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Le Sahel N° 9027 du 12/11/2015

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La question de l’eau à Maja et Garin Boka : Sur les traces du Président
Publié le jeudi 19 novembre 2015   |  Le Sahel


Issoufou
© Autre presse par DR
Issoufou Mahamadou, president du niger


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Imaginez un seul instant, que vous consacrez 6 à 8 heures de votre journée à la corvée d'eau. C'est pourtant ce qu'ont vécu, des décennies durant, les populations de Maja, Garin Boka et bien d'autres villages de la zone. ''Avant, on partait à 2 heures du matin pour revenir vers 9 heures voire 10 heures''. Cette phrase, revenait comme un refrain dans toutes les bouches avec lesquelles nous avons échangé. Mais tout cela n'est qu'un lointain souvenir. En effet, Maja et huit (8) autres villages environnants ont bénéficié d'une mini adduction d'eau potable (AEP) multi-villages dans le cadre du Programme de la Renaissance.

En novembre 2011, le Chef de l'Etat s'était rendu dans la zone, notamment sur un site de récupération des terres dégradées à Garin Boka. Au cours des échanges qu'il a eus, les populations de ces contrées ont exprimé au Chef de l'Etat, leur vœu ardent d'avoir de l'eau potable. Issoufou Mahamadou avait pris l'engagement de répondre à leurs attentes. C'est ainsi qu'une mini AEP a été réalisée en 2012 pour desservir officiellement neuf villages. Il s'agit des villages de Maja, Garin Boka, Garin Algo, Amourzouk, Dan Kamsa, Mouchéri...

Un forage de profond de 700 mètres et un château ont été réalisés au niveau du village de Dan Kamsa à partir duquel plusieurs milliers de mètres de conduites ont été posés pour alimenter les autres villages. Au total 30 bornes fontaines ont été installées avec chacune deux (2) robinets.

A Maja (environ 60 km au nord de Zinder sur la route de Tanout, l'eau potable a radicalement changé la vie des populations. Ici trois bornes fontaines publiques y ont été installées. A 10 heures, lorsque nous étions arrivés, une ambiance bon enfant, légendaire des villages, régnait au niveau d'une des bornes fontaines. Aux autochtones du village, se sont jointes des femmes peulles des hameaux environnants venues ''faire le plein'' de cette denrée jadis rare. ''Avant, le bidon de 25 litres est à 150 F, quand on arrive à en avoir. ''En plus, c'est de l'eau de puits'', confie Haoua Maïgagé, la cinquantaine révolue, même si elle était incapable de dire son âge.

''Mais, maintenant le bidon est à 15 F. Avant on partait jusqu'à Boubaram pour chercher l'eau'', rétorque Mahamadou Maman Ousman, 40 ans, gardien de la borne. Boubaram est à plus 5 km de Maja. En outre, à certaines périodes de l'année, se rappelle-t-il, ces populations étaient obligées de consommer l'eau des puisards traditionnels (communément appelés Rahi), qui est loin d'être une eau saine. ''Vous ne pouvez pas imaginer la joie qui nous habite de disposer de l'eau potable. Avant quand vous venez ici, vous constatez tout de suite que les gens sont sales, parce qu'on n'avait pas suffisamment d'eau pour boire à plus forte raison pour l'hygiène'', explique-t-il avant d'ajouter que les habitants du village se portent à présent en bien meilleure santé.

Mais l'autre conséquence positive engendrée par cette mini AEP, c'est qu'elle a relancé le secteur de la construction. ''Avant, beaucoup de maisons étaient en paillotte, mais avec la disponibilité de l'eau, les gens se sont mis à construire. Et c'est du travail pour les maçons et les jeunes du village'', explique Soumaila Harou, 40 ans membre du comité villageois de gestion. En effet, de nouvelles maisons construites en banco foisonnent un peu partout dans le village. Beaucoup sont déjà achevées, d'autres sont encore en chantier.

A Garin Boka, l'un des villages desservis par la mini AEP, à 7 km au nord ouest de Maja, c'est le même soulagement surtout pour les femmes. ''Toutes les femmes du village remercient le Président de la République pour nous avoir donné de l'eau'', affirme Yalwa Kalla dite Kunguia, 60 ans, présidente des femmes du village. Pour les moins jeunes, avoir de l'eau potable à portée de main est un soulagement immense. ''Avant, nous passons le clair de notre temps à la corvée d'eau puisqu'il faut aller ailleurs la chercher. Maintenant que nous avons des fontaines chez nous, on peut consacrer notre temps à d'autres activités'', confie Ado Youssoufa, 32 ans.
Le soulagement est aussi pour ceux des villages environnants qui viennent s'approvisionner.

C'est le cas de Abdourahamane Mado, 55 ans venu du village de Zabéwa. ''Il y a longtemps, je n'imaginais pas venir avoir de l'eau en 30 minutes voire une heure de temps'', dit-il. ''C'est un problème légendaire que les autorités nous ont solutionné. Pour nous, il n'y a pas plus grande richesse que l'eau. On ne peut que les remercier et souhaiter que Dieu les aide tout comme ils ont pensé à nous'', renchérit Zakari Kantama, 46 ans, chef de village de Garin Boka.

Cette mini AEP alimente officiellement quelque 8000 personnes réparties dans les 9 villages auxquels il faut ajouter ceux des villages et hameaux environnants. L'Etat a débloqué plus de deux (2) milliards de francs CFA. D'après M. Oumara Djibrillou, maire de Tanout, sa commune a bénéficié de cinq (5) mini AEP multi villages, à savoir celles de Maja, Baboulwa Yashi, Zidiaram, Tchimatan et Doubou Yindi. ''Le Président de la République connaît bien le problème du Damergou. Si nous avons l'eau, nous avons tout. Le Chef de l'Etat est en train de résoudre progressivement ce problème'', estime M. Oumara Djibrillou.

Consciente de l'importance de l'eau dans une zone comme le Damergou, la commune de Tanout s'est donné les moyens de réussir la gestion déléguée des infrastructures hydrauliques chèrement réalisées par l'Etat. En effet, d'après le maire, la commune dispose de plus de cent millions de francs CFA dans son compte, générés par le service de l'eau. Elle a déjà acquis de nouveaux groupes électrogènes ainsi que deux nouvelles pompes. C'est donc à juste titre que la commune de Tanout a été félicitée, lors d'une réunion annuelle des cadres du ministère de l'Hydraulique et de l'Assainissement tenue à Dosso.

Siradji Sanda, Envoyé spécial(onep)

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