Dosso - Après Niamey en 2012, Zinder en 2013, Tahoua en 2014, c’est au tour de Dosso d’abriter le 4ème forum de l’Association des Chefs Traditionnels du Niger (ACTN) en partenariat avec le Fonds des Nations Unies pour l’Enfance (UNFPA).La cérémonie de ce forum, ouvert vendredi dernier par le gouverneur de la Région de Dosso M. Abdoulaye Issa, a été rehaussée par la présence des autorités administratives, des cadres régionaux, de la Représentante Résidente de l’UNFPA au Niger et de nombreux invités de marque. Dans l’allocution qu’il a prononcée à cette circonstance, le gouverneur de Dosso s’est longuement appesanti sur la situation démographique au Niger. Le dernier recensement de la population, a indiqué M. Abdoulaye Issa, montre que le taux moyen annuel de croissance de la population est passé d 3,3 % à 3,9 %. La population nigérienne, a notifié le gouverneur de Dosso, doublera en moins de 20 ans. Il est normal dans ces conditions, a-t-il dit, que l’évolution du PIB par habitant soit plus lente chez nous que dans les pays qui ont créé les conditions de leur transition démographique.Le gouvernement, a souligné M. Abdoulaye Issa, doit prendre toutes les dispositions pour créer les conditions de la transition démographique. « Des pays musulmans y sont parvenus, pourquoi pas le Niger ? », s’est-il interrogé, ajoutant qu’il est convaincu que quand les chefs traditionnels parlent de la planification familiale et de la lutte contre le mariage précoce, cela peut paraître comme une révolution.Le président de l’ACTN, l’honorable Maîdanda Saidou Djermakoye a pour sa part indiqué que le partenariat entre l’ACTN et l’UNFPA se justifie surtout dans le contexte du Niger où malgré le progrès enregistré avec l’appui de l’UNFPA et les autres partenaires, le taux des mariages des filles avant l’âge de 18 ans dépasse 78 % , la prévalence de la contraception moderne est très faible (12 % seulement) et le taux de mortalité maternelle tourne autour de 535 décès pour 100.000 naissances vivantes, citant l’enquête démographique et de santé réalisée en 2012. La question de population et développement a souligné le président de l’ACTN, constitue un défi pour le Niger qu’il faut « relever à tout prix ».La représentante de l’UNFPA au Niger Mme Monique Clescar a pour sa part loué ce partenariat entre son institution et l’ACTN, un partenariat qui, a-t-elle indiqué, constitue une chance pour le Niger, la garantie de la plus large et de la plus efficace des mobilisations sociales autour des questions sensibles de population, de santé sexuelle et reproductive des couches vulnérables que sont les femmes et les jeunes.Mme Monique Clescar a rassuré les chefs traditionnels que l’UNFPA continuera à renforcer leurs capacités et appuyer leurs actions sur le terrain pour relever les défis des objectifs du développement durable que la communauté internationale, le Niger compris, s’est engagée à atteindre d’ici 2030 et envisager un espoir pour la vision du Niger au-delà de 2035.La fin des travaux du présent forum intervenu le samedi a été sanctionné par un engagement des chefs traditionnels dit « engagement de Dosso » et une série de recommandations et résolutions.Par rapport à cet engagement, les chefs traditionnels du Niger s’engagent à mener une bataille inlassable pour que la disponibilité des médicaments ainsi que leur distribution au niveau des communautés soit une réalité.En ce qui concerne les recommandations, les chefs traditionnels du Niger, soucieux de l’amélioration du bien être de la population nigérienne, recommandent au gouvernement d’affecter des agents qualifiés au niveau de toutes les cases de santé, de décentraliser les postes budgétaires par région, d’élargir la fourchette de la gratuité à la subvention des accouchements assistés et la prise en charge des complications obstétricales ainsi que d’augmenter les ressources en faveur de la santé et de l’éducation.
MA/DMM/ANP/
