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Le Sahel N° du 21/9/2015

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Conférence de presse du coordonnateur humanitaire régional pour le Sahel : «La communauté internationale doit faire écho à la générosité des communautés du Niger, qui accueillent les déplacés du Nord-Est du Nigeria», a déclaré M. Toby Lanzer
Publié le mardi 22 septembre 2015   |  Le Sahel




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Après cinq (5) jours de mission dans les régions d'Agadez et de Diffa au Niger, le coordonnateur humanitaire régional pour le Sahel, M. Toby Lanzer, a animé vendredi dernier, au bureau de la coordination des Affaires humanitaires (OCHA) à Niamey, une conférence de presse au sujet de ses déplacements qui lui ont permis d'évaluer la situation humanitaire du pays confronté à des défis multiples. Ce qui l'a amené à plaider auprès de la communauté internationale afin qu'elle appuie le Niger et les populations locales qui font montre de beaucoup de générosité en accueillant les refugiés et déplacés du Nord-Est du Nigeria.

Au cours de ses déplacements, M. Toby Lanzer a pu être en contact avec la réalité, ce qu'il a trouvé très touchant : « Les traumatismes et la psychose sont palpables chez ces familles qui ont fui les attaques brutales de leurs villages par Boko Haram», a indiqué M. Toby Lazer exprimant ses sentiments suite aux rencontres avec les familles du site d'Assaga qui abrite 6000 déplacés dans la région de Diffa. «La plupart, surtout des femmes et des enfants, expriment un désespoir immense. Malgré les efforts conjoints des équipes humanitaires et du gouvernement, leur dénuement est flagrant. Leurs moyens de subsistance sont décimés. Certains ont été déplacés à plusieurs reprises, d'autres dorment à la belle étoile.

Les jeunes, en particulier, ont été forcé d'arrêter leur scolarité et ont peu de perspectives d'avenir», a relevé M. Toby Lanzer. Même avec les efforts des agences onusiennes comme le HCR, le PAM, l'UNICEF et leurs partenaires, des Ong comme Oxfam, la situation est difficile, et « il faut faire plus », a reconnu le coordonnateur humanitaire régional pour le Sahel.

Cette situation née des attaques de Boko Haram préoccupe beaucoup les Nations Unies, a dit l'humanitaire. En effet, a t-il expliqué, autour du bassin du Lac Tchad, il y a 2,5 millions de personnes affectées par les attaques et atrocités commises par les éléments de Boko Haram, qui tuent, violent, brûlent. « C'est un chiffre énorme », souligne M. Toby Lanzer.

Mais derrière ce chiffre, il y a aussi des noms comme celui de Aichatou, une jeune fille avec laquelle l'humanitaire a discuté dans le camp des réfugiés de Assaga. « C'était un soir que les éléments de Boko Haram sont arrivés dans son village.

Ils ont tué son frère, brulé sa maison. Aichatou et les autres habitants du village ont dû fuir, pour se retrouver dans le camp d'Assaga dans la région de Diffa dans l'Est du Niger. La jeune femme voulait devenir enseignante, et elle aimait jouer au handball. Maintenant, elle se retrouve dans un camp où il n'y a pas d'école », a déploré l'humanitaire.

Toutefois, M. Toby Lanzer s'est dit impressionné, par la générosité des communautés locales, qui ont accueilli tous ces refugiés. «La population locale de la région de Diffa est d'environ 500.000 personnes. La région a accueilli 150.000 déplacés et réfugiés venant surtout du Nigeria. Maintenant, une personne sur quatre dans la région est un réfugié. La population d'Europe, c'est 400 millions de personnes. Imaginons que 100 millions de personnes arrivent! Je pense que ce sera la panique totale » a estimé M. Toby Lanzer. «Les populations de Diffa, accueillent le cœur et les bras ouverts. On est tous des êtres humains.

Mais c'est impressionnant la générosité de la population locale à Diffa », a souligné le coordonnateur humanitaire régional pour le Sahel M. Toby Lanzer, qui s'est engagé à faire un plaidoyer en faveur d'une aide pour le Niger à l'Assemblée générale des Nations Unies la semaine prochaine. « Vous avez besoin d'une communauté internationale à vos côtés pour vous aider à maintenir cette île de stabilité qu'est le Niger, de développer votre économie, au milieu des pays en crise», a estimé M. Toby Lanzer. Aussi, il a annoncé une rencontre dans ce sens avec le chef de la délégation nigérienne à l'Assemblée générale de l'ONU.

Selon un communiqué rendu public le 17 septembre par le bureau de la coordination des Affaires humanitaires (OCHA) à Niamey, le Niger accueille plus de 220.000 refugiés et déplacés par les conflits au Nigeria, en Libye, et au Mali. Il y a aussi les milliers de migrants qui transitent par le pays chaque année.

A Agadez dans le nord du pays entre 80.000 et 120.000 migrants essaieront de transiter par le Niger cette année selon les estimations du gouvernement.

Le coordonnateur humanitaire régional pour le Sahel, qui s'est rendu également à Agadez lors de sa mission, est rentré avec des témoignages sur la situation des candidats à l'immigration.

«C'était vraiment très touchant. J'ai eu des entretiens avec des gens de plusieurs pays de l'Afrique de l'Ouest, de l'Afrique centrale. C'était des jeunes qui n'avaient aucun espoir », s'est apitoyé M. Toby Lanzer au sujet de ces jeunes, qui, a-t-il dit voulaient de l'éducation, à manger, un futur meilleur pour eux-mêmes, et leurs familles, ce qui n'était pas possible chez eux, d'où leur désir de partir sur les routes de l'immigration. Ces jeunes viennent de la Gambie, du Sénégal, du Cameroun, du Tchad, du Nigeria. L'histoire de ces jeunes qui ont essayé d'aller en Europe en passant par la Lybie, l'Algérie, est « indicible», estime l'humanitaire.

« Maintenant ces jeunes veulent rentrer chez eux, car ils sont désespéré de ce voyage périlleux pour la Lybie ou l'Algérie, où il faut attendre un hypothétique bateau qui va les amener en Europe », a expliqué M. Toby Lanzer, promettant aussi l'appui des agences du système des Nations Unies et ONG, notamment l'OIM pour le rapatriement de ces jeunes désabusés. « Il y a avait un monsieur du Cameroun, qui a passé quatre ans sur la route. Son seul espoir maintenant, c'est de rentrer au Cameroun, et on va l'aider à retrouver sa famille à Yaoundé. Il y avait aussi un autre très jeune qui doit avoir 18 ans et qui est aussi sur la route de l'immigration depuis 3 ans, cherchant un meilleur futur », a raconté M. Toby Lanzer.

Ainsi que le rapporte le communiqué du bureau de la coordination des Affaires humanitaires (OCHA) à Niamey, le Coordinateur Humanitaire Résident des Nations Unies au Niger, M. Fodé Ndiaye estime « qu'au-delà d'une assistance urgente aux populations en crise, il faut d'avantage investir dans des politiques qui peuvent enrayer les crises à répétition. L'accès à l'éducation, à la création d'emploi et aux services publics sont essentiels si l'on souhaite préserver l'ilot de stabilité que représente le pays au sein de cette région tourmentée. »

L'appel de fonds lancé par les acteurs humanitaires au Niger pour répondre aux besoins identifiés est le troisième plus élevé des neufs pays de la région du Sahel. Il s'élève à 376 millions de dollars. A ce jour, seul 40% de ces fonds ont pu être mobilisés, précise le communiqué de OCHA. D'où l'appel lancé par le coordonnateur humanitaire régional pour la Sahel, pour que la communauté internationale fasse écho à l'humanité des populations, notamment celles de la région de Diffa, et prenne ses responsabilités dans le partage de la charge humanitaire.

Moutari(onep)

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