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Affaire Sani Attiya suite: Le Procureur a réagi mais n’a pas convaincu !
Publié le dimanche 14 fevrier 2016   |  tamtaminfo


M.
© Autre presse par DR
M. Ibrahim Yacoubou, candidat du MPN Kiishin Kassa


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Elh Sani Attiya, jeune et flamboyant opérateur économique, Directeur de Campagne du MPN Kishin Kassa, c’est un rappel, a été arrêté le lundi 08 février à 21h au siège de son entreprise, devant une foule de militants de son parti qui tentait de s’y interposer.

Il faut aussi le souligner, il a été arrêté à la veille de l’arrivée de Ibrahim Yacouba à Maradi et au moment où il tenait une réunion avec ses camarades pour l’organisation d’un méga meeting qui devrait faire « trembler le PNDS », de l’avis de ses supporters. A noter aussi que cette arrestation intervient après celles de plusieurs opposants, dont notamment Hama Amadou et ses lieutenants et celle toute récente, de la cantatrice Habsou Garba.

Qu’est ce que les pouvoirs publics reprochaient-ils de si important à Elh Sani Attiya au point de dépêcher une unité spéciale à Maradi pour l’arrêter de manière si spectaculaire ? C’est la question que se posaient et que continuent encore de se poser les maradawas.

C’est le Procureur Général près la Cour d’Appel de Zinder, avec compétence sur Maradi, Elh Adamou Malam Inoussa qui a été chargé de répondre à cette question, à l’ordre du jour dans tous les débats à Maradi. Dans un point de presse tenu le jeudi 11 février 2016, le Procureur général a dit vouloir apporter des éléments nouveaux « pour couper court aux rumeurs » et donc dissiper dans la tête des maradawas, l’hypothèse selon laquelle Elh Sani Attiya était détenu pour ses activités politiques.

Selon le Procureur, le Président du MPN Kishin Kassa de Maradi, homme politique notoire, a été arrêté suite à une enquête diligentée depuis le 6 janvier par la police de Niamey qui aurait mis la main sur 10 millions de comprimés de tramadol et dont les investigations auraient révélé qu’ils provenaient de Sani Attiya. Aucune autre précision n’a été donnée à propos de cette enquête de Niamey. Suite à cette arrestation, la police a perquisitionné ses bureaux, ses magasins et son domicile. Bilan de la perquisition : 1 plaquette de tramadol à moitié consommée découverte dans la chambre d’une de ses épouses ; 2013 « cartons de médicaments non psychotropes » et 159 actes de naissance « trouvés incidemment », a dit le Procureur Général.

S’agissant de l’enquête de Niamey, les maradawas n’ont aucun moyen de vérifier sa réalité, encore moins avoir accès aux millions de comprimés saisis, rétorquent les observateurs sur place. Là-dessus, c’est toujours le gros point d’interrogation. Les « preuves » collectées par la police à Maradi, elles par contre, font sourire plus d’un analyste. Disons-le clairement, aucune preuve de trafic de drogue, puisque c’est de cela qu’il est présumé coupable, n’a été retrouvée, ni à son domicile, ni dans ses magasins, ni dans le QG qui sert de siège à ses activités commerciales.

L’ayant d’ailleurs reconnu à mots couverts, la justice et la police se sont vite répandues sur une découverte un peu fortuite, mais ô combien inespérée, celle de « 159 actes de naissance de mineurs » trouvés dans son bureau. Six personnes, d’après le Procureur Général, travaillant pour la même Justice sont présentement en garde à vue dans le cadre de l’enquête sur ces documents présentés comme frauduleux. Au cours de son interrogatoire, Attiya avait lui-même reconnu avoir distribué plus de 5000 actes de naissance pour des majeurs, avant de se rétracter devant l’insistance des enquêteurs, pour ne reconnaitre avoir distribué qu’un millier. Il n’avait donc gardé que les documents appartenant aux mineurs.

Le fait que la justice s’agrippe sur cette nouvelle piste, est aux yeux des maradawas une ultime tentative pour enfoncer davantage Attiya. Et la question qui les taraude à présent est la suivante. Que peut-on lui reprocher par rapport à ces documents ? Car à Maradi tout le monde savait que Attiya faisait faire des actes de naissance, des permis de conduire et bien d’autres documents officiels à beaucoup de gens et particulièrement aux jeunes à qui il donnait des crédits en espèce, en moto, en « adaydayta » ou même en mini bus.

Attiya finançait jusqu’aux audiences foraines au cours desquelles des milliers de personnes ont été sauvées de l’apatridie. Il devrait être récompensé pour cela, estiment nombre de maradawas. Bref, tout ce que le Procureur Général a dit ne fait que conforter les maradawas sur leur thèse qui consiste à dire que l’arrestation du généreux Sani Attiya est purement politique.

Selon plusieurs observateurs sur place, c’est le discours de Ibrahim Yacouba à la tribune de Maradi, tenu le 9 février devant des milliers de jeunes enthousiastes et repris en boucle par les médias locaux, qui a motivé cette sortie médiatique des pouvoirs publics. Car toutes les explications concernant cette arrestation s’y trouvent amplement développées. Il s’agirait en réalité d’un plan de sape savamment orchestré.

Après plusieurs rounds de réunions, les pontes locales du PNDS ont conclu que la principale menace à la victoire du PNDS à Maradi est le MPN et particulièrement son mécène Sani Attiya. Dans un premier temps, plusieurs marchés publics lui ont été proposés pour le débaucher, mais Attiya les a poliment repoussés. C’est alors que la machine répressive a été mise en branle. D’où cette enquête diligentée à partir de Niamey mais qui peine à trouver des « preuves irréfutables » sur place.
D’après les militants du MPN, le plan du PNDS est simple. Pour pouvoir réaliser le « coup K.O. » à Maradi, il fallait barrer la route au MPN en coffrant Sani Attiya. Ce qui dans leur calcul devrait asphyxier financièrement le parti et démobiliser ainsi ses troupes.

Quatre jours après son interpellation, Elh Sani Attiya a été présenté menotté le matin du 12 février devant le juge qui lui a notifié les chefs d’accusation qui lui sont reprochés et dans la foulée, a été transféré à la prison civile d’Agadez, à plus de 600 km au nord de Maradi, selon ses proches.

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