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Niger élections 2016 : le coup de force en marche
Publié le vendredi 25 decembre 2015   |  Le Monde d’Aujourd’hui


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© AFP par SEYLLOU
Un bureau de vote à Niamey


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Le pouvoir du président Issoufou à beau dire qu’il est contre des élections tropicalisées, personne ne le croit. A l’épreuve des faits, tous les jours, il pose des actes qui sont en déphasage avec le discours qu’il tient et qui, on l’aura compris, sont plus pour imposer ses volontés et ses choix. Comment ne devait-il pas avoir peur de ce qui lui arrive et arrive au pays, quand l’érosion de sa MRN, chaque jour, ne fait que prendre des proportions inquiétantes et quand, tous les jours encore, les colères se prononcent et que la situation conflictuelle s’aggrave entre fils d’un même pays.
Le Guri peut-il avoir choisi de gouverner pour autre que pour l’entente, la cohésion et le mieux-être des Nigériens ? Ce jusqu’au-boutisme qui frise le je-m’en-foutisme quand les camarades jouent au kamikaze et au laisse-guidon, il y a de réels motifs pour s’inquiéter pour un pays que le régime aura réussi à maintenir durant tout son mandat comme le dernier du monde avec le palmarès célèbre de 188ème sur 188 pays classés. Comment veut-il croit ainsi qu’il a travaillé pour sortir le Niger de la misère et de la faim et que on bilan serait sans précédent, ainsi qu’il se flatte lui-même dans son discours du 18 décembre.

Les démocrates ne croient pas au cinéma que le gouvernement de Brigi Raffini joue et notamment lorsqu’acculé par des délais constitutionnels, derechef, il décide que son fichier est le meilleur de la terre, pour organiser une cérémonie bouffonne par laquelle il dit le remettre officiellement. Comment peut-on remettre le produit d’un travail qui n’est pas fini et pour lequel, selon les convenances établies, on ne peut le mettre en œuvre que lorsqu’il aura requis le consensus large possible ? Le Niger serait-il isolé quelque part sur une planète invisible, pour marcher à contre-courant de l’histoire ? On organise des élections pour tous les Nigériens non pour un pouvoir ou une catégorie de Nigériens. Il est certain que le Guri, en adoptant cette démarche cavalière, ne pourra jamais triompher sur le peuple, ad vitam aeternam. En cherchant à se faire élire « tropicalement », le président Issoufou, poussé par ses thuriféraires impénitents, préparent des jours douloureux pour le Niger et pour sa démocratie. L’on sait qu’au Ghana, en Côte d’Ivoire, au Benin et au Togo, l’affichage est actuellement en cours et que cette semaine, le CFEB devait même aller en mission dans ces pays, pour voir les conditions dans lesquelles ce processus édicté par les textes se passe. Comment, le sachant mieux qu’un autre, le CFEB, ose organiser une remise officielle d’un travail qu’il n’a pas achevé ? Comment aussi, dans ces conditions d’une radicalité soupçonnable, ne pas croire que ce CFEB est à la solde du pouvoir du président Issoufou ? A une marche du FPR, section Europe le 18 décembre dernier, jour de la fête nationale de l’indépendance – tout un symbole – qui a conduit au siège de l’Union Européenne, où des Nigériens en colère ont scandé des slogans hostiles au régime de Niamey, c’est les colères du Niger profond qui ont été portées à la connaissance de l’Europe et du monde. Si Hollande pouvait continuer à se complaire dans ce mutisme complice qui ne sied pas à sa stature de socialiste convaincu, non tropical comme l’ami ; président d’un partenaire historique qui ne peut se morfondre dans des considérations personnelles pour occulter les raisons d’Etat, le monde entier, pourra entendre la situation réelle d’un pays qui vit le malaise depuis trois ans, et demain, l’histoire et les Nigériens, jugeront un homme et son ami. Pour l’image de la France qui doit être cohérente avec celle des autres nations éprises de paix, avec celle des Etats-Unis qui ne jugent que des principes non un individu car celui-ci n’est pas indispensable, il faut espérer que cette France de Chirac, de Mitterrand, de De Gaule, cette France des Droits de l’homme, pourra se départir du clivages idéologiques insensés quand le drame du sort de tout un peuple est en jeu et dans un environnement déjà difficile, pour donner corps à une volonté en début de mandat de « dé frança afriquer » les relations de la France avec l’Afrique. Le Niger, à la vérité, est dans l’errance politique, vivant des heures d’incertitudes et l’on ne peut comprendre que face au pourrissement, les démocrates du Niger, et les partenaires du pays, puissent continuer à se taire. Personne ne doit cautionner ce coup de force qui est en cours et qui ne peut rien présager de bon pour le pays. Issoufou pourra-t-il supporter sans craquer encore cinq autres années de contestations et de turbulences alors qu’aujourd’hui déjà, des nerfs commencent à craquer ? S’il croit qu’il peut se maintenir par la force, il doit comprendre qu’il ne peut gouverner un peuple qui ne veut plus de sa gestion émaillée ainsi que le rappelle la diaspora FPR d’Europe, par la corruption, le vol, l’injustice, la mise à mal de la démocratie, le détournement des deniers publics et la division des Nigériens.

Mais l’on sait que les motivations profondes de cette démarche à tout le moins suicidaire, ne sont commandées que par la peur de répondre demain, face au peuple et à l’histoire à tant de fautes et d’injustices. Pour avoir choisi de gouverner pour faire le mal à certains Nigériens, le Guri comprend qu’il n’impose que la vendetta dans le pays craignant que quand il sera chassé du pouvoir – ce qui est fort probable quand partout les Nigériens en ont ras-le-bol – pour des faites avérés, fondés et justifiés, il comparaitra devant le tribunal de l’histoire. Cette donne fait peur aux nouveaux milliardaires sortis du néant du socialisme hier humble, aujourd’hui subitement arrogant et insolent.

Le pays va mal, très mal même faut-il insister et c’est pourquoi le FPR de l’Europe avertit : « C’est maintenant qu’il faut agir », car le peuple du Niger ne peut comprendre le silence de la communauté internationale. Ce drame qui se joue sous les tropiques par les mains insouciantes de socialistes comploteurs, doit interpeller alors qu’il est temps. Peut-être peut-on comprendre la tristesse d’un premier ministre qui, sortant d’une remise officielle contestée de fichier controversé qui n’est qu’une mascarade et une mise en scène inutile, exprime ses craintes en appelant l’opposition de laquelle tout son clan s’est moqué, pour l’appeler à revenir pour avaler leur salade de mauvais goût. On est grand ou on ne l’est pas, et alors là jamais ! Quand on joue pour un pays, pour un peuple, on laisse des marques, non des blessures.

Le Guri doit revenir les pieds sur terre. Jusque dans les villages, les Nigériens sont dégoûtés par les agissements à la limite infantilisants de gouvernants qui ont refusé de grandir pour s’élever à la hauteur des responsabilités auxquelles l’Etat les a soumis.

D’ailleurs, l’arrestation arbitraire d’opposants qui n’auront eu de faute que d’avoir exprimé des opinions, témoigne de ce que nous sommes dans une démocratie mourante où l’arbitraire prend place. La démocratie bananière que les socialistes nigériens veulent imposer ne peut passer car pour restaurer la démocratie, les Nigériens aurons consenti d’énormes sacrifices et c’est pour cela qu’ils ne peuvent se fier aux propos du président de la République qui voudrait qu’on lui fasse confiance parce qu’il aurait un passé exemplaire de démocrate. Soit. Mais quand sous son règne, jamais les opposants et les journalistes n’ont connu autant de d’arrestations, d’incarcérations et de garde à vue, il est impossible d’écouter ce discours flatteur. Il est tout simplement triste d’entendre que le journaliste Ibrahim Hamidou et l’homme politique Doudou Rahama, passent de longs jours à la police judiciaire pour avoir simplement, et dans un contexte qui se prétend démocratique, apprécié les contours on ne peut plus douteux d’un coup d’Etat alors même que le vrai coup de force, se déroule aujourd’hui, sous nos yeux, mené par une camarilla rose, décidée à ne pas quitter le pouvoir même s’ils devaient pour cela violenter les lois et les principes de traditions électorales dans le pays. C’est donc un coup d’Etat qui cache un autre, plus vrai. Doudou Rahama et Ibrahim Hamidou n’ont rien dit de plus grave que Bazoum n’aura pas dit sur l’armée à qui il porte un coup préjudiciable à sa cohésion. Mais qua-t-on fait à Bazoum ? Rien. Lui est du bon côté. Il peut tout se permettre. Nous sommes dans quel pays ?

Ce comportement du gouvernement du président Issoufou ne l’honore pas car il trahit son passé qui lui donne des fiertés confuses. C’est triste, ce qui arrive à ce pays.
Wale

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