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Le Sahel N° 9027 du 12/11/2015

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Perspectives économiques régionales pour l’Afrique Subsaharienne : Nuages sur la région, mais des possibilités d’une accélération de la croissance
Publié le vendredi 20 novembre 2015   |  Le Sahel


M.
© Autre presse par DR
M. Joseph Ntamatungiro, représentant résident du Fonds Monétaire International (FMI) au Niger : »La grande force de la politique économique du Gouvernement du Niger est qu’elle s’intègre dans un cadre cohérent de développement à long terme, matérial


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Titrée ''Faire face à un environnement qui se dégrade'', l'édition d'octobre 2015, de ''Études économiques et financières, perspectives économiques régionales pour l'Afrique subsaharienne'', que publie le département Afrique du FMI, annonce des ''nuages'' au-dessus de la région, avec une croissance de 3% cette année, et, 4% en 2016, contre 5% en 2014. Cette étude a été présentée le 19 novembre à Niamey, par le représentant résident du FMI, M. Ntamatungiro Joseph, au cours d'une rencontre d'échanges à laquelle ont pris part autorités, représentants des organisations internationales, et beaucoup d'autres invités.

Le représentant résident du FMI, au Niger M. Ntamatungiro Joseph a commencé la présentation du contenu du numéro d'octobre des ''Etudes économiques et financières, perspectives économiques régionales pour l'Afrique subsaharienne'', par la révélation selon laquelle la croissance économique de l'Afrique subsaharienne s'est nettement affaiblie, comparativement à ce qu'elle était pendant quelques années.

En effet, a-t-il d'abord souligné, la hausse de la croissance d'environ 8% et même au-delà, qui a caractérisé l'Afrique Subsaharienne de 2004 à 2008 est tombée selon les pays jusqu'en deçà de 4% en 2015. Dans certains pays dont le Mali, le Burkina Faso, la Namibie, le Niger, la Guinée Bissau, etc., la croissance oscille entre 4 et 5%. Mais dans d'autres pays comme le Togo, le Bénin ou le Sénégal précisément, cette croissance va un peu au-delà de 5,2%. La Côte d'Ivoire se démarque beaucoup du lot. Elle tire l'Afrique de l'Ouest avec une croissance de 8%, a relevé M. Ntamatungiro Joseph. Du côté de l'Afrique de l'Est, les choses vont encore mieux, a souligné le représentant résident du FMI au Niger, car certains pays de la zone affichent de fortes performances. Ce qui laisse ainsi apparaitre des disparités considérables au sein de la région avec des taux de croissance allant de moins de 4%, à 5% ou même des taux supérieurs à 5% selon les pays.

En fait, les études rappellent que trois facteurs principaux ont été à la base des bons résultats de la dernière décennie. Il s'agit de l'amélioration des politiques et des institutions, des entrées de capitaux, du niveau élevé des cours des produits de base. Mais récemment, deux de ces facteurs ont perdu de leur vigueur. Les cours des produits de base ont diminué et les conditions financières se resserrent. Du coup, les positions extérieures et budgétaires sont plus faibles qu'en 2008, et la dette publique s'accroît dans les pays pré émergents. Certains pays ont puisé dans leurs réserves de change. Mais la plupart ont laissé leurs monnaies se déprécier. Il en est résulté une forte décélération de la croissance, avec quelques variations au sein de la région.

Et selon l'étude, ces perspectives sont exposées à des aléas négatifs, notamment les risques liés à l'insécurité qui continuent de dominer dans un certain nombre de pays, les cours des produits de base qui pourraient continuer de diminuer, surtout en cas de ralentissement plus prononcé de l'activité en Chine, une réallocation majeure des actifs financiers à l'échelle mondiale qui pourrait provoquer des sorties rapides de capitaux des pays pré-émergents de la région.

Aussi, il est évoqué dans l'étude les conséquences à court terme pour les politiques publiques, avec une marge de manœuvre limitée pour contrer les freins à la croissance.

Dans la suite de sa présentation M. Ntamatungiro Joseph a indiqué qu'en ce qui concerne la politique budgétaire, l'ajustement est inévitable pour les pays exportateurs de pétrole. Et la plupart des autres pays doivent tenir compte à la fois de l'impératif de viabilité de la dette et des dépenses de développement. Pour la politique monétaire, le taux de change doit amortir le choc là où cela est possible, les interventions devraient être limitées aux épisodes de mouvements désordonnés excessifs des taux de change. La stabilité financière devra aussi être surveillée de près, avec les risques de chocs sur les prix des produits de base et principaux indicateurs de la fragilité du secteur financier.

À moyen terme, les considérations évoquées par le représentant résident du FMI au Niger portent sur la diversification, ce qui veut dire que les politiques publiques doivent viser à rehausser la compétitivité de la région; veiller sur la stabilité macroéconomique, la productivité en mettant l'accent sur les infrastructures, le capital humain, l'amélioration du climat des affaires. L'autre point relevé est relatif à l'inclusion, ce qui revient à réduire les inégalités et accroître la participation avec une fiscalité plus progressive, moins de discriminations sexuelles, une démocratisation de l'accès au financement. Considérer le financement des Objectifs de Développement Durable (ODD) et mobiliser les recettes seront le moyen le plus durable pour créer un espace budgétaire.

Ces études indiquent aussi que le taux de change effectif réel s'est nettement apprécié depuis le début des années 2000, que les infrastructures et les institutions de la région sont bien moins avancées que dans les autres régions du monde, et que la question de la compétitivité se pose.
Mais il se pose aussi un réel problème d'inégalités en Afrique subsaharienne, selon ces études. La situation s'explique ainsi : La distribution du revenu en Afrique subsaharienne est plus inégale que dans les autres régions, hormis l'Amérique latine et les Caraïbes.

Ici, l'inégalité entre les femmes et les hommes est très marquée. Il est noté que la réduction de l'inégalité des revenus et des inégalités entre femmes et hommes pourrait se traduire par des gains de croissance sensibles et durables. Et, les facteurs structurels sont en partie responsables des fortes inégalités dans la région, mais la suppression des obstacles dus à la législation ou aux politiques menées serait utile, de même que des mesures d'ordre macroéconomique et fiscal.

Toutefois, l'étude, qui fait une comparaison sur les périodes de 1995–2000 et 2014, indique il y a, de manière générale, de nets progrès dans la mobilisation des recettes fiscales au niveau des pays de la région, même s'il y a lieu de faire mieux, car des améliorations sensibles sont encore possibles. Et, moyennant des politiques adéquates, la croissance pourrait de nouveau s'accélérer à moyen terme. Aussi, l'évolution démographique de la région apportera des possibilités de croissance considérables, à condition bien sûr de valoriser tout le potentiel du Continent, de miser sur la formation et la création d'emplois.

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