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Non HAMA, l’héritage économique reçu du président Ibrahim Mainassara Baré ne se limite pas au million d’euros trouve dans les caisses de l’Etat du Niger en fin 1999
Publié le samedi 3 octobre 2015   |  Actu Niger




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Avant tout propos, permettez-moi, suite aux évènements survenus le jeudi 24 septembre 2015, jour de l’Aïd al Ada, ayant occasionnés de nombreux morts, de blessé et des disparus parmi les fidèles musulmans de présenter mes condoléances les plus attristées aux familles nigériennes endeuillées, de souhaiter un prompt rétablissement aux blessés ainsi qu’un bon retour dans leurs foyers respectifs à l’ensemble des pèlerins tout en exprimant ma profonde compassion à l’ensemble la Oumah islamique affecté par ce drame.

Mon frère HAMA,

J’ai lu avec intérêt la conclusion de votre interview accordée au journal « Le Monde » du 18 septembre 2015 où tu disais : « Quand je suis arrivé au pouvoir fin 1999, le Niger était dans un trou. Il y avait seulement un million d’euros dans les caisses de l’Etat…»

Malgré cette déclaration, je demeure convaincu que vous savez, pour avoir été 9 ans premier ministre, que la poids économique d’un pays fort heureusement ne se mesure pas à ce qu’on trouve dans une caisse à un instant donné, mais bien àses fondamentaux. Et en 1999,vous aviez trouvé d’abord un pays en paix, cette première richesse incommensurable sans laquelle rien n’est possible dans un pays. Ensuite une économie structurellement redressée grâce à la signature en 1996 et la mise en œuvre pendant trois ans des mesures dans le cadre de la Facilité d’Ajustement Structurel Renforcé (FASR 1996 -1999) négociée avec les Institutions de Breton Woods. Pour mémoire, cette facilité conduite par les gouvernements successifs du Président Ibrahim Mainassara BARE (Psa) a permis d’atteindre le point d’achèvement puis de décision de l’Initiative en faveur des Pays Pauvres Très Endettés (PPTE) en 2000. Avec comme retombées, l’important allègement de la dette du Niger de 53% dont votre gouvernement avait largement bénéficié, correspondant à 520,6 millions de dollars (373 milliards FCFA) en valeur actuelle nette (van) de fin 1999 au titre de l’IPPTE renforcée. Le Président Mamadou Tanja et son gouvernement que vous aviez dirigé, ont hérité du Président Baré les actions fortes suivantes réalisées du 27 janvier 1996 au 09 avril 1999 :

Au plan de la consolidation de la paix et de l’unité nationale : il y’a lieu de noter la restauration de la paix avec la mise en application des accords de paix du 24 avril 1995, la signature des accords de paix du 6 juin 1997 avec le mouvement rebelle des Forces armées révolutionnaires du Sahara (FARS), et ceux avec les rebelles de l’UFRA et du FARS du 28 novembre 1997 d’Alger ainsi que l’accord de N’Djamena du 21 août 1998. Le dispositif était complété par l’instauration d’un dialogue et d’une écoute permanente aux problèmes de la rébellion et l’adoption de quatre (4) lois sur la Décentralisation et l’organisation des élections locales en 1998.

Au plan du renforcement de la sécurité nationale et de l’intégrité territoriale, le pays a tiré profit du réarmement moral des Forces de Défense et de Sécurité après leur démoralisation et leur « concassage »pendant et après la Conférence Nationale par des forces obscures. Dans ce cadre, il y’a lieu de relever le renforcement de leur équipement et le niveau de leur formation grâce à l’ancienne et riche coopération française et la nouvelle coopération chinoise (armes lourdes et légères, munitions, habillement, formation) à travers la création du Prytanée militaire et l’Ecole Supérieure de Formation des FAN.

Au plan de la gestion économique et financière de l’Etat :

La négociation et l’exécution de la Facilité d’Ajustement Structurel Renforcé (FASR) dans un contexte difficile soit deux ans après la dévaluation du FCFA de 1994 ont été marquées par ailleurs par les plus faibles cours historiques mondiaux de l’uranium (12 dollars US contre le record de 135 dollars en 2007). Elles font suite à un diagnostic sans complaisance de la gestion des finances publiques marqué par des déficits budgétaires importants qui se sont traduits par la constitution d’un important stock de dette et d’arriérés intérieurs ainsi que la perte de la crédibilité de l’Etat (en 1994, la part des salaires et traitements avait représentée jusqu’à 102 % des recettes fiscales pour une moyenne de 53 % dans l’UMOA) ;

La mise en œuvre des réformes des dépenses publiques (RDP) notamment dans les secteurs sociaux et celle du plan d’apurement des arriérés intérieurs de l’état ont contribué à assainir les finances publiques ;

Les mesures structurelles adoptées dans le cadre du programme visaient à élargir le champ de la croissance du secteur privé. Elles ont porté sur :

la privatisation et la réforme des organismes parapublics (à moyen terme il était prévu que onze entreprises publiques soit privatisées, quatre liquidées, et sept autres restructurées) ;

la libéralisation du marché du travail ;

le renforcement du système judiciaire ;

la réforme de la fonction publique ;

le développement du secteur privé, avec la réforme du cadre juridique régissant les activités commerciales et le marché du travail (l’objectif clé étant d'éliminer le monopole de placement de l'Office gouvernemental pour l'emploi) ;

la Réforme fiscale visant les recettes avec la fusion de l'impôt général sur le revenu à l'impôt sur les salaires et les revenus, l'introduction d'un impôt unique de permis d'exploitation en vue d'amener le secteur informel dans le système fiscal, et l'introduction d'un impôt foncier sur les logements occupés.

La préparation des conditions d’éligibilité du Niger au point de décision de l’initiative des pays pauvres très endettés (PPTE) qui obliger les pays bénéficiaires à convertir le service de la dette en investissements sociaux de base afin de lutter contre la pauvreté ;

L’organisation en mars 1998 à Genève à la « Table ronde pour le Niger » de la stratégie du gouvernement en matière de lutte contre la pauvreté avec le Programme Cadre de Lutte Contre la Pauvreté(PCLCP) décliné par le Programme de Relance Economique (PRE).Les bailleurs de fonds s’étaient engagés à couvrir à hauteur de 300 % des besoins de financement exprimés dans ce programme soit près de 1032 milliards de FCFA.

Au plan de la Gouvernance

- La promotion de l’environnement des affaires avec l’élaboration des textes et la mise en place des chambres consulaires régionales ;

-la réintroduction et la promotion de la planification et de la prospective avec le Ministère du Plan qui ont abouti justement à l’adoption du Programme de Relance Economique (PRE) triennal (1998-2001) et la programmation à terme d’un plan quinquennal (2001-2005) ;

- l’engagement ferme pour la lutte contre la corruption, la gabegie, le gaspillage et l’absentéisme dans la fonction publique, la promotion de la qualité et de l’excellence dans tous les domaines (fonction publique, diplomatie, armée, éducation, etc…) ;

- la mise en œuvre de la modernisation de l’Etat avec l’introduction des Nouvelles Technologies de l’Information et de la Communication (NTIC) confiée à la Délégation à l’Informatique rattachée à la Présidence de la République ;

Au plan de la promotion et renforcement de la Diplomatie Economique (DE), les prises de décisions hautement stratégiques de diversification des partenaires du Niger ont consisté, dès août 1996 au rétablissement des relations diplomatiques avec la République Populaire de Chine, dans le cadre d’un partenariat gagnant-gagnant qui est devenu le deuxième partenaire économique du Niger après la France.

Au plan Educatif, la conception et la promulgation de la première Loi d’Orientation du Système Educatif National (LOSEN) qui définit toutes les orientations du primaire au supérieur et la création du Lycée d’Excellence.

Au plan minier, les prospections géologiques et minières réalisées ont permis de compléter les données existantes et la mise en place d’un fonds documentaire sur le pétrole en 1998 et l’exploitation de l’or.

Des mesures hardies avaient prises dans le secteur des transports avec la lettre de politique sectorielle des transports qui a conduit à la privatisation de l’entretien routier en 1998 ainsi qu’au plan du développement durable avec l’adoption en juin 1998 du Plan National de l’Environnement pour un Développement Durable du Niger(PNEDD).

Au plan de l’épanouissement la jeunesse avec l’accord négocié et obtenu en 1998 pour l’organisation des cinquième jeux de la Francophonie, finalement organisés en 2005 par ton Gouvernement avec les retombées que l’on sait en terme de réhabilitation des infrastructures sportives et la constructions de nouvelles ainsi que la réalisations de nombreuses routes et de logements sociaux.

Au plan de la formation des actifs immatériels il a été fait la promotion de la culture et de la mode par l’organisation du Festival International de la Mode Africaine (FIMA) en plein désert à TIGUIDIT en exploitant le génie d’ALPHADI. Ce festival fait du Niger un pays phare de la mode africaine.

Malgré cette « caverne d’Ali Baba » (en terme de fondamentaux) laissée par le Président Baré, notre pays est passé pour la première fois en 2005 de l’avant dernier au dernier rang (177ème/ 177) du classement en termes d’Indice du Développement Humain (IDH).

Les performances au plan strictement économiques et financiers n’ont pu être réalisées que grâce à l’appui de la France, du Président Alassane Ouattara, ancien Directeur-Général Adjoint du FMI et l’accompagnement des meilleurs économistes et financiers du pays qui avaient bien voulu mettre leurs compétences au service du Président Baré à savoir, Mohamed Hamil Maiga (PSA), Haut Fonctionnaire, Expert Emérite du TOFE (Tableau des Opérations Financières de l’Etat) et point focal de la Présidence de la République au Ministère des Finances, du Ministre Amadou Mayaki (PSA) qui vient de nous quitter en Terre Sainte, des Premiers ministres Adji Boukary et Amadou Boubacar CISSE des Ministres Annou Mahamane Mallam, Almoustapha Soumaila, Ibrahim Koussou, Nabassoua Yacouba, Idé Niandou (PSA), Jacques Nignon, Oumarou Gagéré Brah Mahamane, pour ne citer que ceux-là, ainsi que les fonctionnaires talentueux des différents ministères.

Pour conclure, je dirais comme vous que le Niger était peut-être dans un trou, mais un trou fort intéressant et juteux où nombreux sont ceux qui ont pu se réaliser. Encore qu’un trou n’est jamais si inintéressant puisque Pierre Daninos, célèbre écrivain et humoriste français, le définit dans «vacances à tous prix » ainsi : “Trou - Endroit tranquille et isolé dont on rêve à Paris et d’où l’on s’efforce de sortir dès que l’on y est arrivé”.

Acceptez mes salutations fraternelles.

Djibrilla M.BARE

Ancien Conseiller Spécial du Président de la République, Chargé des Questions Economiques et Financières

Auditeur Interne– Membre de l’Institute of Internal Auditors-IIA (USA) –Sénégal

Consultant en Banque et Finances

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