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Lettre ouverte au président de la République : Bazoum Mohamed et ses semblables sont un danger pour le Niger. Vous devez, au nom de l’État et de votre serment coranique, les anéantir sans tarder
Publié le vendredi 4 decembre 2015   |  NigerDiaspora


Le
© Autre presse par DR
Le ministre nigérien des affaires étrangères, Bazoum Mohamed


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Admettez, pour une fois, au cours de votre magistère, que le Niger va à-vau-l’eau et qu’il n’y a plus rien à y attendre que scandales et catastrophes. Le Niger entier est scandalisé, choqué et désespéré, autant par ces actes et propos irresponsables, inconséquents et attentatoires à l’unité du pays,de ceux qui forment votre premier cercle d’obligés que par votre indifférence, votre insouciance, à l’égard des faits et dires d’une gravité extraordinaire qui secouent la vie de la République. Le Syndicat autonome des magistrats du Niger (Saman) n’a pas eu tort de bander les muscles et de vous dire ses quatre vérités. Etes-vous complice des faits et propos de vos collaborateurs pour continuer à demeurer impassible face à ces dérives inqualifiables ?

Comment pouvez-vous, un seul instant, imaginer que vous avez plutôt autre chose dont vous devez vous préoccuper en priorité que la cohésion et l’unité nationales ? Personnellement, je vous tiens responsable de tout ce qui se passe. Je vous tiens responsable de l’immixtion de vos collaborateurs dans les affaires judiciaires au point où certains se croient en mesure de s’interposer entre la justice et des justiciables qu’ils estiment devoir protéger car ils sont militants du PndsTareyya. Je vous tiens responsable de cette fuite continue de devises massives car les coupables s’en sont tirés grâce à votre consentement, et peut-être à une instruction personnelle que vous avez donnée. Autrement, vous auriez sévi si vous avez pu considérer, un seul instant,que ce sont les intérêts de l’État qui ont été remis en cause. Je vous tiens responsable du concassage des partis politiques d’autant plus queBazoum Mohamed, le premier de vos hommes-liges, a déclaré, la semaine dernière, à Jeune Afrique, que ce sont eux qui ont divisé le MnsdNassara en deux. Sur ce point, je suis particulièrement peiné de vous dire que cet aveu vous «déshabille» davantage aux yeux de l’extérieur qui n’a pas oublié que vous avez régulièrement botté en touche en prétendant que vous n’avez rien à voir dans ces affaires internes aux partis de l’opposition.

Je vous tiens également responsable de tous ces scandales financiers qui ont ponctué la vie de la République ces dernières années et dont vous avez parfaitement connaissance mais par rapport auxquelles c’est à peine si vous n’avez pas félicité et encouragé les auteurs à persévérer dans cette voie de prédation des deniers publics. Je vous tiens enfin responsable, entièrement responsable de cette détérioration continue et dangereuse du climat sociopolitique, source de tensions graves et préjudiciables à l’unité nationale des filles et fils du Niger. Bazoum Mohamed, dont j’ai horreur de prononcer le nom, est parti trop loin, s’attaquant ouvertement et frontalement aux fondements de la nation nigérienne en construction en stigmatisant des officiers de l’armée sur des bases ethniques. Ce faisant, il met de l’huile sur un feu qui n’est jamais totalement consumé puisqu’il y a, un peu partout dans ce vaste Niger, de petits imbéciles qui pensent, comme Bazoum, qu’ils peuvent construire le Niger en s’inscrivant dans cette logique à la fois pernicieuse et suicidaire pour tout le monde. En parlant comme il l’a fait, Bazoum Mohamed a parlé comme ces écervelés qui pullulent les réseaux sociaux et qui mettent en danger l’existence-même du Niger en tant que pays de grands brassages ethniques et culturels.Bazoum Mohamed est un danger pour la stabilité du Niger.

Cependant, je peux lui dire qu’il n’est pas encore né, le petit homme, qui va remettre en cause l’unité des filles et des fils de ce pays, encore moins celle de l’armée nigérienne dont la cohésion n’a jamais été entamée, y compris par les manœuvres politiciennes de bas étage comme celles de Bazoum Mohamed. Les propos de votre collabo sont intolérables et vous ne pouvez pas, à moins de vouloir nous plaquer à a figure « l’amère vérité » que l’on sait, comme dirait le Canard Déchaîné, jouer au spectateur engagé. Vous devez sévir, sans désemparer ou alors vos compatriotes tireront aisément la conclusion que Bazoum a agi par procuration. Monsieur le Président, quel Niger êtes-vous en train de construire ( ?) pour ne pas réagir spontanément à cette sortie médiatique de Bazoum Mohamed qui cherche manifestement à mettre le feu au pays ? Vous devez le sacrifier sans tarder. Si vous ne le faites pas, vous laisserez à vos compatriotes un message clair que comprendrait le dernier des moins intelligents. Le choix, pourtant, n’est pas difficile. Je sais que vous ne bougerez pas votre petit doigt pour protéger les fondements du Niger et faire entendre votre courroux à Bazoum Mohamed, qui a osé s’attaquer à ce que nous avons de plus cher.

Je le sais parce que cela s’accommode parfaitement de « GuntunGatari ka ». Mais, c’est un mauvais choix.Le Niger, je l’ai maintes fois dit, a besoin de sérénité, de paix et de quiétude sociale. Il a été construit dans cette logique d’unité de ses filles et de ses fils et cela a toujours été incarné, d’abord par l’État et ceux qui en sont, opportunément, les responsables. Lorsque ce sont les premiers responsables qui jouent l’abominable musique de la désunion et de la désintégration, c’est extrêmement grave et inadmissible. Bazoum Mohamed, comme tous ses semblables, doit répondre de leurs propos inconsidérés devant la Justice. Il ne doit et ne peut y échapper. Tôt ou tard — je partage la conviction du Saman — il fera face à cette Justice qu’il semble mépriser au plus haut point.

Monsieur le Président, vous continuez à dire que tout va bien dans le meilleur des mondes possibles alors que, tous scandales politiques et financiers mis à part, le Niger de votre fin de mandat ressemble à un vaste champ de contestations et de révoltes. Vous rendez-vous compte seulement que les deux axes-phares de votre mandat, la liberté d’expression et de presse, d’une part, et la Justice, d’autre part, sont des échecs cuisants ? Vous rendez-vous compte que ce sont exactement sur ces deux axes que les praticiens du secteur sont les plus critiques, les plus désabusés ? À propos du premier axe nommé, je vous rappelle que c’est en signe de protestation contre les menaces graves qui pèsent sur la profession de journaliste au Niger, que 14 directeurs généraux des médias audiovisuels signataires d’un communiqué de presse, ont vivement condamné les violations répétées par les autorités actuelles du pays de la liberté de la presse et les agressions dont sont victimes certains journalistes sur les lieux de reportage.

Aussi, ont-ils décidé, en guise desoutien au mouvement pour la défense de la liberté de la presse, d’observer un écran noir et un silence radio au sein des télévisions et radios privées le lundi 30 novembre 2015, de 19H45 à 21H30. Ce qui fut fait. Une situation objective qui permet à l’observateur étranger d’apprécier la situation au Niger. Si vous agrafez à ce tableau l’interdiction de manifestation des partis politiques de l’opposition dont les militants sont régulièrement gazés et dispersés, pourchassés et arrêtés, il n’y a plus rien à dire. La Déclaration de la table de la montagne que vous avez été le premier chef d’État africain à signer, le 30 novembre 2011, n’a servi que votre propagande politique. Dans les faits, des journalistes ont été malmenés, arrêtés et parfois séquestrés, au mépris total de la loi, par des agents de police qui savent manifestement à qui s’en prendre. Car, des médias de la Place, connus pourtant pour la violence, l’invective, l’insulte gratuite qui les caractérisent, n’ont jamais été inquiétés par cette Police. La preuve, Bazoum Mohamed est toujours libre, malgré l’extrême gravité des propos qu’il a tenus contre l’unité nationale.

Monsieur le Président, le deuxième axe, la Justice, représente un des plus grands scandales de votre mandat. Tromper le peuple et les partenaires extérieurs en faisant semblant alors que le pays est pillé, les lois sont délibérément violées et que certains de vos obligés endossent ouvertement un discours porté sur l’ethnie, sans avoir à répondre de leurs actes. Les magistrats du Niger, par la voix de leur syndicat, n’ont pas fait dans la dentelle en dénonçant le silence complice et complaisant du président de la République que vous êtes. Mettant en exergue les dérives autoritaires, la volonté d’asseoir une justice aux ordres, les actes attentatoires à l’indépendance de la justice et à la séparation des pouvoirs, avec en toile de fond un ministre de l’Intérieur qui s’érige en patron de la police judiciaire au mépris des dispositions du code de procédure pénale qui font seulement du procureur de la République le chef hiérarchique naturel de la police judiciaire, les magistrats ont dit leur ras- le-bol de cette mise en scène dont ils refusent d’être les dindons de la farce.

Une mise en scène, avec des comédiens de talent comme la Halcia et la Ligne verte – c’est moi qui le précise – dont le travail est d’amuser la galerie. Votre politique, dans ce registre, également, est un cuisant échec. C’est pour le relever que les magistrats ont dégagé toute responsabilité dans « les interpellations massives et arbitraires des hommes politiques, des journalistes et acteurs de la société civile suivies de perquisitions illégales sans aucun respect des règles de procédure faisant des juges les seules autorités habilitées à ordonner la détention des citoyens soupçonnés d’infractions à la loi pénale et d’en apprécier les charges éventuelles à retenir contre eux ». De leurs dénonciations, je retiens aussi celle qui concerne « cet ancien repris de justice notoirement connu de nos services », le gouverneur de Zinder, qui a poussé l’audace jusqu’à s’ériger en un puissant « commandant de cercle » ordonnant à « ses gardes » d’aller nuitamment faire libérer manu militari à la prison civile de Zinder des personnes placées régulièrement sous mandats de dépôt dans l’attente de leur comparution devant l’instance de jugement au motif qu’il s’agit de ses militants qu’il entend protéger. Que dire des « propos du sieur Bazoum mettant à mal la cohésion nationale et l’ordre public » et qui« doivent avoir un traitement judiciaire approprié afin qu’il se convainque définitivement qu’il n’est pas au-dessus des lois de la République ».

Monsieur le Président, il n’y a pas d’autre preuve pour constater la désaffectation totale entre votre pouvoir et les Nigériens. La déclaration des magistrats du Niger vous rappelle en tout état de cause, que contrairement aux discours restrictifs, dangereux et nécessairement passibles de sanction pénale de Bazoum Mohamed et de ses semblables, que vos compatriotes se battront pour préserver le caractère unitaire et indivisible de l’État ; l’harmonie, l’unité et la cohésion des Nigériens en même temps que le maintien de la quiétude et de l’ordre dans la société. Ils sont également très attachés à la démocratie et à la République, par conséquent aux principes de la séparation des pouvoirs, de l’égalité des citoyens devant la loi et de la présomption d’innocence. Votre serment coranique qu’ils vous ont rappelé, comme nous l’avons fait en plusieurs occasions, a servi de socle aux magistrats pour vous édifier, d’une part, sur le fait qu’aucun État au monde ne peut se développer dans le déchirement, l’injustice et l’impunité, quelles que soient par ailleurs ses multiples ressources ; d’autre part, sur les conséquences inéluctables de l’impunité et d’une justice à double vitesse.

Monsieur le Président, je ne vous vois aucune possibilité de gagner une élection, transparente, crédible, juste et honnête.

Mallami Boucar

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