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Le Sahel N° du 30/9/2015

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Cinéma/Projection du film "le pagne" du réalisateur Moussa Hamadou Djingarey : ’’Le pagne’’, ou le procès des iniquités sociales envers la femme
Publié le mercredi 30 septembre 2015   |  Le Sahel




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''Le pagne'', le dernier film de Moussa Hamadou Djingarey a fait effet chez les journalistes qui étaient les premiers téléspectateurs à le découvrir, lors de la projection de presse qui a eu lieu le 23 septembre dernier au Centre Culturel Américain de Niamey. Réalisé sur des thèmes qui rappellent le documentaire, ''le pagne'' dans lequel on retrouve les problèmes de l'excision, de la déscolarisation, et de la déperdition scolaire, des grossesses précoces et non désirées, de la séquestration des femmes, d'homicides, de brimades et d'humiliation est par contre une fiction, à inscrire dans le registre des films dramatiques.


Un cocktail de plusieurs maux dont souffrent les pays africains en général et le Niger en particulier, relève Moussa Hamadou Djingarey, au sujet du long métrage qu'il vient de terminer. Comme dans ''Hassia, Amour ou châtiment'', un de ses films sorti en 2010, le réalisateur nigérien, revient dans ''le pagne'', sur les maux qui accablent les femmes dans certaines sociétés. En effet, dans cette fiction de 90 minutes, au titre assez évocateur, et au contenu émouvant, voire choquant, Moussa Hamadou Djingarey, ramène à l'écran le drame de la femme dans certaines sociétés africaines. «Excision, déscolarisation, et déperdition scolaire, grossesses précoces et non désirées, séquestration des femmes, homicides, brimades et humiliation, c'est de cette mixture indigeste que traite le PAGNE. Une double histoire, qui, à la fin ne fait qu'une : la femme, victime expiatoire de la somme des tares inhérentes tant à l'homme dans son essence que dans ce qu'il a pu concocter par ses pratiques néfastes. Le Pagne n'est autre chose qu'un procès d'une société qui a du mal à accepter ce qui ailleurs est devenue une évidence : la femme n'est nullement l'esclave de l'homme », résume Moussa Hamadou Djingarey.

La victime est encore ici, une jeune élève Mariama, incarnée par l'actrice Sakinatou. Après l'épreuve douloureuse de l'excision, la fille va porter le poids traumatisant d'un viol, et une grossesse indésirable qui conduira à son bannissement du village, puis à son «exil» à Maradi, où elle sera condamnée à 20 ans de prison pour avoir tué, dans un reflexe, lié certainement au traumatisme du viol subi, celui qui a failli être le premier client de la prostituée qu'elle a refusé d'être.


Craignant de dénoncer son violeur, la jeune fille s'est murée dans un silence, et ne parlera que juste après l'accouchement, à l'article de la mort, pour confier, le bébé qui venait de naitre au couple qui a adopté sa fille, mais aussi un pagne sur lequel elle a pris soins d'écrire toute son histoire du fond de sa cellule. Ce pagne, est «le livre», dans lequel sa fille apprendra la vérité sur ses parents biologiques qu'elle tenait absolument à connaitre.
Du drame, faut-il le relever, car, le téléspectateur s'attristera aussi dans cette fiction sur la mort du père de Mariama, foudroyé par la vérité sortie de la bouche de Philo, personnage mi fou mi poète, qui fut l'unique témoin du viol de Mariama par le fils du Chef. Et il y a aussi dans cette fiction, la mort accidentelle de l'auteur du viol, et de Philo qu'il poursuivait pour l'empêcher de révéler son forfait. De quoi émouvoir, jusqu'aux larmes, certains des premiers téléspectateurs de la fiction. Mais du comique aussi, il y en a dans le film qui ne manque pas de scènes marrantes, celle où Philo gratifie les téléspectateurs avec ses citations philosophiques et vers à la volée.


Ainsi qu'il l'explique, le réalisateur veut dénoncer à travers cette fiction les conceptions et pratiques qui font de la femme un être condamné à subir. Et, peut être faire participer le public à la lutte contre ces maux. Une fiction qui a trouvé pour cadre de tournage Maradi, où le réalisateur veut établir son « Hollywood », car estime t-il le milieu s'y prête vraiment. On retrouve dans ce film des acteurs confirmés au talent avéré, comme Andigué dans le rôle du père de Mariama, et Kaza dans celui de sa mère, tous membres de la célèbre troupe « Andigué » de Maradi qui s'est fait une renommée surtout dans le théâtre.


Les autres acteurs sont l'artiste Maman Sani ''Adumulmula'' dans le rôle de Philo, la nigériane Hadiza Gabon l'actrice de Dandalin Soyeya dans le rôle de la mère adoptive, mais aussi, ce qui mérite d'être relevé, on a dans le rôle du Chef, Malam Rabé, chauffeur à la station régionale l'ORTN, issu d'une famille d'uléma, également marabout bien connu à Maradi. Un symbole, à apprécier à sa juste valeur, dans ce film qui dénonce les préjugés sociaux.
Souley Moutari(onep)

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