Le Directeur de l'administration pénitentiaire au Ministère de la Justice, M. Maman Sani Ousseini Djibage a présidé, hier à Zinder, la cérémonie d'ouverture d'un atelier de formation à l'intention des infirmiers d'établissements pénitentiaires sur la prévention et le traitement des maladies contagieuses en milieu carcéral. C'était en présence du président du Conseil de Ville de Zinder, de l'honorable Sultan du Damagaram, du président de la Cour d'Appel de Zinder et du Procureur Général près la Cour d'appel de Zinder.
Cette rencontre qui durera trois jours est financée par l'Union Européenne dans le cadre de son Programme d'appui à la Justice. Elle regroupe une vingtaine d'infirmiers venus des 17 établissements pénitentiaires du ressort de la Cour d'Appel de Zinder. Les participants sont donc venus des régions de Maradi, Zinder, Agadez et Diffa.
Pour le Directeur de l'Administration pénitentiaire, les maladies les plus fréquentes sévissant en milieu carcéral sont le paludisme, les maladies respiratoires dont la tuberculose, la gale, le sida, les maladies digestives et les maladies mentales notamment. Cette situation a-t-il dit est due aux facteurs de risque et aux formes de comportements aggravants que connaît le milieu carcéral tels que la promiscuité, les violences physiques et sexuelles, l'usage collectif de matériel non stérilisé, l'usage de drogue, l'oisiveté et le manque d'hygiène et d'assainissement. Pour résorber ce mal a poursuivi, M. maman Sani Djibagé, le ''Ministère de la Justice mène depuis fort longtemps des ''actions visant à protéger les détenus dans leurs droits dont celui à une bonne santé, e n rapport avec les standards internationaux.
Ainsi, le détenu malade bénéficie à 100% d'une prise en charge gratuite dans les formations sanitaires publiques et chaque trimestre, l'Etat met à la disposition des chefs d'établissements d'importants crédits au titre des frais médicaux et d'alimentation. Dans le même ordre d'idées, il a été mis en place entre le Ministère de la Justice et celui de la Santé publique un cadre de concertation dont le but est de réfléchir sur toutes les questions liées à la Santé des détenus pour une meilleure prise en charge et une synergie d'actions.
Le Niger, précise la même source compte 38 établissements pénitentiaires. Ces établissements sont classés en quatre catégories à savoir les Maisons d'Arrêt (34), les Maisons Centrales de Haute Sécurité (1), les Centres de Réinsertion Professionnelle (2) et le Centre de Réinsertion des jeunes en conflit avec la loi (1). La plupart de ces établissements abritent des constructions vétustes et inadaptées et constamment surpeuplées.
A titre d'exemple, on peut citer la Maison d'Arrêt de Niamey qui compte actuellement plus de 1060 pensionnaires pour une capacité de 350 places, celle de Maradi avec 500 détenus pour un capacité de 250 places, la Maison d'Arrêt de Dakoro a 197 détenus pour une capacité de 85 places, Gouré 204 détenus pour une capacité d'accueil de 100 places. La surpopulation carcérale a pour conséquence entre autres, la violation d'un certain nombre de principes règlementaires tels que la séparation des détenus par âge, par sexe, la séparation des détenus malades des autres détenus. Cet état de fait a précisé le Directeur de l'Administration pénitentiaire engendre la promiscuité qui elle –même est source de nombreuses maladies contagieuses dont la tuberculose, le sida, l'hépatite, la gale etc..
Chose extraordinaire, les établissements pénitentiaires du Niger dans leur majorité ne disposent pas d'infirmeries. La politique sectorielle du Ministère de la Justice, adoptée en Juin 2009 place au rang de ses priorités, l'amélioration et l'humanisation des conditions de vie et de détention des détenus notamment l'hygiène, l'assainissement, l'alimentation, la santé physique et mentale.
Le Maire Central de Zinder,M. Bachir Sabo a pris la parole pour se féliciter de la tenue de cette rencontre qui vise à améliorer les conditions de vie des détenus évoluant dans les établissements pénitentiaires.
