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Les militants de l’opposition : Prisonniers politiques dans les goulags de la Renaissance
Publié le vendredi 15 avril 2016   |  Le Courrier


Tentative
© AFP par DR
Tentative d’évasion de "terroristes" déjouée à la prison : : Des militaires devant la prison de Niamey.
Samedi 1er juin 2013. Niamey. Maison d’arrêt.


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Ils sont nombreux les militants de l'opposition politique qui croupissent en prison, dans les goulags néo staliniens du régime de Mahamadou Issoufou. Certains ont fait des semaines, d'autres des mois en prison, pour la simple raison qu'ils sont opposants et veulent jouir des droits que leur accordent les lois et règlements de la République, parce que tout simplement ils ont des opinions contraires à celles distillées par le pouvoir. Un pouvoir qui a réussi à pervertir la société nigérienne, disons certains éléments de notre société, au point où le scandale ne scandalise plus.
Le mensonge, la calomnie, la trahison, l'injustice criarde et la prédation des ressources publiques ne constituent plus des contre-valeurs, des délits ou des crimes, mais plutôt des exploits. Sinon, comment comprendre que les nigériens puissent s'accommoder des violations constantes des libertés individuelles et collectives, ainsi que les emprisonnements massifs d'opposants sur la base de motifs fallacieux tels ceux qui sont reprochés aux militants de l'opposition ? Ce qui est encore plus consternant, c'est l'attitude de l'opposition qui ne s'en offusque pas.


Ce n'est nullement pour défendre ou donner raison au pouvoir, un pouvoir à tendance autocratique, mais c'est pour dire que si l'opposition persiste dans cette logique indolente et nonchalante, elle risque de se faire complice d'un pouvoir liberticide et se faire tout simplement laminer. Trois vagues de militants de l'opposition moisissent dans les goulags des camarades marxistes léninistes, et pas une seule fois, l'opposition politique n'a organisé, ne serait-ce, qu'une marche pacifique pour demander la libération de ces hommes politiques arrêtés, disons enlevés, parfois par des hommes cagoulés. Mais, les nigériens n'oublient pas ces dénis constants du droit, parce qu'ils croient en la démocratie, et sont convaincus que dans un Etat de droit, la liberté est la règle et la prison l'exception. L'on se rappelle qu'à la veille et le jour de l'arrivée de Hama Amadou à Niamey, les 13 et 14 novembre 2015, après un an d'exil en France, des militants de Lumana ont été interpellés, pour la plupart chez eux, les autres à l'accueil. C'est le groupe des Sani Mamane Sani (SG de Lumana qui sera relâché quelques jours après), Soumana Sanda. Leur tort : ils sont des partisans de Hama Amadou, au lieu d'être des partisans de Mahamadou Issoufou. Six mois après ils sont toujours en prison, deux d'entre eux (Soumana Sanda et Oumarou Moumouni Dogari) sont élus députés en prison. Un hebdomadaire étranger, acquis à la cause du pouvoir de Niamey, affirme dans une de ses publications que la prison a profité à Hama Amadou puisque ça lui a permis d'être deuxième.


Alors pourquoi ce journal n'a pas conseillé à Mahamadou Issoufou d'aller se mettre en prison pour réussir son coup KO si la prison rend populaire n'importe qui ? Aujourd'hui, même certains caciques du régime ne savent pas pourquoi ils continuent à garder prison. Et sans honte ni vergogne, ces prisonniers sont approchés régulièrement par des proches de Mahamadou Issoufou pour qu'ils changent de camp en échange de leur libération. La deuxième vague de prisonniers, après le retour de Hama Amadou, est constituée entre autres d'Ali Babati, Seyni Yacouba dit Mereda, Elh Mamane Issa, Issaka Issoufou. Dans la même foulée, sera arrêté Sani Bala Dan Sani, militant du MNSD-Nassara, de retour d'une visite qu'il a rendue à Hama Amadou en prison. Eux sont tout bonnement accusés d'être de mèche avec les militaires accusés de tentative de coup d'Etat. Ils sont à leur 4ème mois de goulag, alors même que le chef des militaires, qu'on dit avoir avoué les faits, s'est exprimé depuis sa cellule pour dire qu'il n'est ni de loin ni de près impliqué dans une telle affaire.

Le peuple nigérien, tout comme la communauté internationale, attend encore les preuves de cette affaire que tout le monde a fini par considérer comme un grossier montage pour mettre à l'écart des militaires gênants et des opposants politiques. Parmi eux, un, en l'occurrence Issoufou Issaka, a été élu député. La veille de l'investiture de Mahamadou pour son deuxième mandat controversé, des militants de la COPA ont été interpellés, parfois avec brutalité, dans leurs maisons familiales. C'est le groupe des Kimba Karimou, président de l'OJL. Ils sont poursuivis pour " organisation d'une manifestation non préalablement déclarée sur la voie publique ". Un argument qui ne tient pas juridiquement, puisque d'abord la réunion a été prévue à 16h, dans une concession privée. Ensuite, dès 14h déjà la police a occupé les lieux de la réunion et les a vidés. Et puis, une réunion au siège d'un parti politique n'est soumise à aucune déclaration ou autorisation. Tous ces faits montrent que personne n'est en sécurité au Niger, tout le monde est en danger. Le pouvoir peut prendre n'importe qui, le jeter en prison, violer tous ses droits. Ainsi va le Niger sous la Renaissance. Mais jusqu'à quand ?


Bisso

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