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Le forcing suspect de la CENI : Un pyromane à la tête de la CENI
Publié le vendredi 19 fevrier 2016   |  Le Courrier


M.
© Autre presse par DR
M. Boubé Ibrahim,président de la CENI Niger


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Ce qui se passe du côté de la CENI est rocambolesque. À une semaine, à peine, des scrutins du dimanche 21 février 2016, Boubé Ibrahim et Me Kadri Oumarou Sanda mettent le pied dans le plat, créant la confusion totale dans l’organisation des élections. Alors que le CNDP n’a pu trouver le consensus nécessaire à une modification de la loi organique 2014-03 du 15 avril 2014 pour rétablir le vote par témoignage, la CENI va curieusement offrir ses généreux services là où elle devait se contenter de faire profil bas et s’abstenir de toute implication dans une querelle de chapelles politiques.

La question du vote par témoignage semble être pour le camp présidentiel une bouée de sauvetage qu’il s’acharne à défendre avec une telle détermination qu’il trahit ses desseins. Si, donc, le camp de Mahamadou Issoufou sait ce qu’il défend dans ce tonneau de danaïde que représente le vote par témoignage, il est tout de même surprenant de voir la CENI montrer tant d’enthousiasme à écorner la loi. Pourtant, l’institution est dirigée par deux hommes de droit, le premier étant un magistrat tandis que le second est avocat de métier. Ce sont ces deux hommes parfaitement avertis qui auraient pu, par leur connaissance du droit et de loi, éviter à la CENI les affres d’une impression de parti pris, qui ont initié et présidé une sordide réunion plénière au cours de laquelle, oh scandale, ils se sont autorisés ce qu’ils n’auront jamais dû accepter. Sur la base d’un avis émis par le Conseil d’État, nullement compétent sur la question, Boubé Ibrahim et Me Kadri ont décidé de convoquer une plénière de la CENI sur le vote par témoignage. Pourquoi, d’abord, le Conseil D’État s’est prononcé sur une question qui ne relève pas de ses attributions constitutionnelles ? Le péché originel est là. Le Premier ministre Brigi Rafini, qui a contourné la Cour constitutionnelle pour aller frapper à la porte du Conseil d’État a certainement ses raisons. Et il ne s’est pas trompé car il a reçu réponse et ce que le Conseil d’État a édicté est suffisant pour faire ses affaires. C’est, donc, tout heureux de l’avis non fondé du Conseil d’État que Brigi Rafini s’est tourné vers la CENI. A-t-elle de nouveau saisi l’institution aux fins de réexaminer la question ? Aucune correspondance officielle n’a été notifiée dans ce sens. Il reste les rapports personnels et les échanges informels par téléphone ou par personne interposée. Peut-être est-ce par l’un de ces canaux que les patrons de la CENI ont été sollicités pour rouvrir un dossier sulfureux dont elle devrait se tenir éloignée pour continuer son petit bonhomme de chemin. Si tel n’est pas le cas, Boubé Ibrahim et Me Kadri ont bien des explications à fournir aux Nigériens à propos de la raison pour laquelle, après avoir dégagé en touche en demandant à Brigi Rafini d’aller voir du côté de la Cour constitutionnelle, la CENI a fait volte-face en se ressaisissant de ce brûlot. Qu’est-ce qui a bien pu motiver Boubé Ibrahim et Me Kadri à changer de fusil d’épaule en dehors de toute sollicitation nouvelle de la part de Brigi Rafini ? À quel argument ont-ils pu être sensibles pour donner gain de cause à Brigi Rafini dans une démarche qui n’a aucun fondement juridique ?

Un amas d’incertitudes sur le scrutin du 21 février prochain
Sur Télé Sahel et aussi sur d’autres médias manifestement abusés, une information erronée et manipulée à dessein fait état d’une validation par la CENI du vote par témoignage. Pourtant, il n’y a rien de plus faux que cette information. Au moins pour deux raisons : la première, c’est que jusqu’à preuve du contraire, il n’y a pas le moindre arrêté du président de la CENI pour matérialiser cette adoption. La seconde, c’est que le vote fait par une trentaine de membres de la CENI est frappé de nullité dans la mesure où l’article 3 du règlement intérieur de la CENI stipule clairement que « La plénière ne peut valablement délibérer qu’avec la majorité absolue ». Ce qui est particulièrement scandaleux, c’est le silence complice des premiers responsables de la CENI. Un silence coupable face aux insinuations de Télé Sahel qui utilise des images de Boubé Ibrahim pour faire croire que la CENI a adopté le vote par témoignage. Cette télé-là n’est pas loin de radio mille collines. Bientôt, si l’on ne prend garde, elle risque de commencer à diffuser des messages de haine. Faisant fi des mises en garde du Conseil supérieur de la communication (CSC), Télé Sahel, qui est dirigée par deux thuriféraires du parti de Mahamadou Issoufou (un beau-frère de Bazoum Mohamed et un militant fou du Pnds), fait volontairement dans la manipulation, apportant ainsi sa part de trouble au processus électoral. En dehors d’un document officiel faisant foi, le vote par témoignage n’est pas admis. Or, à ce jour, Boubé Ibrahim et Me Kadri, les artisans de cette mascarade, n’ont pas encore osé rendre public un arrêté signé du premier sur la question. La vérité est que, autant Boubé Ibrahim s’est laissé embarqué dans cette galère, autant il n’est pas prêt à matérialiser sa faute. Car, un arrêté en bonne et due forme qui ne repose sur aucun fondement juridique est la voie ouverte à une poursuite judiciaire de l’intéressé. Boubé Ibrahim et Me Kadri Oumarou Sanda sont, donc, pris, dans une sorte d’engrenage d’où ils ne peuvent sortir sans laisser des plumes. D’une part, ils ne peuvent démentir ce que le Pnds Tareyya propage comme bruit et qui fait état de l’adoption par la CENI du vote par témoignage ; d’autre part, ils ne peuvent matérialiser la prétendue adoption du vote par témoignage par un arrêté du président de la CENI, ce qui s’impose pourtant. La raison, c’est qu’en matérialisant les desiderata du prince comme l’a dit le Canard déchaîné, les deux patrons de la CENI savent qu’ils laissent à la postérité la preuve d’une forfaiture à laquelle ils se sont associés.

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