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Le Sahel N° du 21/4/2016

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Retour des députés de l’opposition à l’Assemblée Nationale : Incompréhension et intoxication
Publié le mardi 26 avril 2016   |  Le Sahel


Les
© Autre presse par DR
Les députés de l’opposition à l’Assemblée Nationale


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Le retour des députés de l’opposition politique aux travaux de l’Assemblée Nationale a été diversement interprété par nos concitoyens. Normal car notre opinion publique est devenue aujourd’hui très critique, n’en déplaise aux nostalgiques d’un passé révolu qui veulent mettre tout le monde au pas en clouant le bec au peuple. Ceci dit, pour les uns, il ne s’agit ni plus ni moins que d’une lâcheté, d’un manque d’endurance de la part des partis de l’opposition. On avance aussi la cupidité des nouveaux élus qui s’impatienteraient afin de rentrer dans leurs droits pécuniaires.
Du côté des plus lucides, on argue l’argument patriotique et dé- mocratique, celui-là même qu’euxmêmes les concernés ont brandi avant de regagner l’hémicycle. On oserait les croire et accepter cet argument qui reste de taille. Il aurait juste été appuyé par le fait que l’opposition politique se serait peut-être tendue d’un piège sans fin dans lequel le Guri voulait la confiner. Un piège de la taille de celui dans lequel on avait poussé l’ex Président de l’Assemblée Nationale Hama Amadou qu’on avait accusé de désertion de poste alors même qu’on l’avait consciemment poussé à l’exil. Au lendemain de la décision des élus du peuple, on avait assisté à un ballet diabolique de thuriféraires de tous les bords qui ont jeté le discré- dit sur les honorables députés de l’opposition. Celui qui choque le plus est cette intervention en point de presse de cet acteur pourri de la Société Civile qui a traîné sa bosse dans tous les mauvais coups.

D’ailleurs l’on ne comprend même pas pourquoi cet émasculé cherche à défendre le Guri system car jamais il n’a été en odeur de sainteté avec cette tendance. Il suffit de se rappeler de l’épisode Tazartché pour s’en convaincre. Que diable donc cherche-t-il derrière le Guri ? Dans le zèle qu’on lui a toujours connu, il a qualifié les honorables élus de lâches, de personnes incapables ni de résister ni de consentir le moindre sacrifice pour le peuple ; comme si lui, il en a consentis durant toute sa sombre existence. Il a été accompagné dans cette sombre réflexion par des acteurs politiques du pouvoir qui voyaient par le geste de l’opposition une sorte d’essoufflement. On prétend même que l’opposition a jeté du lest, qu’elle a finalement décidé de rejoindre le pouvoir, de faire un avec lui. Écoutez cette diarrhée verbale ; ces atermoiements dignes de gens en panne d’inspiration.

Il est vrai que la plupart des ténors des partis de l’opposition sont encore emprisonnés sans l’ombre d’un quelconque procès. Les lieutenants du parti LUMANA FA notamment continuent à garder prison. Dans un tel contexte, la décision des élus de regagner l’hémicycle pourrait s’apparenter à un manque de discernement.
Cependant, comme nous l’avons mentionné plus haut, il aurait juste fallu que l’opposition fasse un certain temps à s’absenter pour qu’elle soit frappée par des dispositions constitutionnelles. On aurait alors profité de tel ou tel argument, constitutionnel, judiciaire ou même forgé par leur sombre jurisprudence pour nuire aux honorables députés de l’opposition pour « absence chronique » aux travaux de l’Assemblée Nationale. De plus, l’Assemblée Nationale est l’endroit où se décident les lois devant régir le fonctionnement de la nation, notamment les actions à mener en direction du peuple. Alors, si jamais l’opposition dé- cide de consacrer un vide à l’hémicycle, tout risque de se faire sur son dos, au détriment justement de ce peuple dont elle prétend servir. Les premiers à en souffrir seraient ses fiefs électoraux. Ce n’est peut-être pas bien de le dire ; cependant il ne sert à rien de se voiler la face. On a bien vu comment le Guri est allé loin dans cette sombre besogne, allant jusqu’à désigner les ministres sur une base régionaliste. C’est comme si chaque ministre désigné travaillerait pour sa région et non sur la base de son cahier de charges. Soyezen rassurés qu’en l’absence de l’opposition à l’hémicycle, beaucoup de décisions seraient prises contre ses fiefs électoraux. Au demeurant, on peut jouer aux maîtres chanteurs en faisant des propositions à ces fiefs si jamais ils jetaient du lest. Piètre analyse peut-être ; mais tout est possible avec le Guri system. Alors, il faut mieux prévenir que guérir.
Pour peu que l’on reste lucide sans verser dans la politique politicienne, l’on serait obligé d’accorder ne serait-ce un peu de crédit à la décision des élus de l’opposition de reprendre leur place à l’hémicycle. On pourrait leur accorder aussi le bénéfice du doute en les regardant à l’épreuve des faits. Du reste, il faut faire très attention à ne pas prêter le flanc aux détracteurs, aux maîtres de la division. On le sait, personne ne peut aujourd’hui discuter au Guri system le leadership de diviseur ou divisionniste des frères même de sang et de lait. On l’a vu à l’épreuve avec la création des dissidences au sein de plusieurs formations politiques. Certains rhéteurs proches du pouvoir fustigent le comportement des élus de l’opposition en brandissant ce lâ- che argument : « Les élus de l’opposition devait rester sur leur position jusqu’à la libération de leurs frè- res du LUMANA FA ». C’était sorti de la bouche de qui vous savez. Par cette boutade, l’on espère ainsi en tretenir une certaine zizanie entre les militants du LUMANA FA et ceux des autres partis de l’opposition. On espérerait voir la division grandir tellement au point où l’on ferait main basse sur une des parties au moment opportun. Ainsi, on aurait non seulement fragilisé l’opposition mais aurait une confortable situation à l’hémicycle pour faire avaler et passer n’importe quelle chimère.
Pour l’heure, il y a plus urgent que de se verser dans des tergiversations inutiles. L’opposition doit assurer pleinement son rôle à l’Assemblée Nationale ; l’opposition doit s’investir pleinement dans le combat de restauration de la démocratie mise en branle par le Guri system et ses sbires ; l’opposition politique doit se rendre à l’école de ce collectif des associations de la Société Civile en vue de corser la donne ; enfin l’opposition doit témoigner de sacrifice et d’intelligence pour amener la communauté internationale à adopter une position réaliste et salvatrice pour tout le peuple nigérien ; pas seulement un clan.

MAI SAMARI

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