Accueil    MonKiosk.com    Sports    Business    News    Femmes    Pratique    Le Mali    Publicité
NEWS
Comment

Accueil
News
Politique
Article





  Sondage


 Nous suivre

Nos réseaux sociaux



 Autres articles



Comment

Politique

Lettre ouverte au président de la République : À quand la fin de l’injustice et de la primauté de la force sur le droit au Niger ?
Publié le mardi 26 janvier 2016   |  Le Monde d'Aujourd'hui




 Vos outils




C’est dommage pour le Niger mais c’est comme ça : vous êtes en train de violer la loi électorale et cela fait, bien évidemment désordre dans un pays où, avant vous, aucun président la République n’a été pris en défaut dans le respect des lois et règlements, la parenthèse Tazartché mise à part. Vous êtes en train de violer la loi, délibérément, et notre devoir est de le dire. Je suis évidemment scandalisé de constater que dans mon pays, le premier à violer la loi qu’il a fait voter par l’Assemblée nationale et qu’il a promulguée, c’est le président de la République en personne.
Mais je suis surtout navré de découvrir que l’opinion internationale, parfaitement informée aujourd’hui, ait mis tant de temps à comprendre ce que vous faites dans votre pays. J’ai écouté l’émission Afrique presse de Assane Diop, sur Radio France internationale (Rfi) et j’ai compris que cela a pris du temps mais tout se sait à présent. J’ai même appris des choses que vos compatriotes, stricts par rapport à certains principes, seraient intéressés de savoir. Vos compatriotes, selon toute vraisemblance, en tout cas, à entendre ce que les invités de Assane Diop ont révélé, ne savent pas grand-chose de leur président, de ses fréquentations, de ses passions, bref ils ignorent beaucoup de choses qu’il serait intéressant pour eux de savoir avant le 21 février. Personnellement, je donnerais cher pour décortiquer certains propos sibyllins pour y découvrir la réalité poignante qui s’y cache. Je prends toutefois mon mal en patience, car bientôt, ce sera la campagne électorale et vos adversaires, j’en suis persuadé, ne manqueront pas de lever le coin du voile qui couvre ces propos sibyllins dont on imagine aisément la gravité. Le respect que j’ai pour votre fonction ne m’autorise pas à répéter, ici, les propos entendus au cours de l’émission Afrique presse de ce samedi 16 janvier 2016. Mais je dois dire que j’ai été bouleversé par la cruauté des révélations et les Nigériens, je veux parler précisément de ceux que vous tentez tant de séduire à la veille de cette campagne que vous avez déjà entamée, avant tous les autres comme en 2010, en seraient sans doute choqués. Si j’étais l’opposition politique, je paierai cher pour que tous les Nigériens, des villes comme des campagnes, le sachent et le comprennent. Je paierai ce qu’il faut pour que ces révélations soient traduitesdans toutes les langues nationales du Niger afin que vos compatriotes sachent ce qu’ils doivent savoir et qu’ils ne savent pas encore. Comme on dit, tout finit par se savoir.

Monsieur le Président, à quand la fin de l’injustice et de la primauté de la force sur le droit au Niger ? Je vous la pose en sachant que beaucoup d’autres compatriotes voudraient bien vous la poser ? Non seulement vous faites dans l’injustice, mais vous êtes le premier à violer les lois et règlements que vous vous êtes solennellement engagé, la main sur le Saint Coran, à respecter et à faire respecter. C’est vraiment dommage pour le Niger et les Nigériens. La semaine, j’ai vu, comme tant de vos compatriotes, que vous avez profité d’une cérémonie de lancement de la reprise de la route Mayayi-tchadoua pour faire de la campagne électorale, sur fond de propagandes et de propositions que je me garderai de qualifier d’indécentes. Ce que je voudrais relever, c’est la violation de la loi dont vous vous rendez coupable, vous le président de la République, qui a le devoir sacré de donner l’exemple. Lorsque le président de la République est le premier à violer la loi, que reste-t-il de l’État ? Existe-t-il vraiment ? S’il existe, c’est que nous en ignorons encore le sens et vous devez l’enseigner à vos compatriotes afin que nul n’en ignore la véritable signification. Je présume, par anticipation, que l’État ne veut point dire s’accaparer des ressources publiques, quitte à les chercher par emprunts massifs, pour museler le peuple afin de continuer à gérer le pays comme sa boutique. Je pense également que l’État ne veut pas dire la primauté de la force sur le droit, ni la permission pour le gouvernant de violer la loi comme il veut et quand il veut. Je ne crois pas enfin que l’État soit le sanctuaire de l’application sélective de la justice ou plutôt de l’injustice comme mode de gouvernance. Bref, vos compatriotes attendent que vous leur expliquez cette violation de la loi électorale dont vous vous rendez coupable, en faisant des meetings politiques au cours desquels, à Mayayi, Aguié, Tessaoua et à Dakoro, vous avez arrosé les populations avec des promesses électorales, parfois à l’eau de rose comme ce fut le cas à Tessaoua avec votre fameuse formule que je ne répète pas parce que je n’y crois pas. La loi 2014- 03, pour vous le rappeler, dit en son article 21que « avant l’ouverture de la campagne électorale, tous actes de propagande électorale déguisée, toutes manifestations ou déclarations publiques de soutien à un candidat ou à un parti politique ou coalition de partis politiques, faits directement ou indirectement par toute personne, association ou groupement de personnes, quels qu’en soient la nature ou le caractère, sont interdits ». Mieux, l’alinéa 2 de cet article 21 précise que « il est interdit à toutes les autorités de l’Etat sur le territoire national, à partir de la date de convocation du corps électoral, d’entreprendre toutes visites et tournées à caractère économique, social ou autrement qualifiées et qui donnent lieu à de telles manifestations ou déclarations ». Or, des ministres sont actuellement en train de parcourir des régions, en mission, nous dit-on, pour faire le point des réalisations de la « Renaissance ». Or, vous avez convoqué le collège électoral depuis le 15 décembre 2016. Comment pouvez-vous être le premier garant de la loi et le premier à poser un acte qui montre que vous n’y croyez guère ?

Monsieur le Président, j’ai remarqué que vous avez encore lancé, par le biais de la BCEAO, une émission de bons du Trésor portant sur un montant de 40 milliards ; émission ayant donné les résultats suivants : 55 milliards représentant le montant global des soumissions ; 44 milliards au titre des soumissions retenues. Vous poursuivezle système de perfusion financière du Trésor nigérien asséché, aggravant ainsi l’état financier du Niger. C’est vrai cela vous donne un répit puisque le recours abusif à ces émissions de bon du Trésor vous permet de camoufler la réalité. Seuls ceux qui ont affaire au Trésor national mesurent la gravité de la situation financière du Niger et ils sont peu nombreux au regard des 17 millions de personnes que représente la population nigérienne. J’imagine un peu la tête de vos compatriotes le jour où ils sauront la réalité sur laquelle vous êtes assis. Ce jour, selon votre opposition, n’est pas loin.Quant à moi, je poursuivrai ma mission bénévole d’attirer votre attention, de dénoncer et de condamner les violations de la loi, les détournements de deniers publics, la gestion mafieuse des affaires de l’Etat ainsi que tout ce qui ne s’inscrit pas dans le droit fil des intérêts du Niger et de son peuple. Je déteste l’injustice, d’où qu’elle vienne. Vos compatriotes détestent l’injustice et ne peuvent pas aimer ou apprécier celui qui s’en rend coupable.Et soyez certain qu’il existe une justice dans ce bas-monde. Or, on en voit tellement qu’on a l’impression que le Niger est devenu une sorte de far west, toutefois réservé strictement à ceux qui sont au pouvoir ou qui vous soutiennent. Et plus nous nous approchons des échéances électorales, plus vous posez et cautionnez des actes qui violent la loi, lorsqu’ils ne jettent pas le trouble sur les rapports sociaux.

Monsieur le Président, il me semble que vous ne faites pas attention à la fragile frontière qui existe entre la sphère politique et le cadre social. Ceux qui agissent pour votre compte ou qui le font pour vous rendre service ont posé, en fin de semaine dernière, un acte que j’ai trouvé grave. Cet acte, c’est cette sordide manifestation de soutien des épouses des éléments des forces de défense et de sécurité à la Maison de la culture Djado Sékou. Un désastre qui tend à montrer que même les FDS vous soutiennent dans ce que vous faites. C’est une initiative malheureuse. Toute cette mise en scène n’efface pas des mémoires que l’injustice est la règle au Niger et qu’un de vos adversaires redoutés garde toujours prison en dehors de toute procédure judiciaire, véritable. Au cours de l’émission de Assane Diop que j’ai évoqué auparavant, les débatteurs ont été unanimes à reconnaître que cette situation est inédite dans le monde. Au moins, voici un vrai record que personne ne contestera. Je conviens, après la sortie médiatique des magistrats, puis des avocats, que Hama Amadou, IssoufouIssaka, SoumanaSanda, OumarouDogari, SeyniMereda et les autres sont des prisonniers politiques. Soyez certain que personne ne peut contre la volonté divine. Elle se réalise toujours.
Mallami Boucar

 Commentaires