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Manifestations scolaires à Niamey: La grosse niaiserie du Gouverneur
Publié le vendredi 30 octobre 2015   |  Le Canard déchaîné


Point
© Autre presse par DR
Point de Presse du Comité Directeur de l` Union des scolaires nigériens (USN)
Jeudi 27 août 2015


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Souvent et même très souvent, les autorités du Gouvernement d’union nationale, de haut en bas, manquent leurs communications surtout quant cela concerne la gestion d’une crise. On met tous les acteurs dans un même sac pour leur porter le chapeau. C’est le cas de la sortie récente du Gouverneur de Niamey sur la gestion de la manifestation de la section des lycées et collèges.

Pour établir un bilan d’une manifestation, la démarche choisie est biaisée. Le Gouverneur a tout raté sur toute la ligne. Au lieu d’un discours sur les vrais faits qui se sont produits, il a relevé tous les propos les moins acceptables. Il a tout détruit sur son passage tel un cyclone phonologique vide de contenu et de persuasion. Selon la version du Gouverneur qui n’est pas celle de la section lycéenne et collègiènne, « une réunion s’est aussi tenue à la veille de la rentrée scolaire en présence du comité directeur de l’Union des Scolaires Nigériens et par la même circonstance les scolaires ont transmis un certain nombre de préoccupations.

Il s’agit entre autres de l’ouverture d’un portail au niveau du Lycée Franco-arabe situé à côté du CEG11, la pré- sence des squatters dans l’enceinte du même Lycée Francoarabe et du CES Aéroport 2, la présence des eaux stagnantes au niveau du CES Saga, du Francoarabe Sikia de la rive droite, et le banditisme qui règne au niveau des CEG 8 et Nordiré. » Çà ; c’est la version du Gouverneur. Il a aussi ajouté que des engagements ont été pris pour répondre à toutes ces doléances des scolaires.

Il martèle que tout a été satisfait sauf le point concernant la construction des classes en paillotte dont 90% ont été construites. Donc aucune raison de sortir pour tout casser. Selon lui, « sur les 358 classes prévues, 328 classes sont déjà construites. Les matériaux de construction, les charpentes des 30 classes restantes sont déjà sur place et les entrepreneurs sont à pied d’ouvre pour placer les seckos. » Le secrétaire général de la section Lycée et collège a bien confirmé au gouverneur qu’aucune casse n’a été prévue, mais ils ont juste demandé dans le mot d’ordre la suspension des cours.

Mais par la force des choses, tout a tourné au vinaigre entre les élèves et les forces de l’ordre. Le secrétaire général Adjoint de la section Lycée et collège a animé un point ce jeudi dernier, pour établir son bilan des manifestations. Il ressort que 35 élèves ont été blessés dont 9 gravement . Il a aussi expliqué que le but n’était pas de faire des casses mais qu’ils y étaient contraints de se défendre face à la réaction des agents envoyés sur le terrain pour les disperser.

Pour le Gouverneur, de son bilan provisoire, « un véhicule appartenant à la chargée de communication de l’Ambassade de France au Niger a été incendié ; un véhicule administratif saccagé ; deux (2) véhicules du HCR endommagés ; deux (2) pare-brises de véhicules de la gendarmerie cassés ; deux (2) éléments de la Garde Nationale du Niger blessés ; cinq (5) gendarmes blessés dont un adjudant chef grièvement blessé suit des soins intensifs au niveau de l’hôpital.»

Notons aussi qu’au niveau du CES rive droite, vu la proximité de l’établissement avec une école primaire, des tubes de gaz lacrymogènes étaient tombées dans la cour de l’école. Il a ajouté dans son récit que ‘’ 79 élèves ont été interpellés et un Maréchal de Logis de la Garde Nationale du Niger en disponibilité a été retrouvé au Lycée Issa Korombé, alors qu’il était en pourparler avec les élèves’’. Ici il y a erreur car cet agent de la Garde était révoquée depuis 2008 et qu’il n’appartenait plus au corps.

C’est aussi un gros raté car le Gouverneur en tant qu’autorité aurait dû s’informer avant de jeter en pâture l’image, la notoriété, le sérieux et la bravoure de la Garde nationale du Niger. La Garde est un corps saint, apolitique, dynamique, courageux et vaillant. Les citoyens ont du respect pour la Garde et la politique ne doit point la citer dans ces propos. Il faut préciser qu’on ne peut établir des faits sur la base des simples ragots ou sur la pré- cipitation.

Ils auraient pu, lui et son équipe, s’assurer d’abord avant de porter le coup de poignard là où il n’en faut pas. C’est la marque de fabrique des guristes convertis à la dernière heure. Les médias, à la quête de l’information pour servir le public, n’ont pas été épargnés lors de cette marche. Cela pose encore l’épineux et sempiternel problème du respect du reporter et de sa fonction dans notre pays. Le journaliste n’est pas armé d’un fusil et l’information qu’il collecte, il le fait pour le public et non pour luimême.

Le Gouverneur, jadis un bon client de la presse a détruit l’estime de cette dernière du moment s’il s’est bien plu à proférer des mots pas du tout catholiques à l’encontre de cette dernière. Il a tout essuyé d’un revers de la main.

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