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Le Sahel N° du 29/3/2016

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Interview de M. Boubé Ibrahim, président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI) : « Il n’y a pas de scrutin parfait, la chose la plus importante est le respect strict des textes qui régissent les élections, en dehors de toute autre
Publié le mercredi 30 mars 2016   |  Le Sahel


Interview
© Autre presse par DR
Interview de M. Boubé Ibrahim, président de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI)


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Monsieur le président, le processus électoral conduit par la CENI vient de boucler la phase décisive qui est la proclamation des Résultats globaux provisoires du 2ème Tour de la présidentielle. Quel est le sentiment qui vous anime aujourd’hui ?
Le sentiment qui m’anime est avant tout un sentiment de satisfaction et de devoir accompli. C’est le lieu de témoigner ma reconnaissance aux membres de la CENI à tous les niveaux ainsi qu’aux partenaires techniques et financiers qui nous ont accompagnés tout au long de ce processus. Cette reconnaissance s’adresse surtout au peuple nigérien qui a massivement participé au scrutin dans le calme et la sérénité, démontrant ainsi à la face du monde sa maturité et son aspiration à la paix sociale.

Monsieur le président, comment expliquer la décision de la CENI qui a consisté à remplacer les représentants de l’un des deux candidats au 2è tour de la présidentielle du 20 mars, suite à la suspension de la participation de la COPA 2016 au processus électoral ?
Cette décision de la CENI trouve, tout simplement, son fondement légal dans la Loi électorale qui dispose que la CENI peut prendre toute initiative et/ou disposition utile de nature à faciliter le bon déroulement des opérations électorales. C’est ce que nous avons fait. Du reste, ce n’est pas la première fois, que la CENI prend ce genre d’initiative. Nous l’avons déjà fait lorsqu’il s’est agi de faire auditer le Fichier électoral par l’O.I.F. Nous l’avons fait également quand il s’est agi de faire éditer les cartes d’électeurs par la CENI elle-même. C’est vous dire, contrairement à ce que certains pourraient être amenés à croire, que la CENI a toujours agi en conformité avec la loi.

Monsieur le président, à l’inverse du 1er tour, le 2ème tour de l’élection présidentielle tenu le 20 mars dernier, s’est déroulé dans des conditions satisfaisantes comme en ont témoigné les observateurs nationaux et internationaux. Quel a été le secret de la CENI entre les deux tours du scrutin ?
De façon générale, comme je l’ai souligné lors de la cérémonie solennelle de proclamation officielle des résultats globaux provisoires, le 22 mars dernier au Palais des congrès, le scrutin présidentiel, 2ème tour, tenu le 20 mars 2016, s’est globalement bien déroulé, c’est-à-dire non seulement dans la quiétude et la sérénité mais également avec un sens élevé des responsabilités de la part des différents acteurs.
A cet égard, vous faites bien de rappeler que les observateurs nationaux et internationaux ont salué ce scrutin comme satisfaisant. Ceci s’explique par le fait que la CENI a effectivement tiré toutes les leçons du 1er tour couplé aux législatives. Ainsi, au titre de la formation, un des points faibles de l’organisation du 1er tour, les présidents des commissions décentralisées et les membres des bureaux de vote ont pu bénéficier de modules de formations pratiques ayant eu un impact positif sur l’organisation du 2è tour. En outre, les documents et matériels électoraux ainsi que la logistique ont été mis en place à temps, et dans certains cas, 72 heures avant la date du scrutin.
Au demeurant, une cellule de veille a été mise en place au niveau de la CENI centrale, afin de suivre, en temps réel, le déroulement du scrutin et de parer aux éventuels cas de dysfonctionnements, aussi bien sur le territoire national qu’au titre de la diaspora. Au bout du compte et nonobstant quelques problèmes mineurs isolés qui, du reste, ont été rapidement pris en charge, nous avons réussi, on peut le dire, le pari du 2ème tour, et ceci grâce au concours de l’ensemble des acteurs, que je tiens, au nom de la CENI, à remercier et à féliciter.
Finalement, la fausse note ayant marqué ce second tour de la présidentielle a été la suspension de la participation de la COPA au processus électoral suivie de l’appel au boycott du vote. Comment mesurez-vous les incidences de ce mot d’ordre de la COPA sur la qualité du scrutin et du résultat qui en est issu ?
La Cour Constitutionnelle dans son arrêt N°009/CC/ME du 7 mars 2016 a déclaré Issoufou Mahamadou et Hama Amadou candidats au 2ème tour de l’élection présidentielle. En cas de désistement de l’un ou l’autre candidat la constitution a prévu des mécanismes de remplacement.
Dès lors où ceci ne s’est pas produit, la CENI est en devoir de poursuivre l’organisation du scrutin autour de ces deux candidats malgré l’appel de la COPA qui constitue un regroupement de partis politiques. Nous retenons que les opérations électorales se sont déroulées normalement. Pour ce qui est du résultat, au niveau de la CENI, nous ne l’apprécions pas. C’est aux autres acteurs de tirer des conclusions, notre rôle se limitant à l’organisation technique et matérielle des scrutins.

Monsieur le président, quelles leçons tirer de l’organisation des scrutins du 21 février et du 20 mars au regard des péripéties que la CENI a dû traverser ?
La principale leçon que je tire est qu’il n’y a pas de scrutin parfait. La chose la plus importante est le respect strict des textes qui régissent les élections, en dehors de toute autre considération. Les textes ayant révélé leurs insuffisances à l’aune de la pratique, il va falloir les corriger pour qu’à l’avenir les difficultés que nous avons connues ne constituent plus une source de blocage et de suspicions.

Monsieur le Président, votre mot de la fin ?
Le mot de la fin sera réserve et adressé à l’ensemble des acteurs électoraux (Etat, acteurs institutionnels, acteurs politiques, organisations de la Société civile, partenaires techniques et financiers par le canal du PNUD, etc.), aux missions d’information sous-régionales, régionales, panafricaines et internationales ainsi que particulière les Républiques sœurs du Nigéria et du Burkina Faso qui nous ont apporté un soutien logistique important. La forte implication et le précieux engagement de ces différents partenaires, ont permis de conduire positivement le processus électoral à son stade actuel. Je voudrais donc profiter de l’opportunité que m’offrent les colonnes de votre journal pour leur réitérer, à tous, la profonde gratitude de la CENI et leur réaffirmer, dans le même temps, notre disponibilité à poursuivre et consolider le partenariat qui nous lie, si heureusement, l’objectif commun étant le renforcement du processus démocratique en cours dans notre pays./.

Réalisée par Assane Soumana(onep)

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