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Le Sahel N° du 28/1/2016

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M. Boubé Ibrahim, président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) : «Globalement, nous sommes techniquement prêts car nous déroulons, jusqu`ici, nos activités conformément au chronogramme adopté par la CENI»
Publié le vendredi 29 janvier 2016   |  Le Sahel


M.
© Autre presse par DR
M. Boubé Ibrahim,président de la CENI Niger


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Monsieur le président, la CENI est en activité depuis des mois. Quel bilan pouvez-vous faire sur ces activités ?
En termes de bilan, je peux dire que celui-ci est globalement positif pour la bonne et simple raison que, de manière générale, les activités, que nous avons menées jusqu’ici, ont respecté le chronogramme adopté par la CENI. Pour prendre un exemple qui cadre avec l’actualité, à savoir la distribution des cartes d’électeur, celle-ci a effectivement démarré comme prévu le 21 janvier. C’est une étape importante du processus électoral. En outre, nous sommes sur le point de procéder à la nomination des responsables des commissions décentralisées de la CENI. De même, l’impression des bulletins et autres documents électoraux est en voie de lancement.
Vous savez aussi que nous avons procédé à l’inventaire physique du matériel électoral et assuré une série de formations de renforcement des capacités des membres de la CENI et de différents acteurs électoraux. Nous sommes par ailleurs sur le point de lancer notre campagne de sensibilisation et d’information et nous sommes en train de mettre en place les conditions pour un bon colisage et une bonne mise en place du matériel électoral à l’échelle du pays.
Pour parler de bilan toujours, mais au chapitre, cette fois, de la coopération avec les partenaires, permettez-moi de saluer leur disponibilité constante et leur engagement résolu. Au titre de la coopération multilatérale, je voudrais citer le PNUD qui, à travers le Programme d’appui au processus électoral au Niger (PACEN), nous a permis d’élaborer un plan de communication et une stratégie de mise en œuvre. Je voudrais rendre hommage également à la Commission électorale du Nigéria, INEC, dont nous avons rencontré, récemment, à Abuja, les plus hauts responsables qui ont bien voulu accepter de mettre à notre disposition un appui logistique important composé essentiellement d’urnes, de matériel roulant, de dispositifs en termes de sécurisation des scrutins dans les zones de notre pays frontalières du Nigéria et soumises à l’insécurité. Enfin, je voudrais saluer l’appui financier de la CEDEAO dans le cadre de l’atteinte des objectifs fixés par le Protocole Additionnel sur la Démocratie et la Bonne Gouvernance ainsi que l’assistance de l’organisation Internationale de la Francophonie (OIF) dont l’expertise avérée en matière de gestion de processus électoraux, a permis d’aboutir à un consensus sur le Fichier électoral nigérien.

Monsieur le président, quelles garanties donnez-vous quant à l’indépendance de la CENI ?
Tout d’abord, le principe de l’indépendance de la CENI est inscrit dans la Loi fondamentale qui, en son article 6, dit que c’est la CENI qui est « en charge de l’organisation, du déroulement et de la supervision des opérations de vote » et qu’ «elle en proclame les résultats provisoires ». Ensuite, la loi organique déterminant les modalités d’organisation et de fonctionnement de la CENI, en son article 1er, dit que « la CENI est indépendante de tout pouvoir, autorité ou organisation. Elle jouit de l’autonomie de gestion, d’organisation et de fonctionnement ».
Comme vous pouvez le constater, le cadre juridique définissant et garantissant notre indépendance est on ne peut plus clair.
La question du fichier électoral, justement, a trouvé un dénouement heureux. Les différents acteurs ont salué le travail de l’OIF. Malgré tout, quelles assurances donner sur la fiabilité du fichier ?
La première assurance à donner quant à la fiabilité du fichier réside tout simplement dans le consensus trouvé par la classe politique, toutes tendances confondues, autour de ce fichier. Ensuite, l’OIF, elle-même, avait déclaré, vous vous en souvenez, que ce fichier était fiable, sous réserve toutefois de la prise en compte de ses recommandations. Ce qui a été fait, aussitôt, par le Comité d’observateurs nationaux, auquel je réitère toute la gratitude de la CENI pour la qualité du travail accompli.
L’un dans l’autre, les insuffisances constatées relativement au fichier devraient permettre à la CENI ainsi qu’aux autorités administratives compétentes à tous les niveaux, de mûrir la réflexion quant à l’élaboration, pour l’avenir, d’un état civil nigérien efficient et à même de faciliter l’établissement d’un fichier biométrique unique et national avec comme objectif essentiel de produire une liste exhaustive avec photo faciale de tous les citoyens en âge de voter.
Certains suspectent le Ministère de l’Intérieur sur toutes les questions liées aux élections. Quelle est la nature de vos rapports avec ce ministère ?
Le Ministère de l’Intérieur est en charge, comme vous le savez, de la tutelle des partis politiques. Et les partis politiques sont les principaux acteurs partenaires de la CENI. Les rapports de la CENI avec le ministère de l’intérieur sont donc des rapports qui s’inscrivent dans le cadre de ce partenariat avec les partis politiques. Pour le reste, ces rapports se définissent en termes d’appui et d’accompagnement à apporter par le gouvernement à la CENI dans le cadre de la mise en œuvre du processus électoral. Le ministère de l’intérieur sert d’interface à cet égard. Enfin, je puis vous assurer que le Ministère de l’Intérieur, contrairement à une idée reçue, n’interfère pas dans les affaires de la CENI.


La CENI est-elle techniquement et financièrement prête pour les élections du 21 février ?
Techniquement, oui, car comme je l’ai dit, globalement, nous déroulons, jusqu’ici, nos activités conformément au chronogramme adopté par la CENI. Financièrement, il n’y a pas de souci majeur, là également, dans la mesure où aussi bien l’Etat que les partenaires extérieurs continuent de nous assurer de leur soutien et de leur disponibilité.
Vous avez reçu à Niamey plusieurs missions de la CEDEAO et des Nations-Unies. Quelle est l’implication de ces organisations dans la conduite du processus électoral ?
Nous avons effectivement reçu la visite de nombreuses organisations régionales et sous-régionales. Ce sont des visites de courtoisie qui nous confortent dans notre conviction que notre mission est de la plus haute importance. Certaines de ces organisations ont déjà apporté leur assistance à la CENI, c’est le cas de l’OIF. D’autres, telles que l’UA et la CEDEAO, ont promis d’apporter leur soutien au processus électoral nigérien. Toutes ces organisations sont donc à nos côtés et demeurent attentives au déroulement du processus électoral en cours dans notre pays. C’est le lieu, encore une fois, de leur faire part de la profonde gratitude de la CENI et de notre disponibilité à œuvrer pour le renforcement de notre coopération avec l’ensemble de ces partenaires.
Quelles sont les actions de communication envisagées par la CENI pour informer régulièrement la population sur vos activités ?
Comme je l’indiquais, tantôt, nous sommes sur le point de lancer notre campagne de communication. Les supports de communication sont en cours de finalisation et des outils de communication sont également prévus dans ce même cadre. Ils vont concerner la campagne de distribution des cartes d’électeur, qui va s’achever le 20 février. Ce qui veut dire que le jour du vote, le 21 février, il sera impossible pour tout électeur de retirer sa carte. C’est pourquoi j’invite instamment chaque électrice et chaque électeur à retirer, dès à présent, sa carte, et donc à ne pas attendre le dernier moment pour le faire. Les électeurs peuvent retirer leurs cartes chez les chefs de quartier, de village, de tribu ou de groupement.
Notre campagne de communication va porter également sur la mobilisation en vue des scrutins présidentiel et législatif du 21 février. Les électrices et les électeurs nigériens, femmes et jeunes en particulier, doivent se mobiliser pour aller voter massivement.

Quelles sont les activités à venir à l’agenda de la CENI ?

Outre le lancement de notre campagne de communication, que je viens d’aborder, nous nous attelons également aux préparatifs du lancement de notre site web, du colisage et de la mise en place du matériel électoral. Ceci requiert, comme vous le savez, d’importants moyens logistiques et financiers. Il en de même de l’impression des bulletins et autres documents électoraux. En outre, nous sommes en train de nous pencher sur la question de l’accréditation des observateurs nationaux et internationaux dont on sait le rôle clé qui est le leur en ce qui concerne l’observation électorale.
En ce qui concerne la formation, il est envisagé une activité essentielle, à savoir la formation des formateurs. Ce qui va donner lieu à une série de formations en cascade au niveau de tous les démembrements de la CENI, au niveau des régions. C’est une phase importante du processus électoral car sans ressources humaines bien formées, ce processus peut être compromis.
Votre mot de la fin ?
Le mot de la fin sera tout simplement un appel à la mobilisation des électeurs pour que, d’une part, chaque électeur retire sa carte avant le 20 février, dernier délai, et, d’autre part, pour que les nigériens, dans leur ensemble, se mobilisent pour aller voter massivement le 21 février dans le cadre des élections présidentielles 1er tour, couplées aux législatives. Car, si voter est un droit, c’est aussi et surtout un devoir.
Propos recueillis par Assane Soumana(onep)

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