des Affaires Etrangères a mis en place une nouvelle politique d’identification des nigériens à l’extérieur pour définir leurs profils. Il a par la suite évoqué la mobilisation des nigériens à l’extérieur, ainsi que de leurs ressources pour contribuer au développement du pays. Les jeunes ont par la suite écouté le témoignage de M. Abdouaziz Albadia, un jeune migrant revenu de la Libye. Dans l’après midi, des communications sur la transition vers des emplois décents pour les jeunes ont été présentées aux jeunes participants au forum.

Oumarou Moussa

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