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La Chine et l’Afrique planifient leur vision stratégique pour la coopération gagnant-gagnant
Publié le dimanche 6 decembre 2015   |  Xinhua


Sommet
© Autre presse par DR
Sommet Chine-Afrique


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JOHANNESBURG -- Le président chinois Xi Jinping et les dirigeants africains ont conclu un sommet historique samedi à Johannesburg (Afrique du Sud) avec un consensus unanime concernant l'amélioration des relations sino-africaines, soutenue par une feuille de route visant à renforcer davantage la coopération mutuellement bénéfique et le développement commun.

Selon des officiels et des observateurs de la région, le sommet des dirigeants a non seulement fait entrer la deuxième plus grande économie et le "continent le plus prometteur" du monde dans une nouvelle ère de développement commun, mais a une fois de plus démontré l'amitié fraternelle et le partenariat sincère qui existent entre la Chine et l'Afrique.

UNE AMELIORATION, CINQ PILIERS, DIX PLANS

Dans ses observations finales du 2e sommet du Forum sur la coopération sino-africaine (FCSA), M. Xi a annoncé avoir atteint, avec les dizaines de dirigeants africains participant au sommet, un accord unanime visant à améliorer la relation Chine-Afrique en un partenariat de coopération stratégique globale.

Cette amélioration, proposée par le président Xi vendredi dans son discours prononcé à la cérémonie d'ouverture du sommet, survient neuf ans après que la Chine et les pays africains ont décidé lors du 1er sommet du FCSA à Beijing d'établir un nouveau type de partenariat stratégique sino-africain caractérisé par une égalité politique et une confiance mutuelle, une coopération gagnant-gagnant et des échanges culturels.

En soutien du progrès historique, les dirigeants africains ont appuyé l'appel de M. Xi à renforcer les cinq "grands piliers" que sont l'égalité politique et la confiance mutuelle, la coopération gagnant-gagnant, les échanges culturels mutuellement enrichissants, l'assistance mutuelle en matière de sécurité, ainsi que la coordination et la solidarité en matière d'affaires internationales.

Afin d'arriver à cette amélioration, les deux parties ont convenu de mettre en oeuvre dix plans de coopération majeurs dans les trois années à venir dans les domaines de l'industrialisation, de la modernisation agricole, de la construction d'infrastructures, des services financiers, du développement vert, de la facilitation du commerce et des investissements, de la réduction de la pauvreté, de la santé publique, des échanges entre les peuples, ainsi que de la paix et de la sécurité.

Ces plans se concentreront sur les pays africains -- confrontés à un sous-développement des infrastructures, à la pénurie de talents et à un manque de financement -- pour leur permettre d'accélérer l'industrialisation et la modernisation de l'agriculture, et de parvenir à un développement indépendant et durable.

Concernant la pénurie de talents, M. Xi a annoncé que la Chine établira des centres régionaux de formation professionnelle et plusieurs universités dédiées au renforcement des capacités pour l'Afrique, formera 200.000 techniciens des pays africains, et fournira au continent 40.000 opportunités de formation en Chine.

Parallèlement, la Chine va offrir aux étudiants africains 2.000 opportunités d'éducation et 30.000 bourses gouvernementales, a précisé M. Xi, ajoutant que la Chine invitera chaque année 200 chercheurs africains à visiter la Chine, 500 jeunes Africains à étudier en Chine et qu'elle formera 1.000 professionnels des médias venant d'Afrique.

Parmi bien d'autres mesures, la Chine va également annuler les dettes dans le cadre des prêts gouvernementaux bilatéraux à taux d'intérêt zéro aux pays africains les moins développés à la fin de l'année 2015, et lancer 200 projets "Happy Life" et des programmes spéciaux se concentrant sur l'amélioration des conditions des femmes et des enfants, a fait savoir le président chinois.

Les dix plans "ont identifié les secteurs où l'Afrique est intéressée et qui sont présents dans notre agenda 2063", a relevé Nkosazana Dlamini-Zuma, présidente de la Commission de l'Union africaine (UA), qui est membre du FCSA, de même que la Chine ainsi que 50 pays africains ayant établi des liens diplomatiques avec celle-ci.

"Il s'agit des secteurs où nous allons coopérer et élever cette relation vers de nouveaux sommets", a-t-elle confié samedi dans une interview avec Xinhua, ajoutant que la coopération avec la Chine permettra à l'Afrique de mettre en oeuvre le projet de trois réseaux qui comprend des autoroutes, des chemins de fer et l'aviation.

Le ministre zimbabwéen de l'Industrie et du Commerce, Mike C. Bimha, a indiqué à Xinhua que les propositions de M. Xi sont "les meilleures qu'un chef d'Etat puisse proposer et les meilleures jamais avancées au FCSA".

DE BONS AMIS, DE BONS PARTENAIRES, DE BONS FRERES

Avec pour thème "La Chine et l'Afrique avancent ensemble : la coopération gagnant-gagnant pour un développement commun", le sommet a adopté une déclaration et un plan d'action 2016-2018 lors d'une session plénière, avant que le président sud-africain Jacob Zuma, qui co-présidait le sommet avec le président Xi, ne déclare la fin de ce rendez-vous de deux jours.

Ce sommet, que M. Xi a décrit comme une "conférence historique" et un "succès total", a tracé la voie de la coopération gagnant-gagnant sino-africaine, et a également été largement qualifié de représentation de l'amitié fraternelle de la Chine avec ses partenaires africains ainsi que de son engagement au développement commun.

Dans le cadre des relations sino-africaines, "nous adhérons aux principes de sincérité, de résultats tangibles, d'affinité et de bonne foi, et nous défendons les valeurs de l'amitié, de la justice et des intérêts communs", a déclaré M. Xi dans son discours d'ouverture.

Ces principes sont également ancrés dans le document "La politique de la Chine à l'égard de l'Afrique", le second du genre depuis 2006, qui a été publié lors du sommet.

"La Chine et l'Afrique sont depuis toujours liées par une communauté de destin. Depuis plus d'un demi-siècle, en dépit des aléas de la situation internationale, elles demeurent de bons amis dévoués, de bons partenaires solidaires et de bons frères loyaux", stipule le document.

Faisant preuve de l'engagement de Beijing à ces principes, le président chinois a rencontré plus de 40 dirigeants africains séparément ou en groupes en marge du sommet, discutant des relations entre la Chine et leurs pays respectifs et d'autres questions d'intérêt commun.

Parallèlement, afin d'assurer la bonne exécution de ces dix plans de coopération majeurs, M. Xi a annoncé que la Chine allait offrir un soutien financier de 60 milliards de dollars, comprenant 5 milliards de dollars de prêts à taux zéro, 35 milliards de dollars de prêts à taux préférentiels, 5 milliards de dollars pour le Fonds de développement sino-africain et pour le Prêt spécial pour le développement des PME africaines chacun, ainsi qu'un Fonds sino-africain de coopération en capacité de production avec un capital initial de 10 milliards de dollars.

D'autre part, M. Xi a souligné lors d'un forum d'affaires que son pays "est prêt à partager, sans aucune réserve, les technologies appliquées avancées avec l'Afrique", et à aider à renforcer "la dynamique interne africaine pour le développement économique". Il a ajouté que la coopération économique sino-africaine est ouverte, incluant des entreprises d'autres pays sur la base du bénéfice mutuel.

Dans un témoignage sensible à l'engagement tous azimuts de la Chine avec l'Afrique, la Première dame chinoise Peng Liyuan, qui est l'ambassadrice de l'Organisation mondiale de la santé contre la tuberculose et le VIH/SIDA, a participé à une activité anti-SIDA samedi et a réitéré l'engagement de la Chine dans le soutien des programmes médicaux et de santé en Afrique.

Les séries de déclarations et mesures prises lors du sommet sont "très encourageantes" et indiquent que la Chine est vraiment sincère et très sérieuse concernant ses relations avec l'Afrique, a déclaré le ministre zimbabwéen de l'Industrie et du Commerce M. Bimha.

Pour Tlohang Sekhamane, ministre des Affaires étrangères du Lesotho, "il est clair que la Chine souhaite être un partenaire qui veut coopérer avec l'Afrique, et qu'elle cherche des opportunités de réelle coopération gagnant-gagnant plutôt que de chercher une situation de domination".

DES ACCUSATIONS DE COLONISATION DENUEES DE TOUT FONDEMENT

Saluant l'engagement inébranlable de la Chine et de nouvelles mesures sur l'avancement de son interaction avec leur continent, les dirigeants africains et les observateurs se sont tous déclarés unanimes contre l'allégation faisant état d'une colonisation chinoise de l'Afrique.

Dans son discours d'ouverture de vendredi, le président Xi a affirmé que son pays considère fermement que "l'Afrique appartient aux peuples africains" et que "les affaires africaines doivent être déterminées par les peuples africains".

Dans le même ordre d'idée, Mme Dlamini-Zuma a indiqué que "l'Afrique appartient aux Africains et il faut nous permettre de décider de notre propre voie de développement".

Adji Ayassor, ministre d'Etat togolais pour l'Economie, les Finances et la Planification du développement, a déclaré que le discours du président chinois a fait ressortir "la vérité sur la coopération entre la Chine et l'Afrique". "Nous croyons que cela est la meilleure façon de développer l'Afrique [...] Elle (la Chine) prend un véritable chemin pour le développement de l'Afrique et c'est une véritable coopération", a indiqué M. Ayassor.

Les remarques de M. Ayassor ont été partagées par le président zimbabwéen Robert Mugabe, dont le pays assume la présidence tournante de l'UA. Tout en remerciant la Chine pour son soutien inconditionnel envers l'Afrique, M. Mugabe a mis en cause les mesures prises par l'Occident qui ont ralenti les progrès sur le deuxième plus grand continent du monde.

"Les Chinois n'ont jamais été nos colonisateurs, et bien que certains détracteurs prétendent que notre coopération avec Beijing est purement commerciale, la réalité sur le terrain contredit cette vision déformée", a déclaré M. Mugabe.

Le président kenyan, Uhuru Kenyatta, a également dénoncé les nombreuses insinuations qui clament que les intentions de la Chine en Afrique pourraient être similaires à celles des colonialistes. "La perception que la Chine est un nouveau colonisateur est une déformation complète des activités de Beijing ici en Afrique", a-t-il fait remarquer.

"Les accomplissements mutuellement avantageux sont la base de la coopération sino-africaine [...] Je ne pense pas qu'un partenaire qui nous aide à lutter contre la pauvreté et d'autres problèmes de développement puisse être appelé un colonisateur", a-t-il poursuivi.

La Chine est en train de faire ce que les colonialistes ont échoué à faire dans le passé : aider l'Afrique à sortir de la pauvreté, a souligné le président Kenyatta, "La Chine est prête à nous aider à nous développer et à atteindre nos objectifs socio-économiques sans nous imposer sa volonté. C'est l'aspect remarquable de notre coopération avec la Chine".

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