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Amadou Boubacar Cissé «déshabille» Issoufou Mahamadou
Publié le samedi 7 novembre 2015   |  Le Courrier


Amadou
© Le Courrier par DR
Amadou Boubacar Cissé


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Amadou Boubacar Cissé, on peut le dire haut et fort, a complètement déshabillé l’homme qui se prévaut d’avoir fait plus et mieux que tous ses prédécesseurs réunis, en l’occurrence Issoufou Mahamadou dont le bilan catastrophique à la tête de l’Etat a été passé au peigne fin par le président de l’UDR Tabbat. Rien n’a été laissé au hasard. Des inquiétudes des Nigériens quant à l’issue du processus électoral qui prend progressivement l’allure d’un coup d’Etat électoral aux préoccupations liées à la manière désastreuse dont Issoufou Mahamadou entend rempiler à la tête de l’Etat, en passant par les prétendus réalisations et succès de l’intéressé, Amadou Boubacar Cissé n’a pas pris de gants pour dire qui est Issoufou Mahamadou, ce qu’il a fait des énormes ressources financières mobilisées et à quelle fin politicienne elles n’ont pas été destinées à leurs projets initiaux.
Bref, faire du Niger ce que bon lui semble en faisant main basse sur les ressources de l’Etat au profit de son clan. Voici, chers lecteurs, pour faciliter votre compréhension de cette belle interview de Amadou Boubacar Cissé sur l’état réel de notre pays, le décryptage de votre journal, Le Courrier

Propos de Amadou Boubacar Cissé

Je me suis rendu compte que le PNDS avait des velléités d’hégémonie et que, pour lui, la coalition devait progressivement s’effacer à son profit.

Votez pour Issoufou à la présidentielle et votez pour mon parti aux législatives ». La première consigne aurait primé et le PNDS aurait tout raflé. Pour mon parti, c’était une question de survie.

Mahamadou Issoufou a voulu, de la même manière qu’il l’a fait avec l’opposition, créer des dissensions au sein des partis alliés = Non. Ce « clash » n’était que le résultat de plusieurs mois de désaccord avec le Premier ministre et le président sur la gestion gouvernementale.

J’ai pu obtenir beaucoup de ressources mais leur utilisation n’a pas été à la hauteur, pour des raisons politiciennes dont le PNDS est responsable.

Pour des raisons de gestion interne, elles n’ont pas les ressources dont elles devraient disposer.=
Beaucoup de ressources ont effectivement été mobilisées pour des infrastructures, mais la manière de les utiliser a posé problème. Nous avions un plan, qui devait assurer la cohérence des réalisations, mais il n’a pas été suivi. Certains ont préféré privilégier des considérations politiciennes, sur instruction directe du président. Résultat : les investissements réalisés ne l’ont pas été de manière optimale, notamment dans le secteur routier ou dans le dossier Bolloré par exemple.

Le dossier devait être directement traité par le président et moi-même et nos divergences n’ont jamais été cachées. Personnellement, je pense que les accords étaient déséquilibrés. Ils méritaient d’être négociés davantage.

Comme vous l’avez dit, Hassoumi Massaoudou est ministre de l’Intérieur. Il Il n’avait a priori pas grand-chose à voir avec le dossier Bolloré. S’il est intervenu, c’est en service commandé.

Areva est notre partenaire traditionnel et obligé. Mais, oui, nous devons veiller à ce que les rapports soient plus équilibrés et plus bénéfiques pour le Niger. Il est important de revoir certains points de nos accords et de réduire certains déséquilibres.

La gestion est parfaitement transparente. Je mets au défi quiconque de faire un audit général de tous les ministères. Je suis d’ailleurs certainque beaucoup ont plus de raisons de s’inquiéter que moi.

Désinformation, intimidation, répression… Voilà le quotidien de tous ceux qui veulent se mettre sur la route du PNDS. Mais je suis persuadé que, si le président tente de passer en force, les Nigériens lui barreront la route
Je pense que le PNDS est en position, aujourd’hui, de faire l’unanimité contre lui.

Le pouvoir a délibérément ignoré certaines zones qu’il pensait défavorables. C’est un problème réel et nous demandons que ces manquements soient pris en compte afin de nettoyer le fichier.

La cote de désamour auprès des Nigériens ne le lui permettra pas. Le peuple est assez mûr et déterminé pour stopper toute tentative de passage en force.

Mahamadou Issoufou doit comprendre que la stabilité n’est pas seulement l’affaire des urnes. C’est aussi un climat apaisé et respectueux des forces politiques entre elles. La dérive autocratique du président et de son groupe est un facteur d’instabilité.

Amadou Boubacar Cissé confirme ce qui se dit depuis longtemps : la volonté maléfique du Pnds et du Président Issoufou de faire des partis alliés un marchepied pour légitimer un coup d’Etat électoral. Le Pnds Tareyya est véritablement dangereux pour la démocratie au Niger. C’est cela que Cissé a catégoriquement refusé.

La perspicacité de ABC n’est pas discutable. Evidemment, il a perçu le piège tendu par Issoufou Mahamadou et le Pnds Tareyya pour phagocyter les partis alliés et les obliger, sans le laisser paraître à se fondre dans le parti- Etat Pnds Tareyya. L’OPA lancé sur ces partis est en train de foirer et certainement que si Algabit et Moussa Djermakoye ont accepté la belle offre, que Djibril Baré dit avoir coûté cher (des centaines de millions de FCFA), Cheffou Amadou suivra la voie tracée par ABC. Avec quel argent achète-t-on ces partis ?

Le concassage des partis que Issoufou Mahamadou a toujours nié, ABC le confirme, en évoquant le cas de son parti, devenu dangereux pour le parti-Etat Pnds depuis qu’il a clairement affiché sa volonté d’être candidat à l’élection présidentielle. Le fameux clash en plein conseil des ministres entre ABC et le Premier ministre Brigi Rafini met à nu le comportement trouble de ce dernier ; un comportement hypocrite de fairesemblant permanent afin de tromper allégrement ceux qui croient en une prétendue sagesse de l’homme. Tous les actes qu’il pose sont paraphés par Issoufou Mahamadou. Même pipe, même tabac.

Il n’y a plus grande preuve de l’immixtion du Pnds dans la gestion de l’Etat et sa propension à s’ériger en parti-Etat pour mieux régenter le Niger et qui sait, peut-être que Issoufou Mahamadou caresse aussi le rêve de devenir roi du royaume du Niger.

ABC qui n’a pas fait de tabou au cours de cet entretien avec Jeune Afrique a abordé également la question de l’armée qui fait face à une guerre essentiellement provoquée par les discours va-t-en guerre du Président Issoufou. Eh bien, Cissé confirme, là aussi, que malgré tout ce que chante Issoufou Mahamadou et son groupe, l’armée ne dispose pas des armements et équipements adéquats, conformément aux énormes ressources financières destinées à cet effet. C’est une confirmation de la main basse faite sur des ressources devant servir à doter l’armée en armements et en équipements adéquats pour la lutte contre Boko Haram (Le discours est en tout cas excellent. Mais les faits sont en-deçà).

La chanson ressassée depuis des années, sans même avoir commencé à travailler, ne tenait pas la route, on le sait. On le sait d’autant plus qu’il y a de ces statistiques sur les réalisations que le simple bon sens interdit de porter comme message politique.Huit salles de classe construites en un jour, ce n’est pas un discours crédible. Abc confirme que les projets mis en oeuvre ont plus profité à des individus qu’au peuple nigérien. ABC précise que tout s’est fait sous la responsabilité directe du président de la République et on comprend dès lors que sa mise en accusation est fondée sur du roc.

Ah, la fameuse affaire Bolloré ! A voir la précipitation avec laquelle Issoufou Mahamadou a concocté cette fumeuse affaire Avec Bolloré, on a vite compris que quelque chose clochait. Au finish, Les rails de Bolloré = promotion du groupe Bolloré Et contrôle de l’économie nigérienne par des gens tapis au sommet de l’Etat. Le Niger perd, mais Bolloré et ses amis du Niger ont gagné. Bravo, Issoufou Mahamadou pour ce coup de chapeau !
Le fait que Hassoumi Massoudou ait pratiquement supervisé la conduite du dossier Bolloré est clair : il représente les intérêts personnels du Président Issoufou. D’ailleurs, l’identité des actionnaires privés nigériens n’est pas encore connue. Cette propension à faire main basse sur l’économie nigérienne explique quelque peu l’histoire de ces 25 ans d’instabilité chronique du Niger.

Dans la même logique que le dossier Bolloré, Issoufou Mahamadou et son groupe ont posé un acte gravissime puisqu’ils ont remis en cause les intérêts du Niger et de son peuple en acceptant de faire l’impasse sur la loi minière 2006 ; ce qui confirme la justesse d’une mise en accusation du Président Issoufou.

Le discours d’ABC est sans ambiguïté : les voleurs de deniers publics sont ailleurs et ils se reconnaîtront dans ses propos, ceux qui ont des inquiétudes à se faire en cas d’audits des ministères. Le fait de fouiller uniquement dans la gestion des autres est Un signe qui ne trompe pas : c’est l’histoire du voleur qui crie au voleur.

La mise en garde ABC, c’est du peuple nigérien qui n’a jamais accepté la primauté de l’injustice, de la dictature et de l’usurpation. A bon entendeur, salut. Les listes électorale sont le premier élément déclencheur de cette révolte populaire qui ne tardera pas.

Le Nigérien a horreur de l’injustice, en général. La volonté affichée du Pnds Tareyya de conserver, coûte que coûte, un pouvoir qu’il n’aurait jamais dû gagner, va le perdre inévitablement. Issoufou Mahamadou et son groupe ont pensé qu’il faut, pour y arriver, lancer un OPA, avec les moyens de l’Etat, en direction des partis amis. Aujourd’hui, ils ont lamentablement échoué. Attention au bagne Annoncé par Mohamed Bazoum !

La réalité, c’est que le caractère indigeste du fichier électoral annonce un coup d’Etat électoral en cours. Le Cfeb a fait sa part de mission. Si les Nigériens de tous bords ne réagissent pour arrêter net ce coup d’Etat électoral, il va se poursuivre jusqu’à son terme, d’autres acteurs Préparés devant prendre le relais du Cfeb pour entériner son travail et l’imposer aux Nigériens. Dans l’intérêt de qui le Cfeb a-t-il fait ce travail bâclé à dessein ? La question s’impose d’autant plus que des acteurs dits de la société civile mais payés gracement par Issoufou Mahamadou dont ils sont conseillers, commencent à se braquer contre l’audit externe du fichier électoral.

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