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Chefferie traditionnelle : Les ‘’réactionnaires’’ d’hier deviennent fréquentables aujourd’hui
Publié le samedi 12 decembre 2015   |  Nigerdiaspora


Musée
© Autre presse par dr
Musée régional de Dosso : Vernissage de l`exposition sur la chefferie traditionnelle


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Samedi 6 décembre dernier, le stade municipal de Niamey a abrité une manifestation populaire convoquée par des chefs de quartiers, pour soit disant remercier le président de la République pour ses réalisations entrant dans le cadre de la modernisation de la capitale. Cherchant à dissiper l’objectif inavoué caché derrière leur appel à mobilisation, le chef de quartier, qui a expliqué le pourquoi de leur initiative, a laissé clairement entendre qu’elle n’a rien de politique. Ce qui était totalement faux.


L’opinion a constaté qu’il s’agit bel et bien d’une manifestation politique convoquée souterrainement par le PNDS Tarayya par l’entremise du ministre de la Défense nationale Karidjo Mamadou. La preuve, le jour J, outre le ministre Karidjo qui avait pris la parole pour haranguer la foule drapée des couleurs du PNDS, il y avait un parterre de personnalités du régime au nombre desquelles la première dame Malika Issoufou, pour magnifier le premier mandat du président Issoufou et promettre à ce dernier un passage dès le premier tour par le nouveau slogan ‘’Kouli Gouda’’ (un coup K.O) qui était scandé par les manifestants. Devant ce constat, personne ne pourra soutenir que la manifestation était apolitique. Mais là n’est pas le véritable problème.

Ce qui est inadmissible, c’est l’implication active des chefs de quartiers dans l’activité, alors qu’ils avaient un devoir de neutralité dans le jeu politique de par les textes. Comment des chefs de quartiers peuvent-ils accepter de se laisser entraîner sur ce terrain même à coup de billets de banque ? C’est une grave violation de la loi passible de sanctions, mais comme c’est le PNDS qui en est l’artisan, ils ne risquent rien, parce que c’est le parti au pouvoir et mieux encore, la manifestation, qui a revêtu des allures de campagne électorale, visait à montrer que l’électorat de Niamey est acquis à la cause du candidat Issoufou Mahamadou en 2016. Les chefs de quartiers, qui sont placés, à quelques nuances près, dans la même loge que la chefferie traditionnelle, font ainsi leur entrée à visage dé- couvert dans l’arène politique.

Du coup, il est loisible de déduire que c’est toute la chefferie traditionnelle qui est invitée dans l’arène politique par le PNDS, en vue d’assurer un deuxième mandat au président Issoufou. Au demeurant, le discours tenu par le président des chefs traditionnels du Niger devant le président Issoufou Mahamadou, à qui lesdits chefs ont rendu une visite de courtoisie à l’issue de leur rencontre annuelle organisée il y a de cela quelques jours à Niamey, était truffé de sous-entendus troublants. Ils avaient tenu à apporter un soutien à peine voilé au chef de l’Etat pour, disentils, les innombrables réalisations qu’il a exécutées au profit du monde rural. On dit que le pouvoir change et cela se confirme aujourd’hui avec le PNDS, qui était foncièrement hostile à la chefferie traditionnelle, qu’elle percevait comme une force rétrograde à la solde exclusive du pouvoir en place, durant tout le temps qu’il était à l’opposition. L’hostilité du parti du président Issoufou aux gardiens (CNS) de 1991, qui consacra le retour de notre pays sur la voie démocratique. En juin des valeurs traditionnelles remontait à la veille de la Conférence nationale souverain 1991 déjà, plus précisément le 28 juin, accusait la chefferie traditionnelle «d’ordre réactionnaire» qui «a plongé notre société dans l’immobilisme et facilité l’entreprise coloniale», à travers une déclaration/réquisitoire d’une rare virulence. Le parti rose caricaturait les chefs traditionnels en les traitant de ‘’collaborateurs’’ du colonisateur animés par le seul souci de «toucher les dividendes de la collaboration, de la trahison et de la honte plutôt que d’engager la lutte en vue de sauvegarder l’indépendance, l’honneur et la dignité de leur peuple».

«Cette collaboration, qui est sur le plan de la dignité, pire qu’une fuite en avant devant l’ennemi, s’est renforcée tout au long des soixante années qu’a duré la nuit coloniale, soixante années pendant lesquelles les chefs traditionnels tiraient leur prestige du zèle, de l’habilité et de la cruauté avec lesquels ils imposaient aux paysans les cultures de rente demandée par la métropole, collectaient les impôts au profit de l’administration coloniale, soumettaient le peuple au travail obligatoire et au système de réquisition», pouvait-on lire dans la déclaration. Faisant siens une qualification attribuée aux chefs traditionnels par un gouverneur de l’époque (le Gé- néra Delavignette en l’occurrence), Issoufou et ses camarades les avaient alors traités de «chefs de paille qui jouent le rôle qui serait assigné…dans certains grands magasins à un employé aux réclamations des clients grincheux. A chaque exigence administrative : impôt, prestations recrutement, culture nouvelle mise juin, accusait la chefferie traditionnelle «d’ordre réactionnaire» qui «a plongé notre société dans l’immobilisme et facilité l’entreprise coloniale», à travers une déclaration/réquisitoire d’une rare virulence. Le parti rose caricaturait les chefs traditionnels en les traitant de ‘’collaborateurs’’ du colonisateur animés par le seul souci de «toucher les dividendes de la collaboration, de la trahison et de la honte plutôt que d’engager la lutte en vue de sauvegarder l’indépendance, l’honneur et la dignité de leur peuple». «Cette collaboration, qui est sur le plan de la dignité, pire qu’une fuite en avant devant l’ennemi, s’est renforcée tout au long des soixante années qu’a duré la nuit coloniale, soixante années pendant lesquelles les chefs traditionnels tiraient leur prestige du zèle, de l’habilité et de la cruauté avec lesquels ils imposaient aux paysans les cultures de rente demandée par la métropole, collectaient les impôts au profit de l’administration coloniale, soumettaient le peuple au travail obligatoire et au système de réquisition», pouvait-on lire dans la déclaration.


Faisant siens une qualification attribuée aux chefs traditionnels par un gouverneur de l’époque (le Général Delavignette en l’occurrence), Issoufou et ses camarades les avaient alors traités de «chefs de paille qui jouent le rôle qui serait assigné…dans certains grands magasins à un employé aux réclamations des clients grincheux. A chaque exigence administrative : impôt, prestations recrutement, culture nouvelle misejuin, accusait la chefferie traditionnelle «d’ordre réactionnaire» qui «a plongé notre société dans l’immobilisme et facilité l’entreprise coloniale», à travers une déclaration/réquisitoire d’une rare virulence. Le parti rose caricaturait les chefs traditionnels en les traitant de ‘’collaborateurs’’ du colonisateur animés par le seul souci de «toucher les dividendes de la collaboration, de la trahison et de la honte plutôt que d’engager la lutte en vue de sauvegarder l’indépendance, l’honneur et la dignité de leur peuple».


«Cette collaboration, qui est sur le plan de la dignité, pire qu’une fuite en avant devant l’ennemi, s’est renforcée tout au long des soixante années qu’a duré la nuit coloniale, soixante années pendant lesquelles les chefs traditionnels tiraient leur prestige du zèle, de l’habilité et de la cruauté avec lesquels ils imposaient aux paysans les cultures de rente demandée par la métropole, collectaient les impôts au profit de l’administration coloniale, soumettaient le peuple au travail obligatoire et au systè- me de réquisition», pouvait-on lire dans la déclaration. Faisant siens une qualification attribuée aux chefs traditionnels par un gouverneur de l’époque (le Gé- néra Delavignette en l’occurrence), Issoufou et ses camarades les avaient alors traités de «chefs de paille qui jouent le rôle qui serait assigné…dans certains grands magasins à un employé aux réclamations des clients grincheux. A chaque exigence administrative : impôt, prestations recrutement, culture nouvelle mise à l’essai, le chef de paille est dé- légué…».


Cette perception négative de la chefferie traditionnelle les socialistes nigériens n’a pas changé même après l’indépendance du pays et jusqu’à ce qu’ils accèdent d’ailleurs au pouvoir comme l’atteste ce passage de leur fameuse dé- claration du 28 juin 1991 : «Aujourd’hui encore, certains chefs oubliant que notre peuple sait, par expérience, qu’ils ne sont que des pharisiens et non des dépositaires tutélaires de ses valeurs et vertus, continuent –malgré les appels répé- tés à la neutralité des forces démocratiques- à être les agitateurs et les propagandistes d’un parti, le MNSD Nassara, décrié et vomis par l’ensemble de la nation. Ce faisant, ils s’opposent une nouvelle fois aux aspirations légitimes de notre peuple au bien-être et à la liberté. Pour justifier leur alignement inconditionnel derrière le MNSD Nassara, ils s’appuient sur l’argument selon lequel ils sont des citoyens comme les autres. ‘’Or, il est évident qu’avant de devenir des citoyens comme les autres, ils doivent renoncer d’abord, au privilège qui leur est jusqu’ici reconnu, d’occuper des fonctions hé- réditaires sans aucune référence au mérite’’».


En d’autres termes, ils doivent renoncer à leurs trônes et accepter la suppression pure et simple de la chefferie traditionnelle. Aujourd’hui au pouvoir, les mêmes dirigeants du PNDS reconnaissent enfin l’importance de la chefferie traditionnelle en tant que collaborateur précieux du pouvoir, et la mettent aux petits soins dans l’espoir de la voir se ranger de leur côté pour la mobilisation des électeurs en prélude aux élections générales de 2016. Un autre pan de leurs traits de caractè- re vient ainsi d’être dévoilé : leur versatilité.


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