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Entretien avec le Directeur général de l’Agence Nigérienne de Promotion de l’Electrification en milieu Rural (ANPER) : « L’électricité n’est plus un luxe, mais une nécessité, car elle constitue la force motrice pour tout développement » déclare M. SA
Publié le samedi 24 octobre 2015   |  Onep


Entretien
© Autre presse par DR
Entretien avec le Directeur général de l`Agence Nigérienne de Promotion de l`Electrification en milieu Rural (ANPER) : « L`électricité n`est plus un luxe, mais une nécessité, car elle constitue la force motrice pour tout développement » déclare M. SA


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M. le Directeur général, pouvez vous nous rappeler les raisons qui ont sous tendu la création de l'Agence Nigérienne de Promotion de l'Electrification en milieu Rural (ANPER)?

Parmi les raisons qui ont concouru à la création de l'Agence Nigérienne de Promotion de l'Electrification en milieu Rural (ANPER), permettez moi de citer quelques unes sans être exhaustif. Il s'agit entre autres du faible taux d'accès des populations nigériennes aux services énergétiques modernes qui retardent le développement du pays ; de l'électrification d'au moins 100 villages par an par extension du réseau ou par Installation de groupes électrogènes et l'électrification d'au moins 100 villages par an par kits solaires, telle que décliné dans le Programme de Renaissance et la Déclaration de Politique Générale du gouvernement; de la réduction de la pauvreté à travers le Programme National de Référence d'Accès aux Services Energétiques (PRASE) qui prévoit d'ici 2018 de couvrir 40% des populations en milieu rural avec des services énergétiques moderne ; enfin, l'initiative SE4ALL lancée par le Secrétaire Général des Nations Unies en septembre 2012, qui vise l'accès Universel aux services énergétiques à l'horizon 2030 et de transformer le système énergétique mondial de manière positive.
C'est conscient de ce retard accusé par notre pays dans le domaine de l'électrification rurale et pour relever de façon significative le taux d'accès des ménages à l'électricité du pays, que les autorités de la 7ème République ont créé par la Loi 2013 024 du 06 Mai 2013, l'Agence Nigérienne de promotion de l'Electrification en milieu Rural (ANPER), qui poursuit comme mission principale la conception, la mise en œuvre, le suivi et le contrôle des programmes de développement de l'électrification rurale sur toute l'étendue du territoire national. A ce titre, elle a pour missions de préparer les programmes annuels et pluriannuels dans le domaine de l'électrification rurale; d'instruire les dossiers d'électrification rurale, toutes technologies confondues, notamment en commanditant les études et la conduite du processus d'appel d'offres; de coordonner et superviser l'intervention des acteurs dans le domaine de l'électrification rurale; d'assurer la maîtrise d'ouvrage; de mobiliser le financement des actions de promotion de l'électrification rurale, y compris la réalisation de projets pilotes; de promouvoir, vulgariser et rendre accessibles aux populations rurales les différentes technologies d'énergie, tout en privilégiant les énergies renouvelables ; de fournir une assistance technique et financière aux promoteurs; de former les acteurs à gérer et à exploiter les installations d'électrification rurale; de gérer les ressources financières nécessaires à la réalisation de programmes d'électrification rurale; de financer seule ou en cofinancement les projets et programmes avec d'autres acteurs de l'électrification rurale ; et de réguler et contrôler le développement de l'activité d'électrification rurale.

Le Niger a élaboré en 2004 une stratégie nationale et un plan d'action sur les énergies renouvelables. Que prévoient cette stratégie et ce plan d'action ?

En 2003, le Niger a tenu un forum national pour l'élaboration d'une stratégie et d'un plan d'action national sur les énergies nouvelles et renouvelables. Cette stratégie et ce plan d'action en matière d'énergies renouvelables constituent la fondation sur laquelle notre pays accentue sa politique et ses actions dans le domaine. Il faut indiquer que cette stratégie s'appuie sur quatre principaux axes que sont la réduction de la pauvreté par le développement des zones rurales et la réduction de la pression sur les ressources en bois énergie favorisant la préservation de l'environnement, l'allègement des tâches domestiques des femmes. Quant au plan d'action, il s'articule autour des objectifs spécifiques que sont l'élaboration, l'adoption et la mise en œuvre d'une politique nationale en énergies renouvelables, la mise en place d'un dispositif d'évaluation et la création d'un environnement fiscal de promotion des énergies renouvelables. Toutefois, il faut souligner que l'élaboration de la stratégie en matière d'énergies renouvelables s'inscrit dans le cadre de l'Agenda 21, adopté en 1992 en vue de mettre en place une approche participative qui répond aux besoins des pauvres, notamment les femmes, par l'utilisation des énergies renouvelables à faibles coûts.

On sait que le Programme de renaissance initié par SE le Président de la République, a prévu un volet électrification rurale. Peut on dire qu'il y a eu des avancées sur ce volet ?

Nous disons même qu'il y a eu de très grandes avancées sur ce volet. En premier lieu, il faut noter la création de l'ANPER, qui constitue la première avancée notoire. Le Programme du Président qui a pour objectif d'électrifier 500 villages est aujourd'hui atteint car tous les financements sont bouclés et les projets d'électrification sont en cours sur l'étendue du territoire avec l'exécution des travaux par la Nigelec par raccordement au réseau, aux centres isolés et l'électrification de 100 villages par système solaire photovoltaïque. L'ANPER a obtenu l'appui financier et technique de l'Agence de coopération internationale au développement (ACEID) et le Centre régional de la Cedeao pour les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique (ECREEE) pour l'élaboration d'un Schéma d'électrification rurale au Niger qui permettra la formulation, l'identification de sources et stratégies de financement et le suivi d'un Plan National d'Electrification Rurale inclusif au Niger. Le défi pour l'ANPER à ce niveau est de booster la consommation de l'électricité par les populations rurales afin de faire de l'électrification rurale une réalité sur l'ensemble de notre pays. L'électricité n'est plus un luxe, mais une nécessité, car elle constitue la force motrice pour tout développement.

Mieux, en optant pour un tel programme, le gouvernement nigérien entend réduire de manière significative l'approvisionnement inéquitable en énergie observée depuis plus d'une cinquantaine d'années dans notre pays.
De plus en plus, on assiste à la création des sociétés de vente de matériels solaires. Au vu de la cherté de ce matériel, qu'est ce que fait l'ANPER pour faciliter l'accès des citoyens à ce matériel ?

C'est vrai on constate une prolifération des marchands de ces matériels solaires dans notre pays. Mais il y a lieu de préciser justement que ce secteur est en train d'être réglementé. Bien avant la création de l'ANPER, le Ministère de l'Energie et du Pétrole a pris des dispositions pour instituer l'obtention d'un agrément pour la fourniture et /ou l'installation des équipements solaires. Il faut rappeler qu'avec la création de l'agence, elle est chargée dorénavant de la régulation et le contrôle de secteur. C'est dans cette optique que l'ANPER et le Centre National de l'Energie Solaire (CNES) œuvreront ensemble pour élaborer des prescriptions techniques par rapport au contrôle de conformité et de qualité. C'est le lieu pour moi d'inviter tous les opérateurs privés et les ONG qui œuvrent dans le domaine du solaire à prendre attache avec l'ANPER pour s'identifier.

Il y a de cela quelques mois vous avez effectué une visite au Mali. Peut on savoir l'objectif que vous visiez à travers cette mission ?

Effectivement, nous avons mené au mois de Mars dernier une visite d'étude auprès de l'Agence Malienne pour le Développement de l'Energie Domestique et de l'Electrification Rurale (AMADER). Cette visite avait pour objectif de tirer profit de l'expérience de l'AMADER en matière de mobilisation des fonds, d'expertise technique et de gestion des projets d'électrification rurale. La mission a mis à profit cette visite pour aussi s'enquérir de ses cadres institutionnel, réglementaire, et organisationnel, ainsi que de ses stratégies de communication. C'est ainsi que nous avons eu l'opportunité de nous entretenir avec les principaux responsables de l'AMADER, ceux de la Direction Nationale de l'Energie, de la Commission de Régulation de l'Electricité et de l'Eau (CREE), des opérateurs privés d'électrification rurale, et des bénéficiaires des projets d'électrification rurale.
Les enseignements tirés au cours de cette visite ont été très enrichissants pour une jeune agence comme l'ANPER qui a tant besoin de s'inspirer des expériences des autres agences sœurs à l'image de l'AMADER. C'est dans ce sens que nous avons décidé de créer un cadre de partenariat pour formaliser la coopération entre nos deux structures.

Quelles sont selon vous les perspectives pour l'électrification rurale au Niger ?

Les perspectives dans ce domaine sont très bonnes et prometteuses. La volonté de tous les Nigériens à mettre en place une structure en charge de l'électrification rurale à travers la loi votée par les élus nationaux accorde à l'électrification rurale une place de choix dans le Programme de renaissance du Niger initié par le Président de la République SEM. Issoufou Mahamadou comme articulé dans le Plan de Développement Economique et Social (PDES 2012 2015) en son axe 4. La nouvelle loi portant sur le code de l'électricité et la loi sur la création d'une autorité de régulation du secteur de l'énergie sont toutes devant les parlementaires, une fois approuvées elles insuffleront une nouvelle dynamique au secteur de l'électricité et constitueront un cadre réglementaire qui favorisera la participation active des différents acteurs dans le secteur tant au niveau de l'offre (production) que dans la commercialisation de l'électricité.
En ce qui concerne l'ANPER, un processus d'identification, de formulation et de stratégie de mobilisation de financement est déjà engagé avec le lancement de l'élaboration d'un Schéma directeur national d'électrification rurale. Il faut noter que la mise en place de ce schéma directeur d'électrification rurale nous servira de feuille de route pour l'élaboration des programmes d'électrification à court, moyen et long terme du Niger.
A cela, il faut ajouter les avancées réalisées en matière de déploiement des énergies propres notamment le solaire photovoltaïque par l'augmentation des rendements des cellules photovoltaïques ainsi que la chute des coûts pour leur acquisition. Le solaire, une source d'énergie inépuisable constitue la solution immédiate pour l'approvisionnement en service énergétique électriques du monde rural.
Pour ce qui est du financement de cette activité, la perspective est bonne du moment où la question d'accès universel à l'énergie à l'horizon 2030 est une activité internationale. Au niveau régional, la promotion du marché de l'électrification rurale constitue la substance des foras sur les énergies renouvelables et l'efficacité énergétique de même que la question de fond que constitue l'électrification du monde rural. Au Niger, l'objectif est d'électrifier au rythme de 1000 villages/an en privilégiant le Partenariat Public Privé.


Oumarou Moussa(onep)

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