Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article



 Titrologie



Le Sahel N° du 1/12/2015

Voir la Titrologie


  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Bonne gouvernance : Réduction de corruption au Niger jusqu’en 2014, selon Transparency International
Publié le mercredi 2 decembre 2015   |  Le Sahel


6ème
© Autre presse par DR
6ème conférence des Grandes Chancelleries d`Afrique Francophone Sub-saharienne et de France: le Chef de l`Etat préside la cérémonie d`ouverture des travaux
La 6e Conférence des Grandes Chancelleries de l’Afrique subsaharienne qui s’est ouverte le lundi 21 octobre 2013 dans la capitale nigérienne, au Palais des Congrès, en présence du Président de la République Issoufou Mahamadou


 Vos outils




Le Président de la République, Chef de l'Etat, SEM. Issoufou Mahamadou, a affirmé dans son discours d'investiture qu'il fera de la bonne gouvernance son cheval de bataille afin de rétablir l'Etat de droit, et que la lutte contre les inégalités sociales et la corruption ne sera plus un vain mot. Le Chef de l'Etat a indiqué que le Niger sera un Etat bien organisé avec des institutions qui fonctionnent très bien, des institutions crédibles et solides qui ne peuvent pas être balayées par n'importe quel vent qui passe, un Etat qui garantit la sécurité des hommes et des biens sur le territoire national, qui garantit l'intérêt général. En un mot, un Etat au service des populations nigériennes. C'est donc pour toutes ces raisons et bien d'autres que la bonne gouvernance se trouve être le 1er volet du Programme de la Renaissance du Niger initié par le Président de la République.

Selon M. Maman Wada, secrétaire général de l'Association Nigérienne de Lutte contre la Corruption (ANLC) et en même temps secrétaire général de Transparency International au Niger, la bonne gouvernance est un concept assez récent, qui date des années 1990, et qui a été introduit par les institutions financières internationales, notamment la Banque Mondial qui fait allusion à un certain nombre des règles et principes qui doivent sous-tendre la gouvernance, la gestion des affaires publiques. Ces principes sont la transparence, la redevabilité ou la reddition des comptes, la lutte contre la corruption, et la responsabilité ou l'imputabilité. On ne peut atteindre la bonne gouvernance que si ces principes sont réunis.

Revenant en détail sur chacun de ces principes, il a expliqué que ''le principe de la transparence, c'est de porter à la connaissance des acteurs, du grand public et de tous ceux qui ont le droit de savoir, le contenu de ce qu'on fait et les procédures suivies pour le réaliser, ne rien cacher à tous ceux qui sont dans le processus, à tous ceux qui ont droit à l'information''. Concernant la transparence, ''c'est faire avec tout le monde, amener tout le monde à savoir, à comprendre et à voir. A partir de ce moment il n'y a plus de germe de contestation, de germe de conflit ou de protestation. Tout est connu, tout est clair, tout est transparent'', a dit le SG de Transparency International–Niger, qui précise que ''ceux à qui on a confié les biens publics, qui ont la responsabilité de conduire les politiques publiques, qui ont la responsabilité de gérer et de valoriser le bien public, doivent rendre des comptes, si la mission est terminée ou est à mi-parcours, à ceux qui leur ont donné mandat. Ils doivent leur dire ce qu'on a fait de leurs biens ou de leur mandat. Il faut absolument rendre compte de la mission à nous confiée. S'il n'y a pas de feed back, il n'y a donc pas de transparence et la mission n'est pas accomplie. Donc il y a obligation absolue de rendre compte et de rapporter exactement ce qui a été fait. C'est dire que les pouvoirs publics qui gèrent les biens publics doivent, de temps en temps, rendre compte aux citoyens, parce qu'ils gouvernent à leur place, ils gouvernent par la volonté des citoyens. C'est un principe fondamental qui crée le lien vertical entre les gouvernants et les gouvernés, surtout en régime démocratique qui consacre les libertés, et où les citoyens ont le droit de demander des comptes, où la règle est le contrôle citoyen de l'action publique''.

Quant au principe d'imputabilité, a poursuivi le SG de Transparency International Niger, ''c'est assumer sa gestion du bien public. Ce principe fait allusion à l'impunité zéro. En effet, celui qui a une responsabilité dans la gestion du bien public doit l'assumer jusqu'au bout. Ou il a bien géré et on le récompense, ou il a mal géré et on le punit selon la loi en vigueur''. C'est surtout cet aspect de l'imputabilité, a indiqué Maman Wada, qui pose des problèmes aux gouvernants qui n'arrivent pas toujours, tantôt à récompenser ceux qui ont du mérite, ou tantôt à punir ceux qui n'ont pas de mérite, qui travaillent mal ou qui s'adonnent à des pratiques corruptives. ''S'il n'y a pas le sens de la responsabilité, à partir de ce moment le mécanisme est détraqué, et on ne peut plus gérer correctement ni parler de la bonne gouvernance. Le concept de la responsabilité dans la bonne gouvernance est important. Parce que si on ne punit pas, ceux qui essaient de bien remplir le contrat social, qui essaient de bien conduire la mission qui leur a été confiée vont se décourager et ceux qui pratiquent la corruption vont continuer parce que il n'y a pas de sanction, alors même que les sanctions sont pédagogiques et curatives'', a-t-il ajouté

Selon Maman Wada, Transparency International il y a un certain nombre d'outils de mesure de la bonne gouvernance. Il s'agit de l'indice de la corruption des pays exportateurs, le baromètre de la corruption et le rapport mondial sur la corruption. Le rapport mondial est thématique, le baromètre est un sondage de la population, l'indice de corruption des pays exportateurs, lui, concerne les pays qui ont de quoi exporter, généralement les pays émergeants, et enfin l'indice de la perception de la corruption est un indice composite.

Ce qu'on peut appliquer au Niger, d'après M. Wada, ''c'est l'indice de perception de la corruption (IPC) que nous sortons chaque année, et aussi le baromètre. Le baromètre fait apparaitre, selon l'opinion publique, un certain nombre de services qui sont les plus corrompus au niveau mondial. Par exemple, selon le baromètre, les partis politiques, la Douane, la Police ...etc., font partie des institutions les plus corrompues. Ainsi, en appliquant au Niger l'IPC et le baromètre, on peut se rendre compte aisément si la corruption est élevée ou pas et s'il y a la bonne gouvernance'', a-t-il dit.

Selon l'IPC de Transparency International, la corruption est en train de régresser au Niger jusqu'en 2014, et pour faire partie des pays où la situation est enviable, il faut avoir au moins une note de 5/10 ou 50/100. Certes, a-t-il dit, ''le Niger est 106ème, mais il n'a pas encore 4/10, il a 3,3/10. C'est dire que malgré la tendance, la corruption est endémique au Niger et que la gouvernance n'a pas atteint une qualité significative au point où on peut parler de bonne gouvernance. Deuxièmement, la pratique de l'impunité empêche le principe de l'imputabilité, de redevabilité et de transparence''.

Le SG de Transparency International Niger a ajouté qu'il faut ''des mesures hardies, un courage politique important, et qu'il faut surtout prêcher par l'exemple ; appliquer des réformes de qualité, des mécanismes de gestion pointus, améliorer le cadre juridique pour avoir des textes forts qui criminalisent la corruption, et l'accès à l'information des citoyens, afin qu'il n'y ait pas de zone d'opacité ; il faut une presse inquisitive qui fait des investigations pour rechercher la vérité, et surtout qui diffuse son travail régulièrement afin que le citoyen soit bien informé''.

Transparency International Niger met surtout l'accent sur le contrôle citoyen de l'action publique car a conclu son SG ''tant qu'il n'y a pas de citoyens sensibilisés, formés et conscients qui ont le sens de leurs droits et surtout de leurs devoirs, la corruption aura des beaux jours devant elle. Il revient aux citoyens de s'organiser pour contrôler l'action publique, pour s'impliquer dans les politiques publiques et demander des comptes''.

Wata Nana Fassouma(onep)

 Commentaires