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Entretien avec M. Ibrahim Yacoubou, candidat du MPN Kiishin Kassa, à l’élection présidentielle 1er tour du 21 février 2016 : « Nous avons conçu et élaboré (…) un programme socio-économique et culturel pour porter notre projet de gouvernance
Publié le samedi 13 fevrier 2016   |  Tamtaminfo


M.
© Autre presse par DR
M. Ibrahim Yacoubou, candidat du MPN Kiishin Kassa


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Monsieur Ibrahim Yacoubou, vous êtes candidat à l’élection présidentielle 1er tour du 21 février 2016. Sur quel programme entendez-vous convaincre les électeurs nigériens pour qu’ils vous accordent leurs suffrages ?
Nous avons conçu et élaboré, au niveau de notre parti, un programme socio-économique et culturel pour porter notre projet de gouvernance et puis trouver les moyens de résoudre les crises essentielles et récurrentes qui se posent au peuple nigérien depuis un certain nombre d’années.
Ce programme, il s’appelle le ”Niger autrement”. Et nous l’avons construit autour de 12 axes stratégiques que nous considérons comme essentielles pour construire une économie de croissance, résorber le déficit social notamment dans le cadre des secteurs de bases et des secteurs essentiels ; redonner de la respiration démocratique au Niger ; créer les conditions d’un développement durable et assurer les conditions de la sécurité et de la paix de notre pays.
Les douze orientations stratégiques que nous avons adoptées dans le cadre de notre programme sont:
premièrement, c’est renforcer le patriotisme et l’unité nationale. Car nous considérons que le 1er élément moral que nous devons développer chez les Nigériens pour qu’ils croient en eux-mêmes et en leur pays, pour qu’on crée l’énergie nécessaire afin qu’ils s’engagent dans la construction du pays, c’est l’amour de la patrie. Nous devons considérer, en toute chose et à toute fin, d’abord l’intérêt du pays, et après les autres intérêts accessoires. Dans la même thématique, nous avons pris comme engagement de créer les conditions de la construction et de la consolidation de l’unité nationale. Le vivre collectif, la Nation, doit être renforcé.
C’est une construction permanente à laquelle l’Etat doit s’investir et à laquelle l’Etat doit être mobilisé. C’est pour cela que nous avons dit que la première thématique, c’est le patriotisme et l’unité nationale. Et dans le cadre de la partie unité nationale, nous avons dit que nous allons faire modifier les lois pour qu’il n’y ait plus jamais référence à une ethnie dans le cadre du recensement ou des actes d’Etat civil. La seule ethnie, c’est la Nation nigérienne, le seul pays, c’est le Niger. Pour nous, la première thématique, c’est celle là, renforcer le patriotisme et promouvoir l’unité nationale.
Deuxième thématique, c’est garantir durablement la sécurité et la paix. Il n’y a pas d’Etat, il n’y a pas de vie possible, il n’y a pas de développement qu’on puisse envisager s’il n’y a pas la sécurité. Nous sommes convaincus, et tous les Nigériens le sont désormais, que nous allons vivre, et ce pour longtemps, sous des menaces permanentes, multiples et qui évoluent. Il y a le terrorisme qui a pris beaucoup de formes, il y a des violences pour le contrôle des ressources, il y a des groupes armés qui se développent, il y a des trafics qui rapportent beaucoup d’argent et qui portent en eux-mêmes la violence, la drogue, le trafic d’êtres humains ou les armes.
Ensuite, notre pays est aujourd’hui dans une configuration qui fait que nous sommes à la frontière de beaucoup de conflits et de beaucoup de problèmes ou d’autres trafics. Donc, nous avons dit qu’il faut reformer la doctrine de l’Armée. Les menaces ayant évolué, il faut une nouvelle doctrine qui puisse permettre à notre Armée de s’adapter et de faire le travail nécessaire. Il faut ensuite organiser l’implantation de notre Armée dans tout le territoire national. Et il faut faire du Niger le maillon fort de la sécurité internationale.
Si nous voulons vivre dans un pays de paix, il faut que nous soyons attentifs et que nous développions le partenariat international nécessaire auquel le Niger va être partie prenante, et qui nous permettra de protéger notre pays. Il faut que nous nous engagions, et en tout cas nous l’avons écrit dans le programme, à ne jamais tolérer la présence d’une armée hostile au Niger, sur notre territoire.
Troisième orientation stratégique, c’est défendre la démocratie et promouvoir l’Etat de droit. Nous avons fait exprès de mettre défendre la démocratie, parce que la démocratie, c’est une conquête perpétuelle. Quel que soit le pouvoir, si on ne lui met pas des garde-fous, si on ne lui oppose pas une vigilance citoyenne et une exigence citoyenne, il aura tendance à abuser et à se conforter dans les positions de droit qu’il a. C’est pour cela que nous avons dit que notre orientation stratégique, c’est la démocratie, la protéger et lui donner un contenu.
Quand on regarde l’histoire du Niger, la plupart des citoyens sont dans un rapport de dépossession avec la démocratie. A partir des élections, plus aucun compte n’est rendu aux citoyens. Ils n’ont plus de prise avec le pouvoir, alors que le principe de la démocratie, c’est le pouvoir du peuple par le peuple et pour le peuple. Dans la réalité ce n’est pas tout à fait vrai. Dans le cadre de notre programme, nous allons instituer des lois d’initiatives populaires.
A partir de 25.000 signatures, les Nigériens de toutes les régions, de toutes les communes, ou des toutes localités confondues, peuvent estimer avoir le droit de proposer des lois qui peuvent reformer la société ou qui peuvent permettre à l’intérêt général de se concrétiser. Dans le cadre de notre programme, nous avons dit que ferons une réforme de la Constitution pour introduire la possibilité qu’un certain nombre de Nigériens se mettent ensemble et proposent des lois d’initiatives populaires. Nous avons dit aussi que si la démocratie est le pouvoir du peuple, il faut que le pouvoir du peuple soit permanent, même dans des communes ou dans des régions.
Et nous avons introduit qu’il est possible que les Nigériens, dans une commune ou dans une région donnée puissent initier des référendums sur des questions locales, et qu’au niveau national, nous citoyens, puissions dire que nous avons des préoccupations et puissions instituer aussi des référendums citoyens. Donc, ces deux dispositions, Incha Allah, si les Nigériens nous font confiance, nous les mettrons dans la Constitution, parce que si la démocratie ne respire pas, elle va être dans la situation que nous avons aujourd’hui.
C’est-à-dire que vous êtes consultés à l’occasion des élections, mais après, vous n’avez plus de pouvoirs, vous n’avez plus les moyens de faire en sorte que ceux qui vous représentent et ceux qui vous dirigent tiennent compte de vos préoccupations. Nous ne voulons pas d’un mandat en chèque en blanc. Nous avons mis cette orientation comme élément fondamental de notre programme, en même temps que nous avons dit qu’il faut construire l’Etat de droit. Il faut que l’Etat reste une personne morale soumise au droit de même niveau que le citoyen.
Il faut aussi que la justice reste le monopole du peuple. Il n’y aura pas de justice privée, et il n’y aura pas de justice inégale pour les citoyens. Donc, on construira l’Etat de droit sur la soumission de l’Etat aux normes qui sont en place et sur l’égalité des citoyens et l’accessibilité des citoyens à une justice à laquelle ils ont confiance.
Le 4ème axe, c’est de construire une économie de croissance et de redistribution. Nous avons mis dans le programme que l’Etat doit créer les conditions d’une relance économique: premièrement, en faisant de l’Etat l’agent impulseur et amplificateur des investissements publics.
L’investissement public crée la richesse et permet à l’économie de se relancer ; deuxièmement, il faut faire du secteur privé également un autre moteur de notre croissance économique en créant les conditions de l’assainissement, d’un environnement favorable aux affaires. Et le développement du secteur privé a un autre avantage, c’est qu’il permet la relance de l’économie par la multiplication ou l’amplification de la capacité d’absorption de l’économie. Lorsque l’économie a une meilleure capacité d’absorption, elle permet l’afflux d’autres capitaux, ou en termes d’appuis, ou en termes d’investissements.
Et nous avons dit qu’il faut que ce soit une économie de croissance. Il faut que la redistribution soit concrète dans la vie des Nigériens, puisque vous savez qu’en termes de pauvreté au Niger, tous les indicateurs montrent que tant par rapport à l’impact ou à l’incidence, qu’à la profondeur de la pauvreté, les indicateurs sont trop mauvais. Mais il y a aussi un autre indicateur, c’est la pauvreté monétaire qui est généralisée au Niger. Donc, nous avons dit que nous allons construire une économie de croissance et de redistribution.
5ème axe, c’est autonomiser et responsabiliser la femme. Il faut créer les conditions d’égale opportunité entre les hommes et les femmes. Il faut protéger la femme, elle est devenue une personne vulnérable, et même la pauvreté, nous avons dit qu’elle a un visage, c’est celui de la femme. Nous avons mis une thématique précise pour que la femme soit autonomisée et qu’elle soit responsabilisée. Dans notre projet de société, nous avons dit que les jeunes et les femmes vont être les acteurs de la transformation.
Si on veut qu’ils soient responsabilisés comme acteurs sociopolitiques, nous avons dit qu’il faut créer les conditions de leur épanouissement, et c’est pour cela qu’après l’orientation dédiée aux femmes, nous avons également une orientation dédiée à la jeunesse. Il faut autonomiser, il faut responsabiliser les jeunes. La structure de la population nigérienne fait que, dans l’essentiel, nous avons une population très jeune, une population qui a du talent, et nous avons joint à cette thématique la possibilité et l’obligation pour l’Etat de faire un projet de société qui tend vers le plein emploi. Nous avons dit que notre politique, c’est un Nigérien, une formation, un emploi décent.
Il faut aller à l’école, il faut aller dans les centres de formation, mais il faut qu’au bout de la formation, quelle qu’elle soit, elle puisse prédestiner le Nigérien à voir un emploi décent qui puisse lui permettre de vivre décemment.
L’autre thématique, c’est restaurer la souveraineté sur les ressources naturelles du Niger. Le Niger est un grand producteur d’uranium. Il est un modeste producteur d’or et de pétrole, mais il est quand même un producteur, et on exploite des ressources naturelles dans notre pays. Premier constat, c’est de dire que la contribution de ces secteurs est assez marginale et même modeste dans la richesse de notre pays, de l’ordre de 5 à 6%.
Et deuxième constat, c’est que la production de ces ressources est entourée d’opacité. Les Nigériens ne se sentent pas maitres de leurs ressources naturelles. C’est pour cela que dans le cadre de notre programme, nous avons dit qu’une des premières actions que nous allons faire dans le domaine des ressources naturelles, c’est de convoquer les états généraux sur les ressources naturelles. Il faut que les Nigériens s’approprient leurs ressources naturelles.
C’est vrai que nous n’avons pas les moyens, nous-mêmes et par l’Etat du Niger, de faire une chaine de production à 100% pour exploiter ces ressources, mais nous avons le devoir, en tant qu’Etat, de faire en sorte que chaque Nigérien puisse savoir à quoi servent les ressources qui sont tirées de l’uranium ?
Comment est-ce que le prix de l’uranium est construit ?
À quel usage les ressources sont utilisées ?
À quelles conditions le partenariat que nous avons conclu avec les sociétés internationales est avantageux pour le Niger, ou il ne l’est pas ?
Dans quelles conditions ces accords sont convenus?
Il y a un besoin de transparence. Au demeurant, c’est le minimum si on veut se conformer à la Constitution de 2010 qui fait obligation au gouvernement en place d’assurer le maximum de transparence sur la nature des contrats et l’utilisation des ressources qui sont faites. Donc, nous avons voulu mettre dans le programme une occasion pour tous les Nigériens pour être édifiés sur tout ce qui se passe autour des ressources minières.
Neuvième orientation stratégique, c’est redresser les indicateurs sociaux de base. Les indicateurs sociaux de base, il y en à peu près quatre que nous avons mis dans le programme, que nous devons traiter. Le premier sous-secteur que nous devons traiter, c’est la question de l’école. Comme vous le savez, l’école a une vocation de former le citoyen lui-même, pour qu’il soit utile à lui-même, utile à son environnement et qu’il soit utile au développement du pays. Il n’y a pas d’exemple de société qui s’est développée sans éducation, de même qu’il n’y a pas d’exemple de société qui s’est développée sans santé.
Aujourd’hui, par rapport à l’éducation, nous avons la problématique de la qualité de l’éducation. Puisque l’école n’est pas censée faire uniquement des chiffres. Nous avons l’obligation de faire une école gratuite obligatoire et une école de qualité. Nous allons travailler pour que l’école soit réellement universelle, que chaque citoyen puisse accéder à l’école, et lorsqu’il va à l’école, qu’il puisse apprendre un contenu qui lui permette d’être utile dans sa vie et dans la vie de la collectivité. Donc, nous allons mobiliser l’Etat pour qu’il investisse dans la qualité de l’éducation, et qu’il investisse dans la revalorisation du statut de l’enseignant.
Si on veut une école de qualité, il faut que celui qui l’incarne et celui qui la porte puissent être dans des conditions de formation et de motivation nécessaires pour lui garantir de jouer ce rôle. Nous avons indiqué que nous ferons en sorte qu’il y ait 3000 classes par an et 3000 enseignants par an. Nous avons également dit que la problématique de la santé au Niger est assez simple. Si je dois schématiser et résumer, je dirais que c’est la proximité et la qualité. Pour le moment, ces indicateurs ne sont pas atteints. Même en termes d’accès géographique, en considérant qu’un citoyen doit être au moins à cinq kilomètres d’un centre de santé, les indicateurs sont de mauvais à acceptables.
Quand vous prenez les indicateurs mauvais, c’est par exemple la région de Zinder où vous avez dans cette zone, à peu près seulement 34 à 36% des Nigériens qui peuvent avoir un centre de santé à cinq kilomètres. À Niamey, c’est un peu mieux puisque nous sommes à 74% sur les chiffres qui sont connus. Ça, c’est le premier indicateur qu’il faut réunir, nous avons pris des engagements sur le nombre des centres de santé que nous allons construire sur les cinq ans. Mais le deuxième indicateur de la santé, c’est la qualité. Lorsque vous allez dans un centre santé, il faut trouver des médicaments et le personnel compétent pour assurer l’administration de ces médicaments.
Pour nous, la qualité c’est par rapport au personnel médical et aux produits qu’on peut trouver dans un centre de santé. Et ces questions-là, nous les considérons comme prioritaires pour notre pays, et nous mobiliserons l’Etat pour le faire. De même que nous avons des engagements chiffrés sur l’accès à l’eau. Nous allons faire en sorte que chaque Nigérien ait accès à l’eau. Et pour le moment, ces indicateurs là ne sont pas satisfaisants de notre point de vue et du point de vue des Nigériens qui vivent un véritable drame dans leur quête perpétuelle d’avoir un point d’eau pour eux-mêmes ou leurs animaux. Notre projet, nous l’avons dit dans le préambule, c’est un Etat social.
L’Etat social doit considérer comme prioritaires les secteurs sociaux, la santé, l’éducation et l’eau. C’est pour cela que nous avons fait de ces questions une orientation stratégique à part. Et une autre orientation stratégique, c’est moderniser le secteur rural et réaliser la souveraineté alimentaire. Les Nigériens doivent pouvoir vivre de la production agricole, d’abord manger à leur faim, et vivre de leur production agricole en tant que moyen économique d’existence. La première préoccupation des Nigériens, c’est de manger à leur faim. À l’intérieur de cette préoccupation, vous avez aussi la qualité de la nutrition.
La proportion des enfants malnutris n’a pas beaucoup évolué au Niger entre 2005 et 2015. Il y a eu des moments où ça s’est amélioré, mais globalement, nous sommes toujours dans une situation critique vis-à-vis de la malnutrition des enfants et nous avons pris des engagements pour que l’Etat soit mobilisé, pour que chaque Nigérien puisse manger à sa faim, et que les Nigériens puissent manger une nourriture saine et de qualité. Comme d’ailleurs la Constitution nous l’a prescrit, en son article 12.
Nous avons donc une obligation morale d’assurer aux Nigériens de pouvoir manger, mais nous avons également une obligation constitutionnelle lorsque nous nous engageons à diriger ce pays, que nous puissions chacun avoir droit à une alimentation saine et suffisante.
La 11ème orientation stratégique, c’est réaliser l’unité africaine. Nous considérons comme objectif politique que nous devons réaliser au niveau de notre pays l’unité africaine, cela évidemment implique que nous ayons une coopération sous-régionale permettant d’aboutir à cet objectif là que les Nigériens se sont fixé depuis plus de cinquante ans, dans le cadre de la première organisation qui a été créée à cet effet.
La 12ème orientation stratégique, c’est réhabiliter la culture. Nous avons dit que nous sommes un mouvement patriotique et que nous sommes fiers de l’attachement des Nigériens à leur pays. Mais l’attachement des nigériens à leur pays, c’est l’attachement des Nigériens à leur culture, à tout ce qu’elle a de positif, à tout ce qu’elle a comme richesses. C’est pour cela que nous avons dit que nous mettrons en place un programme qui permet de développer la culture comme élément d’identification et de repère pour chaque citoyen, mais également la culture comme industrie au service de ceux qui la pratiquent, de même que nous mobiliserons l’Etat pour réhabiliter les arts et les sports.
Ce sont là les 12 orientations stratégiques que nous avons identifiées et à l’intérieur desquelles nous avons attaqué tous les secteurs de la vie socio-économique et culturelle de notre pays pour faire un projet de rupture, un projet qui permet aux Nigériens de renouer avec la confiance, de croire en leur capacité de changer leur pays et d’améliorer leur vécu.
M. Yacouba, comment comptez-vous mobiliser les ressources nécessaires à la mise en œuvre de ce programme si vous êtes élu ?
Nous avons estimé que les moyens à mobiliser tant à l’interne qu’à l’externe pour financer ce programme sont de l’ordre de 9.000 milliards sur les cinq prochaines années Inch’Allah, et j’avais dit que nous avons évalué toutes les hypothèses en prenant les plus réalistes et en tenant compte de notre volonté de faire un programme ambitieux.
Premièrement, comme je l’ai dit, il faut que l’Etat crée les conditions de la relance économique. C’est l’économie qui permet de créer la richesse et de financer tous les projets de développement. Ensuite, l’Etat doit être l’agent qui va relancer l’économie, par l’investissement public. Nous avons identifié un certain nombre de projets que nous allons mettre en œuvre dans tous les secteurs, et l’Etat sera le premier agent de la relance de notre économie.
Le deuxième agent, c’est le secteur privé. Nous avons dit également dans le cadre de notre programme comment nous comptons mobiliser le secteur privé pour qu’il relance l’économie et qu’il améliore la capacité d’absorption de notre économie. Deuxièmement, c’est l’administration. Il faut une administration de développement. On le dit souvent, mais la réalité est encore plus tenace lorsqu’on sait que si vous n’avez pas une administration qui produit un service de qualité, qui permet de délivrer un service public à tous les citoyens et qui permet aussi à l’économie de fonctionner, vous ne pouvez pas construire ou avoir les bases de développement. Nous allons construire une administration de qualité avec des agents motivés et de agents formés pour produire un service de qualité et qui participe à la relance économique.
Troisièmement, c’est les services fiscaux. Nous avons dit que nous allons faire en sorte que l’Etat réussisse l’efficience en matière de mobilisation des ressources, ce qui veut dire qu’il va faire en sorte qu’aucun franc qui est dû à l’Etat, qui est dû au Trésor Public ne puisse ou être perdu ou ne pas être mobilisé. Donc nous allons moderniser les services des impôts et des douanes, et nous allons créer les conditions de l’adaptation à la transition fiscale. Nous avons également retenu de réduire le train de vie de l’Etat ; pour que l’Etat ne puisse financer que les choses qui sont essentielles à la construction de développement et qu’on impose à l’Etat une rationalité économique et financière, et une pertinence sociale lorsqu’il finance ses projets.
M. Ibrahim Yacoubou, quelle serait alors la priorité de vos priorités si vous êtes élu Président de la République?
Tout est prioritaire dans un pays où le niveau ou le bilan social est aussi mauvais. Pour moi, la première priorité, c’est redonner confiance aux Nigériens. Il faut que les Nigériens aient le moral, il faut qu’ils croient en eux-mêmes et à leur pays, puisque pour le moment ce que nous partageons le plus entre nous c’est de la désillusion, le désespoir, le peu de motivation de considérer que les choses doivent aller comme ça et que nous devons accepter la situation actuelle.
Après le réarmement moral que nous devons nous imposer nous Nigériens si nous voulons avoir l’énergie de transformer notre pays, il y a des secteurs prioritaires qu’il faut financer. Il y a la question des secteurs sociaux, il y a la question de la sécurité, et maintenant impulser les fondamentaux économiques tels que le développement infrastructurel et le développement rural.

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