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Le Sahel N° du 10/3/2016

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Délivrance de récépissés aux taxis à la Communauté urbaine de Niamey : Le parcours du combattant pour les ``têtes rouges``
Publié le mercredi 16 mars 2016   |  Le Sahel


Taxi
© Autre presse par DR
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Depuis quelques jours, les riverains de l’Hôtel de Ville (mairie de la communauté urbaine de Niamey) ont renoué avec les embouteillages. En effet, de très bon matin, les taxis envahissent les principales artères qui mènent vers le siège de la mairie. Pourtant, il ne s’agit pas d’un mouvement d’humeur des ’’têtes rouges’’ de la capitale, encore moins de nouvelles têtes de taxis improvisées. Cette fois-ci, ce sont les conducteurs de taxi qui sont plutôt ’’les victimes’’. Ils viennent chercher le récépissé de ’’dépôt de pièces’’, un papier qui leur permet de circuler et de travailler librement.
Chaque semaine, ce n’est pas moins de 300 taxis qui viennent chercher le précieux papier. Les rues adjacentes sont occupées par manque et ou insuffisance de parking; l’unique guichet qui délivre ce papier est obstrué de monde. De quoi s’agit-il ? Chaque trois (3) mois, les propriétaires de taxi sont tenus de faire la visite technique de leurs véhicules et d’en déposer le dossier à la Communauté urbaine de Niamey pour ’’traitement’’. C’est donc en attendant que le dossier soit traité que la Mairie délivre, un récépissé au taximan. Ce papier d’une validité d’une semaine renouvelable permet à son détenteur de circuler librement et de travailler sans être verbalisé par la police. Mais avec la longue grève observée par les agents de la mairie, le service des Transports de la Communauté urbaine de Niamey n’arrivait plus à délivrer ce récépissé régulièrement.
Et c’est là le problème. ’’Quand nos militants travaillent en ville, ils sont harcelés par la police. Nous payons des amendes de 24.000 FCFA, alors que la faute ne vient pas de nous. Nous avons interpellé les autorités et Dieu merci le gouverneur de Niamey nous a compris et a plaidé pour que la police ne nous amende pas pour le manque de ce papier et a demandé à la communauté urbaine de Niamey de tout faire pour résoudre ce problème’’ explique Djibril Badata, Secrétaire général du Syndicat national des personnels employés des taxis et du transport urbain (SYNPETAXTU), trouvé au guichet de la mairie.


Mais ce n’est pas la seule difficulté à laquelle font face, les conducteurs de taxis. ’’Moi, je viens du contrôle technique. J’étais là-bas avant 8h et ici, je ne sais pas quand est ce que je vais obtenir le papier. C’est donc une journée perdue pour moi. Je dois faire le versement parce que le véhicule ne m’appartient pas. Je dois aussi rembourser les frais de carburant que j’ai pris à crédit au niveau de la station-service. Même si, le propriétaire me comprend, il faut que je paie le pompiste’’ se plaint Ali Boubacar la quarantaine révolue dont 15 ans dans le métier de taximan. ’’Parfois, la police municipale nous met aussi les sabots. Et il faut payer 10.000F pour l’enlever. C’est dur pour quelqu’un qui vient chercher un papier administratif’’ renchérit le vieux Gado Harouna, taximan depuis 1979.


Aussi, pour les 300 à 500 taxis qui peuvent venir chaque semaine chercher le récépissé, un seul guichet est ouvert. Ce qui explique les embouteillages au niveau du guichet. En outre, beaucoup de taximen ont déjà payé les frais de cette situation. ’’Nous avons enregistré environ 300 taxis dont les propriétaires ont récupéré leurs véhicules. Quand on n’a pas le récépissé, on est obligé de faufiler dans la circulation par crainte de la police. Ce qui fait qu’on ne peut pas rassembler les 49.000F de versement hebdomadaire et les propriétaires qui ne comprennent pas arrachent leurs véhicules’’ explique le Secrétaire général du SYNPETAXTU. Pour éviter ces conséquences fâcheuses Djibril Batada recommande à la mairie de prolonger la durée de validité du récépissé.
Actuellement, plus de 1000 taxis et véhicules de transports urbains n’ont pas encore leurs récépissés, selon le SG du SYNPETAXTU. ’’Si la Communauté Urbaine peut porter la validité du récépissé à un mois, ça arrangerait tout le monde. La mairie aura le temps de traiter sans pression les dossiers et nous, nous n’aurons pas besoin de venir perdre une journée entière chaque semaine’’, dit Djibril Batada.

D’autres mesures peuvent aussi, selon les taximen, contribuer à décanter cette situation. Ainsi, certains demandent à la mairie d’aménager un parking pour accueillir les centaines de taxis qui viennent à la fois chercher le papier. D’autres recommandent par ailleurs d’ouvrir plusieurs guichets pour accélérer la procédure de délivrance du papier.
L’un dans l’autre, quelque chose doit être fait à ce niveau, surtout quand on sait que la Ville de Niamey compte quelque 6.000 taxis et 550 véhicules de transport urbain communément ’’Faba-faba’’.


Visiblement un sujet qui fâche....

Hélas, à la Direction des Transports de la Communauté urbaine de Niamey, où nous avons tenté d’avoir des précisions, nous n’avons trouvé que du mépris. Au lieu des explications à nous fournir sur la situation, l’on nous a plutôt accusés d’être ’’à la solde des gens qui convoitent le poste de la Directrice’’. C’est ainsi que deux de nos photographes ont même été momentanément interpellés, sur instruction de la directrice, qui ne s’est pas gênée pour couvrir d’injures les membres de l’équipe de notre journal.


Ce comportement désinvolte, nous le savons, est malheureusement le propre de beaucoup d’administrateurs qui, devant une situation réelle, cherchent plutôt des raisons totalement étrangères et étranges pour cacher leur incompétence et fuir ainsi leurs responsabilités. La lenteur administrative, il est indéniable, constitue une des grandes tares bien connues de nos services publics. Et la communauté urbaine n’en est certainement pas une exception. Peut-être même un exemple...

Siradji Sanda(onep)

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