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Tension maximale au Niger à 3 jours des élections
Publié le vendredi 19 fevrier 2016   |  Actu Niger


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© AFP par ISSOUF SANOGO
Campagne des élections présidentielle de 2016
Campagne des élections présidentielle de 2016. Photo: affiche de Issoufou Mahamadou


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C’est une campagne hors du commun qui se déroule actuellement au Niger en vue du premier tour des présidentielles jumelées aux législatives à un tour, dimanche 21 février.


Issoufou Mahamadou est candidat à sa propre succession, avec le slogan « un coup KO » pour tenter de remporter le match dès le premier tour. Il se targue d’avoir 43 partis avec lui au premier tour. En réalité, il s’agit, pour l’essentiel, de groupuscules inconnus du public. Son projet d’être le seul candidat de son camp pour gagner le match dès la première manche n’a pas abouti, plusieurs de ses alliés, Cheiffou Amadou, Abdou Labo et surtout, son ancien directeur de cabinet adjoint Ibrahim Yacouba, ayant décidé de battre campagne pour leur compte.

Une victoire d’Issoufou au premier tour serait ressentie, dans le camp des opposants, comme une provocation majeure, issue d’une fraude massive. Et beaucoup s’inquiètent de l’obstination présidentielle.

Moral guerrier

Du côté de l’opposition, on distingue plusieurs forces. Les deux principales sont les deux frères ennemis du Mouvement National pour la Société de Développement-Nassara (MNSD), l’ancien parti Etat, conduit par Seyni Omar, et sa dissidence de Lumana, conduite par Hama Amadou, incarcéré depuis son retour au Niger, en décembre, après plus d’un an de fuite en France.

Les deux mouvements avaient atteint 41% des voix à eux seuls en 2011, devançant les roses du Parti Nigérien pour la Démocratie et le Socialisme, dont le score historique avait atteint 28% aux locales. La Convention Démocratique et Sociale de Mamane Ousmane, bien qu’en perte de vitesse, avait toutefois enregistré 12% des voix au même scrutin. MNSD, Lumana et CDS à eux seuls devançaient donc sans conteste le PNDS.

A l’issue de ces élections, le MNSD était arrivé trois points devant Lumana, alors tout jeune parti, mais cette fois, l’acharnement du régime contre Hama Amadou semble avoir galvanisé ses partisans et beaucoup des ennemis du parti rose ont tendance à le rejoindre. Aussi bien à l’Est, dans la région de Diffa en proie aux attaques de Boko Haram, qu’à l’Ouest, grand fief de Hama. Même à Tahoua, fief d’Issoufou, Lumana fait une percée significative. Lumana séduit les femmes et les jeunes, a une longueur d’avance sur les réseaux sociaux et surtout, harcelé qu’il est par le régime, a développé un moral de guerrier.

Le MNSD est plus fort, lui, à Zinder et Maradi, les deux régions les plus peuplées du pays avec la région de Tahoua. Mais son leader, Seyni Omar, décrit comme un sage, manque de charisme face à Hama Amadou, son ami de toujours. Le rapport de force actuel entre les deux partis sera l’une des inconnues du premier tour.

Tensions maximales

Reste que la campagne électorale se déroule dans un climat plus que jamais tendu. L’opposition a contesté, depuis des mois, l’élaboration du fichier électoral – sanctionné par un contrôle critique de l’OIF qui a décelé 323 bureaux de vote fictifs (sur 25 000), des inscriptions multiples et des inscriptions de mineurs. La Cour Constitutionnelle est régulièrement accusée de parti pris mais elle a, toutefois, validé les candidatures.

Tout récemment, même la CENI semble emportée par la tourmente, une polémique de dernière minute venant de surgir autour des tentatives du régime de restaurer le vote par témoignage, absent de la nouvelle loi électorale.

Par ailleurs, Lumana et, plus récemment, le parti tout neuf d’Ibrahim Yacouba, font l’objet de harcèlement. Lumana compte 12 cadres, parmi les plus forts du parti, actuellement en prison, pour divers motifs. Une célèbre cantatrice, Hamsou Garba, a été arrêtée – et libérée ce lundi – pour une chanson subversive. Des véhicules de campagne et des conteneurs de matériel électoral sont bloqués à la douane.

L’avion utilisé par Mamane Ousmane, autre bête noire du régime à Zinder, est menacé également de saisie, en raison de la présence d’une effigie d’Ousmane sur ses flancs, ainsi que des véhicules 4X4 offerts par des amis du parti au Nigeria. Quant à Ibrahim Yacouba, dont on prédit un score honorable – au détriment du PNDS – à Dogondoutchi et Maradi, il fait lui aussi l’objet d’une certaine pression policière. L’un de ses relais principaux à Maradi a été récemment interpellé dans une affaire de trafic de médicaments.

“Charlie” dehors

Lumana a adopté le slogan « un coup dehors », en réponse au « coup KO » du parti au pouvoir. « De la prison à la Présidence », est le deuxième mot d’ordre du parti. Pour le moment, on n’enregistre pas d’incidents violents entre les deux camps, sauf la dispersion d’un meeting de Lumana par la sécurité présidentielle à l’occasion du passage du cortège du Président.

Le ton est très dur contre Issoufou, l’opposition l’accusant de mauvaise gouvernance, de dilapidation des ressources publiques et le surnommant « Charlie », en souvenir des émeutes qui ont abouti à la destruction de la plupart des églises de Niamey et de Zinder il y a un an, après l’attentat contre Charlie Hebdo.

Le président de Lumana, ancien président de l’Assemblée Nationale, est, lui, poursuivi dans le cadre d’une affaire de droit commun dite des « bébés importés ».

Plus de 7 600 000 électeurs sont appelés aux urnes dimanche. La participation enregistrée en 2011 était de 50%.

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