Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Société
Article



 Titrologie



Le Sahel N° du 27/11/2015

Voir la Titrologie


  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Société

Partage des études du Haut Commissariat à la Modernisation de l’Etat (HCME) : Lever le voile sur les failles de notre administration
Publié le lundi 30 novembre 2015   |  Le Sahel




 Vos outils




 Vidéos

 Dans le dossier

Le Haut-Commissariat à la Modernisation de l'Etat a organisé, jeudi dernier, à l'auditorium Sani Bako du Ministère des Affaires Etrangères, une réunion de partage relative aux études effectuées par le LASDEL. Les inspecteurs généraux de services (IGS) et les directeurs des ressources humaines des institutions de notre pays ont pris part à ces assises.

Après le rapport sur ''la routine des comportements non-observants au sein des services publics nigériens'', qui a été établi en mars 2014 par le LASDEL sur la base d'un dépouillement des travaux existant sur les administrations nigériennes, voilà que quatre autres enquêtes de terrain ont été menées par les mêmes institutions en 2014-2015. Ces dernières études concernent la Direction Générale de la Compta-bilité Publique et du Trésor; le Tribunal de Grande Instance hors-classe de Niamey; la Direction Régionale de la Santé de Dosso; la Direction de l'Elevage du département de Gouré et celle Tesker.

En prenant la parole, le Haut Commissariat à la Modernisation de l'Etat (HCME), M. Adamou Saley Oumarou, a présenté les résultats de l'analyse documentaire de l'étude. Il a ainsi relevé que du point de vue de la gestion des personnels, on note des interventionnismes incessants; des politisations des affectations; et une gestion chaotique et incohérente des ressources humaines. Il a fait cas de coexistence de sous-effectifs et de sureffectifs et de la fuite des meilleurs cadres vers des projets de développement, des ONG, des institutions internationales et la politique.

Pour ce qui est des motivations des personnels, elles concernent le refus ou le boycott de toute activité nouvelle non assortie de gratifications supplémentaires; la quête de formations indépendamment de leurs contenus; la recherche permanente de primes et de per diem. Relativement à la gestion du suivi et de l'information, le Haut Commissaire à la Modernisation de l'Etat a fait cas de la déficience et du peu de fiabilité du système de remontée de l'information, d'archivage et de rapports au sein de l'administration. Il a ajouté que les inspections des services sont des corps négligés et sans moyens.

Dans le cadre de la ''rente'' de l'aide au développement, les cadres nigériens recrutés par les institutions de développement sont enviés par leurs collègues de la Fonction Publique. Pour ce qui est des protégés et des autres, M. Adamou Saley Oumarou a parlé d'un système à deux vitesses où les interventions et les faveurs règnent sous toutes les formes. Il est souvent recommandé des protégés, des parents, des amis et des connaissances. Des fois, on intercède pour certains, on leur accorde des privilèges, on leur assure l'impunité. Ces pratiques sont habituelles de haut en bas de l'administration, tandis que ces échanges généralisés de faveurs contrastent avec un fréquent mépris envers les usagers anonymes.

M. Adamou Saley Oumarou a également fait cas de la privatisation informelle qui recouvre de multiples formes de corruption, devenue généralisée et bana-lisée: faux diplômes, concours truqués, affectations achetées; fournisseurs imposés, passations des marchés ''arrangés'' et commissions frauduleuses ; création de files d'attente et prise du temps en otage ; fausses missions et faux salaires ; paiements indus et commerce illicite ; extorsions et ''péages''; détournements par la hiérarchie aux dépens des agents.

Enfin, le Haut commissaire à la Modernisation de l'Etat a conclu sur une note positive en rappelant la délivrance palliative de services dans des situations de dénuement. Il a souligné en effet que certains agents de l'Etat tentent néanmoins, et malgré tout, de trouver des solutions, souvent pas très conformes aux normes officielles, relevant du bricolage, de l'improvisation, du ''dépannage'', des ''arrangements'', mais qui ont le mérite de permettre un minimum de délivrance du service public.

Evoquant le fonctionnement de la Direction Générale du Trésor et de la Comptabilité Publique,le directeur du LASDEL (Laboratoire d'Etudes et de recherche sur la Dynamique Sociale et le Développement Local), M. Abdoua El hadj Dagobi, a dans son rapport indiqué que cette étude a été notamment faite auprès des inspecteurs centraux, des directeurs administratifs et des auxiliaires de cette institution. Pour ce qui est des indicateurs, ils sont relatifs aux comportements, aux relations des agents de l'Etat avec les usagers, et enfin aux agents de l'Etat et aux comportements réformateurs. Quant aux résultats, ils font cas d'une institution fortement imprégnée d'un conflit de génération; de problèmes d'encadrement; d'une prise en charge bienveillante des nouveaux agents ; de problèmes d'absence de formation.

Le directeur du LASDEL a aussi souligné le manque d'impunité qui est devenu une règle. A cela, a-t-il dit, s'ajoute une ''privatisation des services'' car ''là où on s'attend à trouver du service public, on trouve du service privé''. ''J'aurais voulu rapporter ici des éléments positifs. Certes, il y a des hommes et des femmes qui gèrent des services avec des petits moyens de bord. Cependant, j'ai choisi d'évoquer des faits qui fâchent, pour être pédagogique, car je rêve de solutions, d'une administration de rendement, où le client serait roi. Dans cet ordre d'idées, le LASDEL sera toujours à vos côtés'', a soutenu M. Abdoua El hadj Dagobi.

''Malgré les craintes et la peur de représailles, le LASDEL a effectué, en collaboration avec le Haut-Commissariat à la Modernisation de l'Etat, les quatre (4) études précitées. Aussi, si le Premier ministre, Chef du Gouvernement, nous a délivré l'exécution de ces recherches, c'est parce qu'il sait que le LASDEL va faire ressortir la vérité'', a dit M. Moha Mahaman, cadre du LASDEL qui a présenté le rapport sur ''les comportements des agents de santé au Niger : cas de la Région de Dosso''.

Selon lui, la gestion des ressources humaines est la principale problématique de la crise du secteur de la santé. Il a cité le sous-effectif et le sureffectif des agents ; le manque de répartition rationnel des effectifs ; l'interventionnisme politique; ou encore la forte féminisation du secteur. ''A titre d'exemple, et concernant l'activité de ce matin, vingt (20) d'entre vous étaient présents à l'heure sur la soixantaine d'invités que vous êtes. Il ne faut donc pas attribuer l'ensemble du disfonctionnement des institutions à l'Etat, car l'Etat est l'ensemble que nous sommes'', a souligné M. Moha Mahaman.

Samira Sabou(onep)

 Commentaires