Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Monde d’Aujourd’hui N° 147 du

Voir la Titrologie


  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Société

SORAZ : La Vérité
Publié le dimanche 4 octobre 2015   |  Le Monde d’Aujourd’hui


Société
© Autre presse par DR
Société de raffinerie de Zinder (SORAZ)


 Vos outils




Dans notre dernière parution nous avions publié un article intitulé « Bras de fer Etat du Niger/SORAZ-CNPC : le devoir de résistance ! ». Eh bien, un lecteur s’est senti concerné par notre écrit et nous a envoyé ce que nous considérons comme étant « sa part de vérité ». Même s’il semble prendre le contre-pied de ce que nous avions écrit, au nom de la liberté d’expression, nous sommes heureux de soumettre à votre lecture l’intégralité de l’article rédigé par ce lecteur. Bonne lecture !
La construction par la CNPC de l’Amont, du pipeline et de la raffinerie a permis au Niger d’avoir une chaine pétrolière complète dont la mise en service a été célébrée le 28 Novembre 2011 avec le raffinage du premier baril nigérien.

Sur la chaine pétrolière nigérienne la Soraz a pour mission le raffinage du pétrole brut en provenance de CNPCNP et la vente des produits raffinés.

Les activités ci-dessus ont permis à un grand nombre de nigériens de trouver du travail. Sans compter les activités induites, quelques 110 milliards de FCFA vont annuellement dans les caisses de l’Etat. Le Niger étant devenu exportateur de produits raffinés, les quelques 40 milliards de FCFA qu’injectait l’Etat pour rendre accessibles aux nigériens les produits pétroliers pouvaient être affectés à d’autres rubriques de développement.

Les oiseaux de mauvais augure au service des occidentaux qui chantent allègrement à l’aurore la victoire suite à l’arrêt de Soraz ont eu courte réjouissance. Au lieu de rapprocher les parties, dès l’arrêt de la raffinerie ils ont sauté sur leurs plumes, écrivant nuitamment, cherchant à opposer les plus hautes autorités du pays et en particulier le Président de la République aux autres actionnaires. Ceux d’ici et d’ailleurs qui ont perdu leur temps à remuer le couteau dans la plaie, œuvrant à créer une situation de défi au détriment des intérêts du Niger et de la Chine, ont oublié qu’avant d’être Président de la République Mr Issoufou Mahamadou était déjà Ingénieur des Mines et qu’il pouvait sans aucun effort comprendre la situation. Ici est le lieu de rappeler que ceux qui en quarante ans et même plus n’ont jamais voulu produire le pétrole nigérien, une réserve pour leur progéniture, ne peuvent jamais prétendre devenir nos meilleurs amis maintenant. Le cabinet français chassé de N’djamena et présentement conseil au Ministère de l’Energie et du Pétrole contribuerait aussi activement au froissement des relations dans ce secteur, à la frustration des fonctionnaires du Ministère en charge des hydrocarbures (exclus de toute gestion de dossiers) et à l’expédition rapide hors du Niger de données pétrolières. Cependant, la panne de Soraz a plus que jamais rapproché les autorités nigériennes aux différents partenaires. Plusieurs équipes sont à pieds d’œuvre, déterminés à faire de Soraz ce qu’elle doit être.

Le Directeur Général de la société Mr Li Aidong a rapproché les plus hautes autorités du pays pour soumettre à leur appréciation les difficultés quotidiennes de la Soraz.
Il s’agit entre autres du budget de l’année en cours de la société qui n’a pas été approuvé jusqu’à l’arrêt du raffinage. Ce blocage serait causé par le refus du représentant de l’Etat d’apposé sa signature sur le PV du Conseil d’administration. Ainsi, la société a fonctionné cette année de Janvier jusqu’en fin Août sans budget.

Le contrat de commercialisation des produits raffinés destinés à l’exportation entre le Ministère de l’Energie et du Pétrole, Sonidep et Soraz signé le 08 Août 2012, pour une durée de validité d’un (1) an est devenu à terme au 07 Août 2013. Nous pouvons alors sans risque de nous tromper, affirmer que toutes les ventes du 07 août 2013 à aujourd’hui se sont déroulées en dehors du cadre fixé par ledit contrat de commercialisation.
La Soraz est toujours entrain de réclamer sont droit à l’export conformément au Contrat signé entre le Niger et la CNODC.

Aussi, le protocole d’accord du 1er mai 2013, pour une durée de validité de six (6) mois relatif à l’harmonisation des délais de paiement des factures est devenu caduque.
La situation de dettes entre la Sonidep, Soraz et CNPCNP est très inquiétante. Les dettes se chiffrent à plusieurs dizaines de milliards de FCFA entre les sociétés ci-dessus.
Au lancement des opérations de raffinage le 28 novembre 2011, les prix de cession Soraz de l’essence et du gasoil destinés à la consommation locale étaient respectivement 336 et 340FCFA. Suite aux discussions avec EXIM Bank sur le rachat de prêt qui n’a jusqu’aujourd’hui pas abouti les autorités en charge des hydrocarbures ont dans leurs précipitations proposé au Gouvernement la baisse des prix sortie usine de l’essence et du gasoil à respectivement 314 et 318FCFA. Le prêt EXIM Bank n’ayant pas eu lieu ceux qui ont en charge la gestion des hydrocarbures n’ont pas eu le courage d’expliquer au Gouvernement et encore moins au peuple que le retour aux anciens prix de cession s’impose pour la rentabilité de la raffinerie. Ils sont restés muets et la Soraz est laissée à elle-même, une faillite inévitable. Suite à ce qui précède, tout se passe comme si pour chaque litre d’essence ou de gasoil que nous consommons, la Soraz sponsorise ou supporte à elle seule 22 FCFA.
Les prix de cession Soraz de l’essence et du gasoil sont aujourd’hui pour la consommation locale respectivement de 314 FCFA et 318 FCFA. Ces prix montrent que tous les investissements dans l’exploration, le développement, la production, le pipeline et le raffinage coutent au plus pour chaque litre d’essence 314 FCFA et pour celui de gasoil 318 FCFA. Les prix pratiqués à la pompe pour l’essence et le gasoil sont respectivement de 540 et 538 FCFA. Les écarts entre les prix de cession Soraz et ceux à la pompe de l’essence et du gasoil sont respectivement de 226 et 220 FCFA. Notez au passage que le prix de gaz sortie Soraz est de 120FCFA/Kg soit 1440 FCFA la bouteille de 12Kg.

Le prix des produits raffinés destinés à l’exportation sortie usine est de Platts - 4,4%, une moyenne autour de 200FCFA/litre.

La marge sur laquelle peuvent jouer ceux qui ont en charge la gestion du secteur des hydrocarbures existe.

L’incohérence de la structure des prix actuelle fait que la raffinerie est en perte pour l’essence et le gasoil respectivement d’environ 350 et 600 millions par mois.

Une panne de Soraz survenue le vendredi 14 août 2015 perturbe ce secteur déjà affaiblit par la baisse des prix du baril. Une défaillance du compresseur à gaz serait la cause principale de l’arrêt de la raffinerie. A ce niveau nous comprenons que le problème est purement d’ordre technique. Aucun employé de Soraz, nigérien ou chinois, ne peut être pris ou considéré comme responsable. Une équipe de mécaniciens nigériens et chinois travaille nuit et jour afin de détecter le problème et d’y remédier. Cette équipe aura probablement besoin de pièces de rechanges ou d’un appui d’experts en la matière.

L’arrêt de Soraz a pour conséquences, pour le moment, le manque total de recettes au niveau de l’Amont et de l’aval pétrolier. L’Etat ne peut plus percevoir les montants qui lui sont versés mensuellement. Pour éviter l’effondrement total de toute la chaine pétrolière, l’Etat doit mettre tout en œuvre pour non seulement permettre dans les brefs délais la remise en marche de la société de Raffinage de Zinder, mais aussi et surtout lui offrir des bases commerciales sereines.

Nous pouvons rester confiant sur le fait que les chinois sauront sans nul doute réparer la panne car aucun moteur sur terre n’a aujourd’hui de secret pour eux, mais seule une volonté des parties permettra à la Soraz d’avoir des bases commerciales solides.

A la fin de la réparation, une éventuelle reprise des activités de raffinage sans la prise en compte rapide des problèmes commerciaux serait la mort de la poule dans l’œuf.
Moumouni I Maiga

 Commentaires