Le Niger vient de perdre un de ses plus éminents juristes. Il s’agit de l’ancien ministre de la Justice et ancien procureur, Soly Abdourahmane, magistrat à la retraite. Il a rendu l’âme dans la soirée de ce jeudi à la suite d’un incendie qui a ravagé son domicile.
Soly Abdourahmane, est une figure bien connue des nigériens pour ses nombreuses analyses et commentaires de l’actualité juridique nationale à l’occasion, particulièrement, des grands débats que vit régulièrement le pays sur des questions de droit.
C’est à juste titre qu’il a fait sensation en 1995 au plus fort de la crise politique qu’a connu le pays à cette époque et où il a brillamment donné le « la » au célèbre avocat français Jacques Vergès.
Son statut de magistrat ne l’empêchait pas d’ailleurs de prendre position sur certains sujets politiques comme c’était dernièrement le cas sous la 7eRépublique, en mars 2015, avec sa sortie musclée en réponse à l’opposition politique qui avait sollicité la Cour constitutionnelle relativement à l’affaire de « concassage de partis politiques ».
C’est du reste pour ces positions tranchées qu’il a été mis à la retraite par le régime de transition du Chef d’escadron Mallam Wanké (1999).
Juriste de formation et magistrat de carrière, il a été ministre de la Justice, de novembre 1987 à décembre 1989, sous le régime de la deuxième République du Général Ali Saibou.
Par la suite, il a été procureur général près la Cour Suprême notamment en 1996 et tout récemment en avril 2010, Soly Abdourahamane a été nommé vice-président du Conseil Constitutionnel de Transition par le général Salou Djibo. Il était dernièrement membre du conseil Supérieur de la magistrature, une fonction qu’il assumait en dépit de son handicap ( il était mal voyant) ce qui lui a valut le respect de ses concitoyens.
A sa famille éplorée, aux parents, amis et connaissances, l’équipe d’Actuniger présente ses condoléances les plus attristées.
